Un père et son fils ont été condamnés à de la prison ferme mardi pour avoir exploité plusieurs de leurs compatriotes marocains travaillant dans les vignes de Gironde, où d'autres cas de traite d'êtres humains ont été mis au jour.
Le tribunal correctionnel de Libourne a condamné le père, âgé de 59 ans, à un an de prison ferme aménagée sous forme de bracelet électronique, notamment pour traite d’êtres humains et soumission de personnes dépendantes à un logement indigne. Son fils, âgé de 28 ans, a été condamné à six mois de prison ferme, également aménagée sous la forme d’une détention à domicile. Les deux ressortissants marocains, qui devront indemniser les parties civiles, ont aussi été condamnés à une interdiction du territoire français pendant respectivement 10 et cinq ans. Leur société devra verser 50 000 euros d’amende.
Dénonçant une « ubérisation du secteur » et le symbole d’un « système », le parquet avait requis deux ans de prison dont un ferme à l’encontre du quinquagénaire, et une peine d’un an d’emprisonnement pour le fils, « qui a obéi à son père » selon le ministère public.
Lors de l’audience mi-octobre, une demi-douzaine de victimes, auparavant mécanicien, ouvrier, salarié ou poissonnier, avaient livré des récits similaires.
Tous recrutés au Maroc pour travailler comme saisonniers agricoles en France, ils ont expliqué s’être vu promettre un titre de séjour pérenne, un emploi stable rémunéré à 1 500 euros par mois et un logement. En contrepartie, ces jeunes travailleurs avaient versé aux deux hommes quelque 12 000 euros.