Les vallons et les champs enneigés se succèdent au rythme des villages dans la campagne montérégienne. Sur les collines, les érables forment des îlots boisés où les cabanes attendent le redoux pour reprendre vie.
En bordure du 6e Rang, à Roxton Falls, Julie Pion est déjà au travail. Sommelière de profession, elle a acheté une terre de 56 hectares en 2022 avec l’intention de produire du vin. Elle est plutôt tombée sous le charme de sa forêt et de son produit agricole, l’érable. « C’est ce qui est naturel sur ma terre », dit-elle en marchant vers la cabane de bois.
À son arrivée, les installations acéricoles étaient en piteux état. Avec l’aide de sa famille et de nombreux amis, le bâtiment a été nettoyé et une production de 100 gallons de sirop a été réalisée. La quantité était petite, mais suffisante pour que Julie Pion constate le potentiel de son terroir.
La femme d’affaires a d’abord entrepris les démarches pour obtenir la certification biologique, un travail qui nécessite trois ans d’attente. Puis, au deuxième printemps, elle a isolé chaque coulée. Elle les a ensuite bouillies séparément de manière à mettre en valeur chaque « récolte », comme on le fait dans le vin.
«Ce n’est pas juste du sirop clair, extra-clair, médium ou foncé. Il y a un éventail de saveurs qui sont naturelles.» – Julie Pion, acéricultrice et sommelière
À la fin de la saison 2024, elle a soumis un échantillon de sa coulée du 13 mars au concours de la Grande Sève. Lors de l’évènement, 166 sirops provenant de partout dans la province ont été dégustés et jugés. Celui de Julie Pion a reçu la médaille d’or de la Montérégie. « Je veux faire le meilleur sirop pour montrer au monde que ce n’est pas juste du sucre, c’est le meilleur sucre au monde, ajoute-t-elle. C’est du pur jus de notre terroir ! »
