Délais, lourdeurs, paperasse... l’arrivée des 20 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) attendus cet été reste un casse-tête pour des agriculteurs pris pour se virer de bord à la dernière minute pour éviter de perdre leurs récoltes.
Au deuxième trimestre, il manquait toujours 6161 travailleurs sur les 11 099 attendus, soit 56% de la main-d'œuvre, selon l'Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ). «La situation demeure précaire», résume son directeur général Patrice Léger Bourgoin.
«Il y a tellement de gens d’impliqués, les gouvernements, les ambassades, les compagnies aériennes, que ça devient toujours un casse-tête», lance Jacques Notaro, propriétaire des Fermes E. Notaro et Fils, de troisième génération, à Saint-Patrice-de-Sherrington.
«En 1988, quand on avait besoin de main-d’œuvre étrangère, ça prenait deux papiers. Aujourd’hui, c'est une montagne énorme de paperasse», souffle-t-il.
À deux pas de lui, le Guatémaltèque Everildo Curruchich, qui l'aide depuis quatre saisons, est l'un de ceux qui ont pu se rendre ici sans anicroche.
«Je travaille ici de mai à fin octobre. Ça se passe bien. J’habite à la capitale du Guatemala avec mes trois enfants», partage l’homme de 27 ans.