Condamnées par la Régie des alcools, des courses et des jeux, de petites entreprises québécoises peinent à se relever après la suspension de leur permis. Aussitôt épinglées, aussitôt sanctionnées, certaines sont poussées vers la faillite.
Des bières achetées chez Costco puis revendues au dépanneur: quatre mois de suspension de permis d’alcool et 20 000$ d’amende. Du vin provenant de l’épicerie vendu au restaurant: 45 jours de suspension de permis. Des bières de microbrasserie vendues dans le local d’une distillerie: 45 jours de suspension.
Ces sanctions peuvent avoir un effet dévastateur. Propriétaire du Domaine Le Cageot, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Pierre-Philippe Tremblay en sait quelque chose.
Le vignoble nordique, fondé à Jonquière en 1977, a dû fermer boutique en novembre et décembre 2023, à la suite d’une condamnation sans appel.
La Régie lui reprochait notamment de ne pas avoir respecté le pourcentage de raisins achetés à l’extérieur de son vignoble, pour la production de ses alcools. Il lui était permis de se procurer 50 % des raisins sur d’autres terres que les siennes. Il a dépassé la limite permise de 1,35%.
Le propriétaire a bien tenté de se défendre devant le tribunal. Mais la condamnation est tombée: 60 jours de suspension du permis d’alcool.
La sanction a pris effet durant les deux mois les plus lucratifs pour la petite entreprise, qui célèbrera bientôt ses 50 ans.