jeudi 28 mars 2024
Le nombre de microbrasseries a plus que doublé au Québec

Le nombre de microbrasseries a plus que doublé au Québec

La prolifération de nouvelles bières et de microbrasseries au Québec profite aux amateurs, mais augmente la pression sur les producteurs.

L'éditeur du journal Bière et plaisirs, Philippe Wouters, parle d'une industrie en changement où le phénomène de la nouveauté a pris par surprise plusieurs professionnels de la bière, y compris les grands brasseurs.

Selon ce principe, les consommateurs cherchent évidemment à déguster et à découvrir de nouvelles bières. Ils ne seraient toutefois plus fidèles à une marque ou à une couleur de bière, mais plutôt à un style.

M. Wouters soutient que le nombre de brasseries au Québec est passé de moins de 100 à plus de 200 en moins de 10 ans.

Cela a eu comme effet que 650 nouveaux produits ont été proposés en épicerie au cours de la dernière année.

«Si le consommateur québécois boit en moyenne 220 bières par année, il ne peut même pas boire le tiers des nouveautés sorties cette année-là. Et il n'a même pas touché à ce qui existait avant», cite comme exemple M. Wouters, natif de la Belgique.

Philippe Wouters croit tout de même qu'il y a encore de la place pour de nouveaux petits joueurs.

Le défi pour les nombreux brasseurs est d'obtenir de la visibilité chez les commerçants.

«Les petits joueurs d'il y a 10 ans sont devenus de moyens à grands joueurs aujourd'hui, constate l'expert indépendant. Ce sont eux qui vont dicter le marché et qui vont devoir jouer un peu du coude car la tablette du détaillant n'est pas extensible.»

Il croit que les meilleures places seront négociées via des ententes commerciales et des ristournes, comme les grands brasseurs le font depuis des décennies.

La bière québécoise dans le monde

Philippe Wouters est d'avis que la qualité de la bière au Québec s'est considérablement améliorée, globalement, ces dernières années.

L'éditeur du plus important média francophone spécialisé dans le monde de la bière affirme que les produits brassicoles québécois ont une bonne réputation à l'international. Ils seraient reconnus pour leur qualité et leur innovation, d'après M. Wouters.

Malgré cela, leur niveau d'exportation demeure minime. Seuls des consommateurs avertis feraient de l'importation privée de produits d'ici.

Si la qualité n'est pas un problème, la quantité n'en est certes plus un non plus. L'expert souligne que le Québec profite d'un ratio de brasserie par habitant semblable à ceux que l'on retrouve aux États-Unis et au sein de plusieurs pays d'Europe.

Source: Lou White, via HuffPost Québec du 25 juin 2018