L’opération dépoussiérage de tablettes est en cours au rayon des spiritueux québécois, où des bouteilles commencent à disparaître. D’ici le mois de mars, près de 150 produits d’ici sur un total de 633 ne seront plus vendus dans les succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ).
Les amateurs de la Noroi Liqueur d’orange ou de l’eau-de-vie d’érable Rosemont Laurentia 3 ans ne pourront plus se procurer leurs bouteilles sur les tablettes des magasins de la société d’État. Ils comptent parmi les spiritueux québécois qui ont commencé à disparaître des succursales depuis juillet.
Les 150 produits retirés représentent 25 % de l’assortiment d’eau-de-vie ou de gins québécois offerts, mais ne génèrent que 2,5 % des ventes dans ce créneau. Voilà pourquoi on a décidé de ne plus les tenir en magasin.
Avec une offre saturée dans cette catégorie et des ventes en baisse, la SAQ affirme qu’elle n’avait d’autres choix que de faire le ménage parmi les 633 spiritueux offerts dans ses succursales pour ne conserver que les meilleurs vendeurs.
Annoncée en avril, la décision de mettre fin au « bar ouvert » et d’établir des règles de « saine gestion de l’offre » a été prise de pair avec l’Union québécoise des microdistilleries (UQMD). Si bien que les producteurs joints par La Presse, dont certains ont des produits qui ont été retirés des tablettes, « ne déchirent pas leur chemise ».
Et pour cause. « Les ventes se cannibalisaient entre elles », a lancé Simon Bourbeau, directeur de catégorie pour les spiritueux à la SAQ, au cours d’une entrevue accordée à La Presse.