jeudi 28 mars 2024
Les distilleries québécoises se frottent aux nombreuses incompréhensions de la Loi sur les alcools du Québec

Les distilleries québécoises se frottent aux nombreuses incompréhensions de la Loi sur les alcools du Québec

Après avoir lancé un premier alcool, la vodka, en décembre dernier, la microdistillerie Beemer ne chôme pas, alors que le gin, la liqueur de bleuet et un brandy aux cerises se sont ajoutés à la gamme de produits offerts. Et ce n’est qu’un début, car plusieurs autres produits sont en cours de fabrication. Avis aux amateurs, la distillerie offre une journée porte ouverte, ce samedi (11 septembre), dans la boutique située sur le boulevard Marcotte, à Roberval, entre 11 h et 16 h.

hilippe Harvey, un des copropriétaires de la microdistillerie Beemer, pour réaliser à quel point il est passionné par le monde des spiritueux. En faisant le tour des installations, il parle de son alambic, un appareil impressionnant avec ses courbes et son lustre, qu’il a commandé en Allemagne. « Tout a été fait à la main », dit-il avec un large sourire, avant de montrer les cerises à l’intérieur de l’appareil, qui sont en train d’être distillées pour produire de l’eau-de-vie.

Pour Philippe Harvey, l’aventure dans le monde des spiritueux a débuté bien avant le lancement de la distillerie. « J’ai commencé il y a plusieurs années en faisant des tests de fermentation du bleuet et de la camerise chez nous, dit-il. C’est difficile de faire une bonne fermentation de petits fruits, parce qu’ils sont couverts de levures naturelles. Pour arriver au résultat souhaité, c’est la levure que l’on choisit qui doit prendre le dessus pour éviter les variations de goût dans le produit final. »

Malgré l’implantation d’une levure choisie, chaque lot a tout de même sa personnalité unique, poursuit l’expert. Chaque production permet donc de faire un millésime particulier, car les conditions climatiques, dont le taux d’ensoleillement, produiront des nuances subtiles dans les arômes.

Au fil du temps, Philippe Harvey a perfectionné ses techniques pour lancer toute une gamme de produits à base de produits locaux.

Par exemple, le premier produit lancé par Beemer a été la vodka, le 17 décembre 2020. Alors que les vodkas « régulières » sont faites strictement à base de grain ou de patates, Beemer a intégré 25 % d’eau-de-vie faite de bleuets. « Étant donné qu’on utilise de l’alcool de bleuets, la Société des alcools du Québec nous oblige à inscrire que c’est une vodka aromatisée, alors que ce n’est pas vraiment le cas, note Philippe Harvey. Ça ajoute simplement une note subtile d’alcool à base de fruits, ce qui peut ressembler à de la grappa. »

Par la suite, le gin Beemer, un London dry gin classique, est arrivé sur les tablettes de la SAQ.

À compter du mois d’octobre, la liqueur de bleuets devrait être disponible à la SAQ. « Le processus est tellement long, c’est complètement fou, dit-il. On a reçu la permission pour en vendre à la boutique, mais pas encore l’accréditation pour en vendre à la SAQ. »

Lire l'article complet: Le Quotidien du 11 septembre 2021