vendredi 29 mars 2024
Plus de haltes routières pour les camionneurs

Plus de haltes routières pour les camionneurs

De plus en plus de camionneurs sont contraints de se garer en bordure des autoroutes, souvent après de longues heures de route.

Cette solution est loin d’être sécuritaire, a constaté TVA Nouvelles.

À notre arrivée à la halte routière de La Durantaye, à l’est de Lévis, nous remarquons plusieurs poids lourds stationnés dans la bretelle d’accès.

Seulement quinze places de stationnements sont disponibles à cet endroit et elles étaient toutes prises à l’arrivée de ces camionneurs.

Comme les centres d’achat et les commerces ne les veulent pas dans leur cour, ils n’ont nulle part où aller.

«Les haltes routières sont tellement petites et rudimentaires! Quand on arrive à ces endroits-là, c’est complètement plein et on ne peut pas s’arrêter. Souvent, on se retrouve dans les accotements, dans les entrées ou les sorties», dénonce Nicholas Fournier.

«Le nombre de camionneurs dans la dernière décennie a carrément doublé et on a des haltes routières qui remontent aux années 70 », explique Stéphan Viau, le porte-parole de la Fédération canadienne du Transport (FTC).

L’organisation exhorte le ministère des Transports de prioriser le dossier ou, à tout le moins, fournir des aires de stationnement supplémentaires.

Le problème est plus criant en région, prétend Jean-Robert Lessard du Groupe Robert, l’un des plus gros transporteurs québécois.

«On le voit tout le long de la route 401, de Détroit à Québec. Il y a beaucoup trop de monde pour les facilités mises à notre disposition.»

L’Association du camionnage du Québec a multiplié les rencontres avec le ministère des Transports au sujet des haltes routières.

Elle a même identifié des endroits où le gouvernement pourrait construire de nouvelles installations.

Selon ses calculs, il faudrait environ une douzaine de haltes routières supplémentaires au Québec pour répondre aux besoins de l’industrie.

«C’est un dossier qui stagne. Nous avons eu de nombreuses discussions, mais nous avons toujours l’impression que nous recommençons les mêmes discussions», déplore Marc Cadieux.

«Quand on se compare à d’autres autorités en matière de transport, on voit rapidement que nous sommes les enfants pauvres des haltes routières. Il y a certaines haltes qui sont même gênantes pour les touristes.»

Des «cabanes» rudimentaires

Quand ils réussissent à trouver une place où se garer dans une halte routière, les camionneurs déplorent également la vétusté des installations, qui ressemblent souvent à «des cabanes».

«Elles ne sont pas adaptées aux besoins au niveau de l’approvisionnement, de la restauration, des douches», selon Charles Englehart, de l’Association des Routiers professionnels du Québec (ARPQ)

La Coalition Avenir Québec (CAQ) demande au gouvernement de prendre l'exemple sur l'Ontario et son réseau d’aires de service autoroutières ONroute.

«Dans les faits, on ne parle pas forcément de sommes très importantes. Le privé assume l'essentiel des dépenses d'opération, mais le gouvernement est là pour offrir pour un encadrement législatif», explique le député Benoît Charette.

Il a l’intention de défendre le dossier auprès du ministre Laurent Lessard.

Le cabinet du ministre des Transports affirme que depuis 2008, une modernisation du parc routier est en cours avec l’objectif de contrer, entre autres, la fatigue et la distraction au volant.

«Nous souhaitons offrir des arrêts sécuritaires à des intervalles moyens de 60 minutes», indique l’attaché de presse Mathieu Gaudreault. Actuellement, la province compte une centaine de sites d’arrêts.

Source: TVA Nouvelles du 29 juin 2017

NOTE DE L'ÉDITEUR

ENFIN une association se lève debout et réclame de meilleures conditions pour nos haltes routières!