jeudi 22 mai 2025
Cidre : on passe aux choses sérieuses

Cidre : on passe aux choses sérieuses

NOTE DE L'ÉDITEUR
Ce qui me fait sourire, c’est que la nouvelle génération de producteurs de cidre est allée chercher de l’aide à l’extérieur, alors que le Québec regorge déjà de spécialistes aguerris depuis les années 1980 aux méthodes de vinification et forts d’une solide expérience en pomiculture. Il suffit de penser à Robert Demoy de la Cidrerie du Minot et à Michel Jodoin!

 

Stimulé pendant la pandémie par la vivacité de l’achat local, le cidre du Québec a pris son élan au cours des dernières années, si bien qu’il existe aujourd’hui près d’une centaine de cidreries dans la province. Au moment où la popularité des produits d’ici est en pleine effervescence, le cidre québécois est mieux armé que jamais pour se démarquer.

« En 2021, on avait doublé la consommation de cidre [par habitant]. On était passé d’une bouteille de cidre de glace de 375 ml à une bouteille de 750 ml par habitant au Québec. Selon mes commandes et les commandes de mes collègues, on serait maintenant à deux bouteilles de cidre par personne », lance Marc-Antoine Arsenault-Chiasson, nouveau président de l’Association des producteurs de cidre du Québec..

Ça demeure marginal, mais tout semble en place pour que l’on assiste à une croissance soutenue et pérenne. « On a resserré nos procédés, on arrive avec quelque chose de beaucoup plus qualitatif, beaucoup plus gourmand, qui est “tight” en bon français », ajoute celui qui est aussi copropriétaire de la ferme cidricole Équinoxe, à Farnham. Il reconnaît que l’industrie s’est développée de façon un brin chaotique, quelques producteurs se permettant certaines libertés en surfant sur la mode des produits dits « nature ».

« On voit un recentrage sur le produit qualitatif », soutient aussi Cyril Kérébel, propriétaire de l’agence La QV, qui distribue les cidres Choinière et Sauvageon dans les restaurants, les bars et les épiceries. Selon lui, le cidre est bel et bien de retour, mais ce n’est pas aussi fort que pendant la pandémie. « Parce qu’on est bon pour se tirer dans le pied. Quand on ouvre de multiples cidreries, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. C’est donc plus difficile pour les clients d’en parler de façon positive. Certains cidres ne sont pas toujours dégorgés. Or, c’est très important d’avoir un cidre plus propre – le fait de voir des dépôts visuels ne joue pas en notre faveur », juge-t-il.

L’Association des producteurs de cidre du Québec a donc préparé un cahier de charges et donné des conférences destinées aux producteurs afin qu’ils adoptent des méthodes adéquates.

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