jeudi 28 mars 2024
Une montagne de déchets enfouie dans la mer, au Liban

Une montagne de déchets enfouie dans la mer, au Liban

Tôt le matin, l’odeur âcre des poubelles autour du port de pêche de Dora, aux portes de Beyrouth, prend déjà à la gorge. Cela n’empêche pas une poignée de clients de se rassembler sous un toit de bois pour la criée, autour de corbeilles de poissons. Une fois leur prise vendue, les pêcheurs s’offrent un café. Leurs barques en bois ne sont qu’à quelques pas. Mais pour les rejoindre, il faut être prudent : la route en terre qui sépare la mer du petit marché est parcourue par un incessant ballet de camions chargés de poubelles. Celles-ci proviennent de l’immense montagne de déchets de Bourj Hammoud – un dépotoir sauvage accumulé pendant vingt ans et fermé en 1997 –, qui jouxte le port. Ces chargements sont emmenés quelques centaines de mètres plus loin pour être enfouis en bord de mer, en un remblai contesté.

Ces travaux ont rendu infernale la vie des deux cents pêcheurs de Dora : c’est dans un bruit assourdissant et une puanteur continue – que le vent emporte parfois jusqu’aux habitations des banlieues voisines – qu’ils réparent leurs filets près de petites bicoques en bois. Plus grave : les poubelles provenant de la monstrueuse montagne, dont on aperçoit de temps à autre des pans glisser de quelques mètres vers le bas, sont jetées en mer, sans être triées, comme l’ont montré des vidéos filmées par des opposants à cette opération décidée par le gouvernement. En se rendant sur les lieux, à la mi-juin, le ministre de l’environnement, Tarek Khatib, a assuré que « l’enfouissement en mer » des déchets était prévu par contrat. Mais il a reconnu qu’« il y aurait dû y avoir un briselames », autrement dit une digue, pour isoler les détritus des flots.

Dans le projet, des « faiblesses »

En mars 2016, le précédent gouvernement avait annoncé un plan temporaire pour venir à bout de la crise des poubelles qui secouait Beyrouth et ses banlieues depuis des mois, à la suite de la fermeture du principal centre de traitement.

Source: Lou White, via Le Monde du 29 juin 2017

NOTE DE L'ÉDITEUR

Une partie de ma famille vivant au Liban est fatiguée de cette situation qui touche tout ce pays, et qui est très dangereux pour la santé des habitants.

Les enjeux sont monétaires!

Quelle tristesse.