jeudi 25 avril 2024
Portrait de Michel St-Arneault par Isabelle Massé, de La Presse+

Portrait de Michel St-Arneault par Isabelle Massé, de La Presse+

L’acquisition d’un snack-bar devant un complexe industriel de 10 000 travailleurs, dans les années 70, était un rêve de profitabilité pour Michel Saint-Arneault. Mais l’histoire ne s’est pas déroulée comme il le prévoyait. Un revers de fortune qui ne l’a pas empêché de devenir le plus important fabricant de frites du Québec.

On l’a baptisé le «roi de la patate» à quelques reprises. Mais lui accoler un titre qui emprunte à ces snack-bars de bord de route est quelque peu réducteur. Car le chiffre d’affaires de son usine de transformation de Saint-Hubert se situe dans les dizaines de millions de dollars, avec des ventes annuelles de 110 millions de livres de pommes de terre.

Mais bien avant cela, Michel Saint-Arneault s’est réjoui d’un profit de quelques cents. Parti de rien ? L’expression colle au parcours du président.

Michel Saint-Arneault a de la mémoire. Il n’oublie aucune date de son cheminement entrepreneurial. Il se souvient de ses hivers passés à geler dans une petite maison de Saint-Hubert où il résidait avec sa mère, ses sœurs et son frère. «Il faisait tellement frette, lance-t-il. Il y avait quatre pieds de glace sur les murs.»

C’est que la mort de son mari en 1957 a laissé la mère de Michel Saint-Arneault veuve avec six enfants. Pour joindre les deux bouts, elle s’activait sans arrêt. Lavage de planchers, lavage des robes du curé… «Les Sœurs nécessiteuses nous versaient 90$ par mois.»

Unie, solidaire, la famille sort chaque soir récupérer ici et là des bouteilles vides pour les échanger contre quelques cents. «C’était 2 cennes la bouteille. On en ramassait 24. Un pain coûtait environ 27 cennes…»

Cette maison «frette en hiver» a néanmoins un atout de taille. Elle est située derrière une salle de quilles en construction. Or, un jour, Michel Saint-Arneault a l’idée de prendre le profit de l’échange de 50 bouteilles vides pour acheter des boissons gazeuses et les vendre aux gars du chantier, 10 cents la bouteille.

«Je retournais au dépanneur et j’en rachetais. Une semaine plus tard, je remplissais une brouette de liqueurs. Je pouvais rapporter à la maison de 2$ à 3$. Je crois que c’est à ce moment que j’ai eu la bosse des affaires.» - Michel Saint-Arneault

Lire l'article complet: La Presse+ du 24 décembre 2018