Les microdistilleries québécoises reviennent à la charge auprès du gouvernement Legault avec une nouvelle étude sous le bras. Elles réclament trois changements qui leur permettraient d’augmenter leurs revenus de 36,6 millions $ par année.
Marcel Mailhot a investi "massivement" dans la microdistillerie Grand Dérangement, qui produit le gin SAGA à partir des grains de son exploitation agricole. Cinq ans après sa fondation, la première microdistillerie dans Lanaudière n’est toujours pas rentable. «Au final, c’est pas nous qui faisons de l’argent, c’est la SAQ et le gouvernement», dit l’entrepreneur, qui continue tout de même de croire en son projet.
Une partie du problème, selon lui : le montant versé à la Société des alcools du Québec pour chaque bouteille vendue dans la boutique attenante à la salle de production. «Je fais moins de profit quand je vends une bouteille sur place que quand elle est vendue dans une succursale de la SAQ.»
Pour un gin à 50 $, donne-t-il en exemple, il lui reste dans les deux cas environ 14 $ après la majoration de la SAQ et les taxes. Or, pour une vente sur place, il doit payer la main-d'œuvre, le chauffage, l’entretien, etc. «Dans mon magasin, la SAQ ne fait absolument rien pour nous.»
Il reçoit aussi environ 6 $ par bouteille du Programme d’appui au positionnement des alcools québécois (PAPAQ), «mais c’est un programme temporaire», précise-t-il.