Saviez-vous que certains cultivars de kiwis arctiques originaires de l’est de l’Asie poussent au Québec et résistent à des températures de -30 °C ? Nous non plus ! À la Ferme du Mihouli, à Lacolle, en Montérégie, des kiwiers déjà matures commencent à produire des fruits, de mini-kiwis sans poils, pas plus gros que des pruneaux, et qu’on peut croquer tout ronds. Bienvenue sur les terres de Nadine Gelly et Claude Gagnon, qui se sont donné pour mission de faire connaître les mille et une possibilités de ce fruit.
Le rang de la Barbotte longe la rivière Richelieu. Avec son sol argileux et fertile, l’endroit, au charme bucolique, était tout indiqué pour la culture du kiwi arctique. Le couple s’y est installé il y a un peu plus de deux ans, sur une terre de 20 acres qui était en friche depuis quelques années. Ce n’était pas nécessairement son premier choix : il rêvait au départ de s’établir sur l’île d’Orléans. « Il y avait un côté romantique à la chose, puisque ma famille vient de la région — et, pour la petite histoire, mon grand-oncle a été le premier à y implanter la fraise —, mais le vent y était trop présent pour la culture des kiwiers, qui sont fragiles aux bourrasques », explique Nadine Gelly.
C’est donc dans le sud de la Montérégie, dans une zone à l’abri des grands vents située à quelques kilomètres de la frontière américaine, que le couple a jeté les bases de son projet aux accents agrotouristiques. Parce que ce petit fruit méconnu offre un énorme potentiel, croient Nadine Gelly et Claude Gagnon. On peut le manger nature ou encore le transformer pour en faire des confitures, de la crème glacée, voire de l’alcool. « On croque dedans comme dans une baie, sans le peler, dit l’entrepreneuse. » Un peu moins acidulée que son cousin, le kiwi « poilu » de la Nouvelle-Zélande qu’on connaît bien, la variante arctique est en outre dotée d’intéressantes propriétés nutritionnelles et est notamment réputée pour sa forte teneur en vitamine C.