lundi 13 octobre 2025
« Le moment est parfait pour faire bouger les choses. » – Nicolas Bériault, président de l’Union des microdistillateurs du Québec

« Le moment est parfait pour faire bouger les choses. » – Nicolas Bériault, président de l’Union des microdistillateurs du Québec

Des microdistillateurs de partout au Québec doivent faire parvenir leurs bouteilles dans un entrepôt de la SAQ de Québec ou de Montréal, parfois à des centaines de kilomètres de route, s’ils veulent vendre leurs alcools dans un restaurant. Même si le restaurant se trouve de l’autre côté de la rue.

« On a un bar à cocktails durant la période estivale et on a des produits exclusifs. C’est très compliqué de pouvoir rentrer nos produits dans notre bar à cocktails », explique Jean-Philippe Bouchard, copropriétaire de la Distillerie du Fjord.

L’entreprise de Saint-David-de-Falardeau concocte un limoncello fait à partir de citrons récupérés de son bar. Le jus a été utilisé pour les boissons, les pelures servent à faire cet alcool qui n’est pas en vente à la SAQ. La Distillerie se trouve devant cette surprenante situation : si elle veut servir son limoncello dans son bar, elle doit envoyer ses bouteilles à l’entrepôt de Québec. Ces mêmes bouteilles reviendront vers le Saguenay où elles aboutiront à la SAQ de Chicoutimi. La Distillerie du Fjord devra les racheter, au prix listé pour monsieur et madame Tout-le-Monde, et les rapporter finalement dans son bar, qui se trouve… à deux pas d’où le limoncello a été fabriqué.

C’est le processus de timbrage qui impose cette façon de faire, un moyen de contrôler que les bouteilles vendues dans un bar ou un resto ont été acquises en toute légitimité par le propriétaire de l’établissement, même si c’est ce dernier qui a produit l’alcool.

« Ça n’a pas vraiment de bon sens, conclut Jean-Philippe Bouchard. On utilise des citrons recyclés dans une philosophie de développement durable et les bouteilles font 500 km pour être vendues à la porte à côté. »

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