vendredi 26 avril 2024
« Un chef m’a dit : L’apprentissage de la cuisine, c’est un viol » - Laetitia Visse

« Un chef m’a dit : L’apprentissage de la cuisine, c’est un viol » - Laetitia Visse

La jeune cheffe aujourd’hui marseillaise a vécu le machisme dans la plupart des brigades de son apprentissage. Elle a subi l’enfer, jusqu’à la chute. Pas encore trentenaire, elle fait partie de la génération qui brise la loi du silence.

C’est ainsi que démarre un article paru cette semaine sur le quotidien L’Humanité dans sa série – Tout feu tout femme – C’est l’histoire d’une jeune fille qui voulait absolument devenir chef de cuisine, elle a dû surmonter un grand nombre de brimades et de pressions pour y arriver, elle revient sur son apprentissage au milieu de brigades et auprès de chefs aux comportements scandaleux.

Le harcèlement reste un sujet tabou en cuisine. Surtout quand il prend un caractère sexiste. Dans un milieu professionnel où la discipline est érigée en principe d’encadrement, il fait même système. Mais l’esprit « communauté » de la profession amène encore à taire ce que tout le monde sait. Par peur, sans doute, de jeter une lumière crue sur un envers du décor peu reluisant à l’heure où la parole des chefs est très écoutée. Par tradition aussi d’un milieu marqué par l’individualisme, plutôt conservateur et qui vit en vase clos. Les choses bougent pourtant à grande vitesse, sous l’impulsion de cuisiniers expérimentés qui font rimer éthique dans l’assiette et respect en cuisine, sous l’impulsion, surtout, de la jeune génération, qui contribue à briser la loi du silence. Peu à peu, la parole se libère. « Laetitia, elle est courageuse car elle parle à visage découvert. Cela m’a donné confiance pour oser dire ce qui se passe », raconte la cheffe Emmanuelle Lavaur, qui a vécu le quotidien d’un restaurant étoilé où les gestes déplacés et les blagues salaces volaient comme des couteaux en cuisine.

Lire l'article complet: Food&Sens du 28 décembre 2018