vendredi 19 avril 2024
Réglementation sur l'affichage plutôt sévère dans Hochelaga

Réglementation sur l'affichage plutôt sévère dans Hochelaga

Des commerçants de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, sont dans la mire de leur arrondissement qui semble soudainement vouloir appliquer un règlement datant de 2009 relié à l’affichage, quitte à envoyer des lettres d'huissier aux propriétaires et exiger de ces derniers des centaines de dollars en frais administratifs.

Isabelle Lavoie, du salon de quilles «Darling» sur la rue Ontario, est tombée des nues en recevant un avis d’huissier de la ville de Montréal la semaine dernière. Dans cette lettre, un inspecteur lui indique que trois de ses enseignes collées sur ses vitres sont non conformes. Il exige aussi qu’elle se plie à la loi dans un court délai de dix jours.

«Il est interdit d’être exploitant sans qu’un certificat d’autorisation d’affichage n’ait été délivré pour l’établissement», peut-on y lire. La ville demande aux commerçants de débourser 220 $ par enseigne pour étudier leur demande.

«Quand j’ai acheté la bâtisse en 2014, on m’a dit que j’avais un droit acquis sur mes affiches et, maintenant, je ne l’ai plus depuis la semaine dernière. À cause de ça, j’ai payé 660 $ [pour faire étudier le dossier de ses trois affiches dans son entrée]», s’est insurgée Mme Lavoie, qui a aussi lancé une pétition pour dénoncer la situation.

Malgré sa demande, l’arrondissement n’a finalement pas approuvé les enseignes de son commerce. La ville exige qu’elle réduise la taille de ses affiches de 50 % et qu'elles rendent celles-ci «transparentes».

«On a augmenté nos taxes. On a augmenté le salaire minimum. On nous demande de refaire nos affiches dans l’entrée du jour au lendemain et ça va me coûter 2000 $ toute cette histoire. Là, c’est la goutte de trop. [...] La Ville n’a-t-elle rien de mieux à faire que vérifier nos affiches?», a critiqué Isabelle Lavoie, qui affirme être en gestion de crise à quelques semaines de Noël.

Bâtons dans les roues

Éric Milot, de la Lunetterie Milot, mentionne que son commerce a pignon sur la rue Ontario dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve depuis 1978 et qu’il a toujours installé des affiches sans problème sur sa vitrine.

«On met des affiches sur notre vitrine depuis 1978 et on a jamais eu de problèmes. Et là, c’est la première fois qu’on a entendu qu’il fallait un certificat d’autorisation pour les mettre. Nous, on ne paiera pas 220 $ pour ça. On a juste décidé de tout retirer», s'est désolé M. Milot.

Ce dernier trouve dommage que la Ville de Montréal mette des bâtons dans les roues des petits commerçants au lieu de les aider. Il affirme qu’il se concentra sur son autre commerce situé sur la rue Masson à l’avenir, plutôt que celui sur la rue Ontario dans le quartier Hochelaga.

Benjamin Fallourd, de William J. Walter Saucissier situé sur la place Simon-Valois, a lui aussi vécu une problématique similaire. «Ils nous ont demandé dans une lettre la semaine dernière d’enlever tous nos tags dans les vitrines», a-t-il mentionné.

Selon son associée, Dominique Charest, cinq de leurs neuf enseignes ne seraient pas conformes à la règlementation de l’arrondissement.

98 avis envoyés

Pierre Lessard-Blais, maire de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, assure toutefois que des inspecteurs font cette tournée toutes les années pour vérifier les affiches des commerçants et que rien n’est nouveau dans cette situation.

«On a envoyé 98 avis depuis le mois d’octobre sur la rue Ontario. La grande majorité, c’est pour un affichage dans la fenêtre fait à la main qui ne respecte pas le règlement», a soutenu M. Lessard-Blais.

«C’est un règlement qui existe depuis une dizaine d’années, rien de nouveau ici», a-t-il ajouté.

Les commerçants du quartier sont invités par la Société de développement commercial (SDC) Hochelaga-Maisonneuve à une rencontre à ce sujet mardi soir.

Source: TVA Nouvelles du 10 décembre 2018