vendredi 19 avril 2024
Adoption d'une loi pour les paysans lors de l'Assemblée générale des Nations unies

Adoption d'une loi pour les paysans lors de l'Assemblée générale des Nations unies

La 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une déclaration sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Une déclaration qui satisfait l’organisation Via Campesina et ses alliés qui entendent soutenir sa mise en œuvre au niveau régional et national.

Avec 121 voix pour, 8 voix contre et 54 abstentions, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la déclaration pour le droit des paysans. « Le vote final du 17 décembre 2018 représente un aboutissement historique pour les communautés rurales », a commenté l’organisation Via Campesina. « L’adoption de la déclaration par le forum de l’AGNU inaugure un nouveau chapitre de la lutte pour les droits des paysans et autres communautés rurales à travers le monde. »

Initié par le mouvement paysan international de La Via campesina (LVC), ce processus, qui aura duré 17 ans, a été soutenu par de nombreux mouvements sociaux et des organisations alliées, comme Fian et Cetim. « Il a été une grande source d’inspiration et a renforcé les communautés paysannes dans toutes les régions du monde. » Il s’agit désormais de mettre en œuvre cette déclaration, afin de transformer les aspirations de LVC en solutions quotidiennes pour la société rurale. «

Cette déclaration est un outil important qui devrait garantir et réaliser les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Nous exhortons tous les États à mettre en œuvre la déclaration avec diligence et transparence, en garantissant aux paysans et aux communautés rurales l’accès et le contrôle des terres, des semences paysannes, de l’eau et autres ressources naturelles. En tant que paysans, nous avons besoin de la protection et du respect de nos valeurs et de notre rôle dans la société pour parvenir à la souveraineté alimentaire », a déclaré Elizabeth Mpofu, paysanne au Zimbabwe et coordonnatrice générale de LVC.

Six ans de négociations pour une mobilisation internationale

2018 aura été une année clé pour le processus. Après six ans de négociations, le 5e groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme (CDH) finalisait le texte en avril. En septembre, le CDH (39e session) adoptait ainsi la Déclaration à la majorité des voix.

En octobre, lors du 45e Forum du Comité mondial pour la sécurité alimentaire (CSA), LVC, avec le mécanisme de la société civile et avec le soutien de plusieurs pays et institutions des Nations Unies, organisait un événement politique promouvant la Déclaration dans le cadre de la Décennie de l’agriculture familiale.

Enfin, en novembre, la Déclaration parvenait au processus de l’AGNU, où elle a été votée et approuvée avec une large majorité par la Troisième Commission de l’AGNU, responsable des questions sociales, humanitaires et culturelles.

La LVC appelle désormais les paysans du monde à se mobiliser et à joindre leurs efforts dans leurs pays respectifs afin de faire élaborer des politiques et stratégies, visant à contribuer à la reconnaissance, à l’application et à la responsabilisation de leurs droits. « Les violations de nos droits causées par l’accaparement des terres, les expulsions forcées, la discrimination fondée sur le sexe, le manque de protection sociale, l’échec des politiques de développement rural et la criminalisation, peuvent maintenant, grâce à la reconnaissance internationale formelle de cette Déclaration, être abordées avec un poids juridique et politique accru. »

Source: Lou White, via Agri-Mutuel du 21 décembre 2018