Plus de 500 vignerons et producteurs de cognac ont manifesté, mardi, contre la menace de surtaxes chinoises sur les eaux-de-vie de vin européennes, refusant de faire les frais du bras de fer entre Bruxelles et Pékin sur les voitures électriques.
"T'chine, T'chine, le Cognac trinque", "Barnier courbe l'(é)chine", "Sacrifiés", pouvait-on lire sur des banderoles du cortège parti du siège de l'Union générale des viticulteurs pour l'AOC cognac (UGVC), à l'origine de la manifestation, ralliée par d'autres acteurs de la filière, dont les maisons de négoce.
"Les viticulteurs de Cognac ne s'étaient pas mobilisés depuis 1998. Désormais, il y a urgence. Dès que l'Europe se sera positionnée sur les voitures électriques, les taxes seront définitives et mettront en péril l'activité entière de la filière", craint Anthony Brun, président de l'UGVC.
"On est pris en otage et sacrifiés au profit des véhicules chinois"
Dans un contexte de tensions commerciales entre la Chine et l'Union européenne (UE), Pékin a lancé en janvier une enquête sur les eaux-de-vie à base de vin importées de l'Union européenne, ripostant à une enquête de Bruxelles sur les subventions chinoises aux voitures électriques. Fin août, Pékin a dit avoir trouvé des preuves de dumping en excluant "pour le moment" d'imposer des droits de douane aux "brandys" européens - la plupart venant de France. Selon l'inter-profession du cognac, des taxes additionnelles, de l'ordre de 35% en moyenne, pourraient s'appliquer.