mardi 14 janvier 2025
Les coopératives viticoles françaises condamnées à se restructurer ou à se diversifier

Les coopératives viticoles françaises condamnées à se restructurer ou à se diversifier

Loin des grands crus classés, elles regroupent des milliers de vignerons durement touchés par la crise du secteur, entre surproduction, baisse de la consommation et aléas climatiques: l'heure est à la restructuration ou la diversification pour de nombreuses coopératives viticoles.

En Nouvelle-Aquitaine, où la campagne d’arrachages de vignes cofinancée pour partie par l’Etat et l’interprofession va réduire d’environ 10 % la surface du bordelais, procédures de sauvegarde et redressements judiciaires se multiplient.

En Gironde, la cave Univitis a été placée en redressement judiciaire en juillet, tandis qu’Alliance Bourg, sous sauvegarde depuis l’année dernière, vient de voir son plan validé sur dix ans par le tribunal de Libourne. Plus au sud, les Vignerons de Buzet et ceux du Brulhois, dans le Lot-et-Garonne, ont également engagé des procédures de sauvegarde ces derniers mois.

Dans la région voisine, l’Occitanie, il y aussi « de plus en plus de questionnements sur, par exemple, la trésorerie et la capacité à payer leurs adhérents », selon Frédéric Roux, président du syndicat régional des vignerons coopérateurs.

« Globalement, les coopératives ne vont pas plus mal que l’ensemble de la viticulture française, voire internationale, qui subit une crise durable », nuance cependant Stéphane Héraud, président de la section vin de la Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine qui regroupe 51 caves et unions et 3 900 vignerons.

« La crise actuelle dépasse Univitis. Elle touche toute la filière », complète Michaël Cousinet, président d’Univitis et responsable viticole à la FNSEA 33. « Les stocks pléthoriques, la déconsommation de vin rouge, les intempéries climatiques et les récentes crises, comme le Covid, la guerre en Ukraine et l’inflation généralisée ont frappé durement les producteurs. » Dans ce contexte, la structure des coopératives a plutôt permis « de faire tampon » en « puisant dans les réserves de trésorerie » pour garantir une rémunération aux vignerons ces quatre dernières années « très difficiles », estime M. Héraud en évoquant notamment deux épisodes de gel qui ont détruit les récoltes en 2021 et 2023, en particulier dans le bordelais.

Pour sortir de l’impasse, certaines coopératives cherchent à se diversifier, en mettant en avant des vins bio, en élargissant leur offre vers des produits innovants (vin effervescent, sans alcool…) ou encore en développant l’oenotourisme.

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