dimanche 19 mai 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

mardi, 06 mars 2012 19:11

Minervois, le vin des Cathares

J’ai rencontré dernièrement six vignerons du Minervois, cette belle région nichée au cœur du Languedoc-Roussillon entre Carcassonne et Capestang, et Félines Minervois jusqu’à Homps. Le Minervois est riche en vestiges des chevaliers de St Jean et des chevaliers de Malte, Pays des Cathares marqué par l’histoire; le paysage du Minervois est hérissé de châteaux forts, d’églises et d’abbayes.

Il y a des lieux mythiques comme la Ville de Carcassonne et le fameux Canal du Midi qui relie la Méditerranée à l’Atlantique et qui fut construit à l’époque de Louis XIV. Minerve, le village qui a donné son nom à la région est un des plus beaux villages de France. Il n’a pas tiré son nom de la déesse romaine mais proviendrait plutôt de Ménerbes une toponymie celtique qui veut dire «Placé sur un rocher.» Le Minervois est aussi terre de vignes et de vins qui témoignent d’une grande diversité de terroir.

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J’ai passé des moments ensoleillés avec mes invités qui étaient Jean-François Orosquette propriétaire du Château la Grave, Françoise Frissant le Calvez, du Château Coupe Roses, Frank Léonor du Domaine de la Rouviole, Alain Rochard du Vignoble du Loup Blanc qui est une star du domaine vinicole au Québec, il est conférencier, professeur à l’ITHQ, propriétaire de deux restaurants dont Le Continental qui est le restaurant de la colonie artistique, et il est également président du Raspipav, Marc Hoffmann du Domaine L’Ostal Cazes, et Gabriel Escande du Domaine Borie de Maurel.

Tout d’abord Jean-François Orosquette propriétaire du Château la Grave nous a présenté son Château la Grave.

J-F O. – Le Château Lagrave est une exploitation située à 20 kilomètres de Carcassonne. Je produis l’Expression 2010, appellation Minervois contrôlée, à partir des cépages Maccabeu à 80%, de Vermentino et de Marsanne, des cépages qui s’expriment très bien dans nos terroirs.
RH –La robe est dorée, claire, cristalline, avec des reflets argentés.
J-F O. – On est sur un vin blanc sec mais avec tout de même un beau fruité qui va sur la pêche, et sur la poire. On retrouve ces arômes aussi bien au nez qu’en bouche et on a une très bonne minéralité. 2010 a été un très beau millésime.

RH – En bouche c’est un vin vraiment délicieux qui doit être servi à une température de 12 degrés.
J-F O. – C’est un vin que nous travaillons depuis une quinzaine d’années, qui est présent à la SAQ et qui accompagne aussi bien les apéritifs que les entrées chaudes, les viandes blanches et certains poissons grillés.

RH – Françoise Frissant le Calvez, du Château Coupe Roses avait apporté un vin qui a une étiquette toute belle car on y voit une belle rose coupée. C’était le Château Coupe Roses 2009 Les Plots. Appellation Minervois contrôlée. 60% Syrah, 25% Grenache et 15% Carignan.
F.F.L.C. – Coupe Roses est une propriété familiale depuis quatre-cents ans. Mes ancêtres étaient tuiliers, ils faisaient des briques et des tuiles à partir d’une argile qui s’appelait la coupe rose. Cette argile contient du sulfate de manganèse et nous avons d’ailleurs construit notre cave de vinification sur l’ancien site de la tuilerie. C’est pour ça que ça s’appelle Château Coupe Roses. Nous sommes situés sur un magnifique village qui est La Caunette, juste à côté de Minerve, place forte cathare. Le vignoble s’étend tout autour du village de La Caunette mais aussi sur Minerve, et nous avons des vignes qu’on appelle des vignes vertige parce qu’elles sont à 450 mètres d’altitude sur des falaises de calcaire abruptes. Nous sommes très attentifs à la culture du vin et à l’expression du terroir à la recherche très particulière de chaque sol, de chaque parcelle de vigne, de façon à obtenir des arômes uniques. La cuvée Les Plots est faite avec une dominante de Syrah qui apporte des arômes de cassis et de cerise, en assemblage avec du Carignan et du Grenache qui sont les cépages classiques de notre appellation, récoltés à la main et élevés en cuve inox. Depuis longtemps nous commercialisons ce vin au Québec à la SAQ.

