NOTE DE L'ÉDITEUR
Il est clair que le personnel sur le plancher des restaurants n'a pas été consulté avant d'adopter cette loi sur les pourboires. Sommes-nous surpris?
Plus d’une semaine après l’entrée en vigueur des nouvelles règles sur les pourboires au Québec, les serveurs notent déjà une forte baisse de leur salaire. Certains affirment qu’ils devront travailler davantage ou même changer de domaine d’emploi.
Roxanne Filion travaille depuis 15 ans comme serveuse dans un restaurant à déjeuner à Châteauguay. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les pourboires, celle qui travaille à temps plein estime qu’elle pourrait perdre plus de 10 000$ par année.
«Qui s’attend à se faire descendre son salaire? On est censé avoir une meilleure augmentation. Tout augmente pour tout le monde», déplore-t-elle.
Depuis le 7 mai, les pourboires au Québec doivent être calculés avant les taxes sur les terminaux de paiement. Si les nouvelles règles font l’affaire de nombreux clients, l’impact est direct sur le salaire de serveurs partout à travers la province. Les employés rencontrés par l’Agence QMI estiment l’impact de la nouvelle mesure à plusieurs milliers de dollars annuellement.
Roxanne a par exemple noté une différence marquée à la fête des Mères, une journée historiquement occupée. «Je m’attendais vraiment à gagner 500$ dans ma poche. J’ai terminé avec 400$. Il y en a qui peuvent dire que c’est payant quand on sort des journées avec 400$, mais au final, il faut que j’aille en placer pour mon fonds de pension, il faut que j’aille en placer pour mon assurance», explique-t-elle.
Même si la loi vise à offrir plus de transparence dans l’industrie, la serveuse de 32 ans tient à rappeler que de nombreux défis accompagnent son travail et que les pourboires représentent une partie importante de sa paie.
