Le réveillon du jour de l’An est souvent prétexte à la dégustation des produits les plus fins. Vous prévoyez ajouter un peu de précieuse truffe à votre menu ? Dans un avenir rapproché, vous pourrez même impressionner vos invités avec de la truffe sauvage d’ici.
Depuis une dizaine d’années, le Québec construit discrètement son Klondike en inoculant son sol de poussière de truffes. De précieuses pépites de champignons commencent maintenant à être récoltées. À l’automne, un premier kilo de truffes des Appalaches était commercialisé et faisait son entrée sur certaines des bonnes tables de la province. Ce succès, patiemment cultivé, marque les débuts d’une filière prometteuse sur les plans agricole et culinaire.
C’est sous l’impulsion de Jérôme Quirion que l’aventure de la trufficulture débute au Québec. Alors étudiant en microbiologie des sols, il apprend l’existence de truffes sauvages sur le territoire et part étudier la trufficulture en Europe. Le sol, les champignons et les conditions climatiques du Québec diffèrent cependant de ceux du Vieux Continent. Le territoire est à défricher.
En 2009, le passionné de mycorhizes crée ArborInnov, qui se spécialise dans la recherche et la production de plantes ligneuses à valeur ajoutée, dont les arbres truffiers. On assiste à la naissance d’un nouveau modèle agroforestier. « À ce moment, les gens connaissaient surtout la truffe noire du Périgord ou la truffe blanche d’Alba. J’ai tout entendu comme commentaires », lance le biologiste en repensant à ses débuts. Ce qui pouvait être considéré comme farfelu à ce moment est cependant devenu un projet florissant.