RH – Une belle robe rouge foncé qui fait des larmes. Des arômes complexes.
F.F.L.C. – On retrouve de la cerise, de la mûre et du cassis.

En bouche beaucoup de minéralité parce que ce sont des sols très marqués.

RH. - Une belle fraîcheur également.
F.F.L.C. – Une acidité liée à l’altitude car 450 mètres ne sont pas sans incidence sur l’acidité, les tanins et l’alcool. Une belle finale assez longue. Ce vin doit être servi à 14 ou 15 degrés.

RH. - Frank Léonor du Domaine de la Rouviole, nous a présenté son vin qui a un très joli nom. Il s’appelle le Firmament Cuvée Star 2007, appellation contrôlée Minervois La Livinière.
F.L. – Le Domaine de la Rouviole est un domaine familial depuis les années 1950, qui a été progressivement replanté. Le nom viendrait d’un petit ruisseau, aujourd’hui disparu. La gamme Firmament est une gamme export qui est un hommage au ciel très pur où, la nuit, on contemple beaucoup d’étoiles. C’est une appellation Villages Minervois La Livinière située entre Carcassonne et Narbonne, Notre vin est fait principalement de Syrah à 75% et de Grenache à 25%

Les vignes sont âgées entre 30 et 40 ans. La Syrah est élevée en barrique neuve, le Grenache en barrique deuxième vin, pour préserver le fruit et donner de la fraîcheur à l’ensemble.

RH. – Une robe d’un beau rouge sombre qui s’explique sans doute par des rendements très faibles,
F.L. – Des notes traditionnelles de chocolat, de café, de réglisse, de cassis, avec une finale fraîche sur des petits fruits rouges. En bouche c’est travaillé sur la plénitude, le gras, et la densité du vin. Comme accords je suggère des viandes rôties, des fromages affinés, et même seul au verre pour apprécier notre terroir et le travail du vigneron. Température de service à 15 degrés.

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RH. – Alain Rochard, du Vignoble du Loup Blanc nous a présenté un vin qui a une étiquette où se trouvent dessinées une paire de lunettes, plus bas il y a une trace de pas de loup et le titre est écrit avec une plume qui coule. La Mère Grand 2007.Appellation Minervois contrôlée.
A.R. – Le Loup blanc est un jeune vignoble puisque nous l’avons créé il y a dix ans; donc premier millésime en 2003. Nous avons eu la chance d’acheter un vignoble de vieilles vignes, dont certaines sont centenaires. Dès le départ avec Nicolas nous avons décidé de travailler en bio et de nous diriger vers la biodynamie, ce qui pour nous est très important pour le respect de l’environnement et pour les générations à venir. La Cuvée que nous dégustons aujourd’hui La Mère Grand, est un assemblage de Grenache 60% et de Syrah 40%, qui est élevée dans des barriques de 600 litres; aucun bois neuf. On donne au vin la possibilité de se bonifier en barrique avec un micro-bullage naturel. Ce vin est vendu dans les magasins de la SAQ depuis 2003. En l’occurrence ici on parle d’un 2007 qui était une année intéressante. Il faut dire que nous avons eu de la chance puisque de 2003 à 2011 on n’a eu affaire qu’à des beaux millésimes.

RH. – C’est un vin qui a une robe très foncée, très brillante.
A.R. – Au nez on est sur des arômes de fruits noirs, plutôt la cerise de France. Il y a aussi un côté cacaoté grillé qui vient sans doute de l’élevage.

RH. – Quel vin en bouche! Beaucoup de fraîcheur. Il gagne à être servi à 16°.
A.R. – Je dois avouer que la fraîcheur c’est quelque chose d’important pour nous dans le Sud. Le travail de Nicolas, mon associé qui travaille ses vignes mécaniquement a permis d’acquérir au fil des années, une acidité qui permet d’avoir des vins bien équilibrés. Ce qui est important c’est l’équilibre entre l’alcool et l’acidité car du moment qu’il y a cet équilibre c’est le côté fruit qui prédomine sur le reste.

