vendredi 26 avril 2024
Les panneaux solaires et l'agroalimentaire

Les panneaux solaires et l'agroalimentaire

Avec le développement rapide du parc photovoltaïque, les emplacements encore disponibles - et plats ! - pour installer de nouvelles centrales deviennent rares. La solution : installer les panneaux dans les champs.

Atlantico : Aujourd’hui, nous couvrons nos canaux, nos aéroports, ainsi que nos parkings de panneaux photovoltaïques afin de réduire l'évaporation tout en produisant de l'énergie. Il n'y a pas d'espace plus ouvert que dans une ferme et on appelle cela l'agrivoltaïque. En quoi est-ce une bonne idée de recouvrir nos champs de panneaux solaires ? Y-a-t-il un impact positif sur les plantes ?

Philippe Stoop : Au départ, l’agrivoltaïsme répond surtout à un besoin de la filière photovoltaïque : avec le développement rapide du parc photovoltaïque, les emplacements encore disponibles pour installer de nouvelles centrales deviennent rares, et de plus en plus éloignés de centres urbains qui constituent aussi les lieux de consommation. Ils sont aussi de plus en plus souvent en terrain accidenté, les terrains les plus plats étant déjà occupés. Les coûts des travaux de terrassement pour la construction de nouveaux sites augmentent donc, de même que les coûts de raccordement au réseau électrique.

Jusqu’à ces dernières années, la réglementation du photovoltaïsme sur les terres agricoles était très restrictive, à juste titre, pour éviter qu’il se substitue à l’agriculture.

Le risque est d’autant plus important qu’à surface égale, la production d’électricité solaire génère des revenus très supérieurs à ceux de n’importe quelle culture.

Mais dans le même temps, les cultures sont de plus en plus affectées par des évènements climatiques qui pourraient être atténués par de l’ombrage : chaleurs et rayonnement solaire, qui provoquent un échaudage du grain et des fruits, déficit hydrique provoqué par la réduction des pluies estivales, mais aussi aggravé par la chaleur qui augmente l’évaporation. Pour tous ces risques, l’ombrage apporté par des panneaux solaires situés au-dessus de la culture peut être une mesure de protection. C’est même le cas aussi pour les gelées printanières : pour les gelées dites radiatives (celles qui sont dues au refroidissement du sol par rayonnement pendant la nuit), des panneaux déployés au-dessus de la culture peuvent atténuer le risque de gel.

L’agrivoltaïsme (production d’électricité photovoltaïque sur des parcelles agricoles) peut donc être une solution intéressante pour la protection des cultures les plus exposées à ces risques climatiques, même s’il va de soi que ce ne peut-être qu’une solution marginale : il n’est pas question de couvrir nos campagnes de panneaux solaires. Ce ne serait d’ailleurs pas nécessaire : Sunagri, une des entreprises pionnière sur ce sujet, a calculé qu’il suffirait d’une superficie équivalente à 0,5% de la surface agricole française pour produire autant d’énergie que notre parc nucléaire actuel.

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