mercredi 24 avril 2024
Toutes les précautions sont prises en vue du G7

Toutes les précautions sont prises en vue du G7

La possibilité que des violences éclatent en marge du G7 place les hôteliers de Québec sur le qui-vive, certains allant jusqu’à se munir de masques à gaz pour assurer la sécurité de leur clientèle.

La direction de l’Auberge Saint-Antoine, en Basse-Ville de Québec, reconnaît que les manifestations sont principalement attendues en Haute-Ville, mais elle ne veut courir aucun risque. L’établissement de la rue Dalhousie a mis en place des mesures de sécurité supplémentaires, en plus de se munir d’une dizaine de masques à gaz.

«On a acheté ces équipements-là pour les avoir [en cas de besoin]. On espère bien sûr ne pas devoir les utiliser du tout, mentionne la copropriétaire, Dagmar Lombard. C’était conseillé, donc on a suivi les conseils», dit-elle, en faisant référence à des réunions d’information tenues par des associations hôtelières.

«Je ne dirais pas qu’on a peur, mais on a pris des précautions pour être prêts s’il se passe quelque chose», poursuit Mme Lombard.

«Devant l’inconnu»

La possibilité que des clients et des employés soient incommodés par les nuages de gaz lacrymogène, en cas d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, est une préoccupation pour plusieurs hôteliers au centre-ville, confirme l’Association hôtelière de la région de Québec. La question a été abordée lors de rencontres avec ses membres.

«Ce sont des gens qui ont vécu le Sommet des Amériques, et c’est plus au niveau de savoir comment réagir s’il y a des bombes lacrymogènes proches de l’hôtel, parce que ça avait vraiment été un problème [en 2001]», explique la directrice générale de l’association, Marjolaine de Sa.

Près de Grande-Allée, au cœur d’une zone à risque, l’hôtel Château-Laurier se dit lui aussi prêt à toute éventualité. Ainsi, les employés seront présents en plus grand nombre, pendant que le Sommet international se tiendra à La Malbaie. «On est vigilants et on se tient informés. [...] On est devant l’inconnu, donc on est dans une situation où on va s’adapter à ce qui va se passer», indique la directrice générale, Aude Lafrance-Girard.

Visibilité

Malgré ces inquiétudes, les hôteliers rencontrés par «Le Journal de Québec» se disent heureux de la tenue du G7 en raison de la visibilité pour Charlevoix et la région de Québec.

«Je pense que ce qui est le plus intéressant, pour tous les hôteliers, c’est l’impact mondial du G7. Si tous ensemble on avait voulu s’acheter une publicité, je ne sais pas c’est quoi les coûts que ça représenterait», lance Michel Côté, copropriétaire du Clarendon, face à l’hôtel de ville de Québec.

S’agissant de l’aspect de la sécurité, il se montre plus optimiste. «Les inquiétudes que l’on a sont très basses, on n’est pas vraiment inquiet. On ne pense pas qu’il va y a voir de la casse, du grabuge. Je ne vois pas pourquoi ce serait ici», analyse-t-il.

Tourisme à la baisse à Québec

L’annonce de manifestations anti-G7 et la forte présence policière refroidissent l’ardeur des touristes qui se font moins nombreux à l’approche de la rencontre internationale.

«Dans la tête des gens, le G7, c’est début juin, donc on voit que du 1er juin jusqu’au 6 inclusivement, ils ne veulent pas forcément venir à Québec», observe Dagmar Lombard, de l’Auberge Saint-Antoine.

L’hôtel du Vieux-Port affichera complet les 8 et 9 juin alors qu’il accueillera une délégation d’une quarantaine de personnes en marge du sommet qui se tient à La Malbaie. Pourtant, la codirectrice préfère attendre avant de parler d’une opération payante.

«C’est difficile à dire et on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. [...] C’est vrai que tout le monde s’attendait à de très très grandes choses, et là, on a l’impression que c’est comme une bulle qui est un peu en train de rétrécir», illustre-t-elle.

Chambres disponibles

Selon un sondage CAA Québec publié vendredi, le quart des voyageurs québécois éviteront de se rendre à Québec au moins pendant la durée du sommet international, et le tiers n’iront pas dans Charlevoix durant cette période.

La clientèle internationale serait toutefois moins influencée par l’événement. «Le touriste international ne sait pas nécessairement que ça a lieu, donc il se déplace quand même», estime la directrice générale de l’hôtel Château-Laurier, Aude Lafrance-Girard.

Dans la région de Québec, plusieurs chambres sont encore disponibles cette semaine et même pendant la tenue du G7 à La Malbaie. Les tarifs sont toutefois à la hausse à mesure que l’on se rapproche de l’événement.

L’Association hôtelière de la région de Québec s’attend à un taux d’occupation allant de 85 à 95 % dans la fin de semaine du 7-8-9 juin.

«C’est sûr qu’il faut chercher, mais il reste de la place sans problème autant au centre-ville que dans Sainte-Foy, Beauport et les environs», souligne la directrice générale de l’association, Marjolaine de Sa.

Source: Lou White, via TVA Nouvelles du 3 juin 2018