vendredi 19 avril 2024
La saga du camembert québécois crée des remous en France

La saga du camembert québécois crée des remous en France

«Un revers pour le pays du fromage», «presque une provocation», «les Français détrônés». Depuis qu’un camembert québécois a été sacré meilleur au monde vendredi, les médias français digèrent mal cette victoire et remettent même en doute sa validité.

«Ce n’est pas du camembert, c’est un fromage industriel sur lequel on a mis le mot camembert», a lancé le critique gastronomique français Périco Légasse sur la chaîne LCI.

Le camembert L’Extra, produit à Saint-Hyacinthe par la coopérative Agropur, s’est imposé face à 17 autres produits concurrents lors du World Championship Cheese Contest, qui se déroulait la semaine dernière au Wisconsin, aux États-Unis. Cette compétition mondiale est présentée comme la plus importante du genre.

Né en Normandie

Le fromage québécois a ainsi surpassé l’Isigny, un camembert réputé de Normandie considéré comme la référence en la matière.

Depuis, les Français semblent bien mal s’expliquer comment ce produit typiquement de chez eux a pu être détrôné par «un congénère de la Belle Province».

«[L’Extra] n’a pas été fabriqué par nos cousins les Gaulois, mais bien outre-Atlantique, sur des terres plus connues pour leur poutine et leur sirop d’érable», s’est étonné le Paris Match.

Vrai camembert ?

Ce qui semble le plus contrarier les habitants de l’Hexagone, c’est que L’Extra a été élaboré avec du lait pasteurisé, et non cru comme le veut la tradition.

Il n’est pas non plus moulé à la louche.

Or, le camembert est désormais un nom commun et ne peut plus faire l’objet d’une appellation spécifique nationale, a rappelé France Info.

«N’importe quel fromage affiné à pâte molle et à croûte fleurie fabriqué n’importe où dans le monde peut donc être étiqueté “camembert”», souligne la radio publique d’information. 

Source: TVA Nouvelles du 18 mars 2018