«Du bon pain, super local. Même quand ça coûte cher. Même quand ça fait perdre.» C’est le point qu’a tenté de faire le boulanger almatois Casimir Belleau, en refusant d’utiliser de la farine américaine à la Coupe canadienne de boulangerie.
Le propriétaire de la boulangerie Farine a toujours fait du local son fer de lance. Plus qu’une marque de commerce, il s’agit de la valeur principale qui guide son entreprise. Et Casimir Belleau l’a bien démontré, en début de semaine, alors qu’il participait à la prestigieuse Coupe canadienne de boulangerie. Parmi la liste d’ingrédients imposés par le règlement se trouvait une farine américaine. Pas question!
«À la place, on a pris celle qu’on utilise tous les jours: une farine d’ici, moulue à Normandin. Résultat? 200 points en moins, sur un total de 650. Défaite assurée. Mais pour nous, c’est pas ça qui compte», raconte le boulanger.
Casimir admet cependant qu’il se doutait de ce qui l’attendait, et ce, avant même de quitter pour la compétition qui se déroulait à Montréal. Même si une victoire lui aurait permis de représenter le Canada à la prestigieuse Coupe du Monde de la boulangerie, en France, il savait qu’il ne pourrait présenter un produit allant à l’encontre de ses principes. Sachant qu’on lui imposerait le produit américain, il a mis sa propre farine dans ses bagages.
«C’est un non-sens pour moi d’utiliser une farine dont le siège social est situé à Chicago. La farine s’appelle Fleur du Québec, mais tous les bénéfices retournent aux États-Unis», illustre le propriétaire de Farine.
«C’était un choix à faire, et je ne voulais pas non plus brûler des ponts avec personne. J’ai tout analysé, j’en ai parlé avec mon apprenti, et j’en suis arrivée à la décision que j’ai trop de respect envers les producteurs locaux pour arriver à un concours, et dire que, sereinement, je vais pétrir sur un produit d’une compagnie des États-Unis.» — Casimir Belleau