vendredi 28 novembre 2025
Vente d’alcool : et si le Québec choisissait l’équité ?

Vente d’alcool : et si le Québec choisissait l’équité ?

Jouissant déjà du statut de monopole, la SAQ cherche désormais à étendre ses tentacules jusque dans les dépanneurs, au détriment des attentes de la nouvelle génération de consommateurs et, surtout, de l’équité envers les petits commerçants qui peinent déjà à joindre les deux bouts. À l’heure où le gouvernement du Québec fait le pari de l’efficacité des services publics, l’AMDEQ l’invite à se pencher sans attendre sur la modernisation de la distribution et la vente d’alcool.

En effet, la SAQ ne se limite pas à des campagnes publicitaires maladroites visant les jeunes. Le monopole d’État cherche à étendre toujours plus son emprise en testant des « mini-agences » dans une poignée de dépanneurs et d’épiceries triés sur le volet. Une tentative à peine voilée de capter des ventes essentielles à la survie des commerces indépendants, dont la rentabilité repose largement sur la distribution de produits alcoolisés. Bien que le développement du concept marque actuellement une pause, la SAQ souligne que ses projets-pilotes ont été un succès et nul doute qu’elle relancera la machine aussitôt que possible.

Au travers de cette tentative de sauver son modèle, la SAQ vient dans les faits aggraver les iniquités déjà présentes dans la vente d’alcool au Québec. Elle accentue les disparités régionales : les projets-pilotes annoncés jusqu’ici se concentrent uniquement à Montréal. En sélectionnant une poignée d’établissements privilégiés pour offrir des produits exclusifs – introuvables ailleurs que dans ses propres succursales –, la SAQ imposera par ailleurs une concurrence déloyale aux autres dépanneurs et épiceries, qui assisteront, impuissants, à l’exode de leur clientèle.

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