R.H. – Que suggérez-vous comme mariage avec les mets?
A.R. – C’est un vin plutôt à boire à table, je suggère un magret de canard, des viandes rouges. Au Québec on a beaucoup de chasse, donc de la venaison, du gibier.

R.H. – Marc Hoffmann du Domaine L’Ostal Cazes nous a présenté son domaine et son vin Estibal 2007, appellation Minervois contrôlée,
M.H. - L’Ostal Cazes est le domaine de la famille Jean-Michel Cazes qui a aussi des vignobles dans le Bordelais. Au domaine Ostal Casez notre cuvée principale est l’Estibal. Il tire son nom d'une belle parcelle du domaine : "Les Estibals", d’où proviennent les raisins. L’assemblage est traditionnel : 60% de Syrah, 20% de Grenache et 20% de Carignan. Le millésime 2007 a été un très beau millésime dans tout le sud de la France.

R.H. – J’aime beaucoup sa robe. En général les vins rouges du Minervois ont des robes soutenues, très belles.
M.H. – Au niveau du nez on est vraiment sur le fruit frais. La cerise, la griotte, des notes également de garrigue, un peu épicées, qu’on retrouvera aussi en bouche.
En bouche il y a cette importance du microclimat au Minervois grâce à l’altitude. C’est aussi une région très venteuse, ce qui est important pour la santé de la vigne. On retrouve donc des vins chaleureux du côté alcoolique mais avec un bel équilibre avec l’acidité.

RH. – Les tanins sont présents mais nullement agressants.
M.H. – C’est un vin qui est vraiment excellent pour la gastronomie. C’est un vin très polyvalent, pour la charcuterie, les plats en sauce, les grillades l’été et les fromages. Il doit être servi à 15-16 degrés.

Finalement, Gabriel ESCANDE du Domaine Borie de Maurel nous a présenté son L’Esprit d’Automne 2010 Appellation Minervois contrôlée.
G.E. – Notre domaine Borie de Maurel est une histoire de famille qu’on travaille de père en fils. Mon père avant moi, maintenant mon frère et moi. C’est un domaine qui est en altitude. Nous essayons de promouvoir des vins qui sont tout d’équilibre et de finesse. Notre vin Esprit d’Automne est un peu un archétype du Minervois, sur un assemblage de Syrah, de Grenache et de Carignan, qui sont des cépages bien de chez-nous et de la région.

RH. – Vous faites une macération carbonique?
G.E. – Oui, la macération carbonique c’est une technique qui consiste à mettre le raisin à macérer entier, donc avec les rafles. C’est un vin qui est très bon sur les fruits, et de très bonne garde.

RH. – Une belle robe qui s’accroche bien au verre et qui fait des larmes. C’est très romantique. Un vin très beau.
G.E. – Au niveau des arômes on est très sous-bois avec ce vin. Nous sommes dans l’entrée de gamme. C’est un vin sans fioriture avec un élevage uniquement en béton car nous voulons préserver la minéralité typique aux vins d’altitude. L’humus, les champignons, le sous-bois sont dominés par la minéralité de pierre à fusil.

RH. – En bouche la minéralité est toujours très présente. C’est un vin riche, très élégant et très joyeux. Je suis sûr qu’on peut même le prendre en apéritif servi à 15 degrés.
G.E. – Certes oui. Avec des plats en sauce et les champignons aussi, bien sûr, avec les fromages à pâte cuite il est parfait. Un vin passe-partout, qui s’accorde assez facilement.

Voici les liens de ces six magnifiques domaines du Minervois :

Frank Léonor, Domaine La Rouviole
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www.larouviole.fr

Jean-François Orosquette, Château la Grave
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www.chateau-la-grave.net

Alain Rochard, Vignoble du Loup Blanc
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www.vignobleduloupblanc.com

Maxime Escande, Domaine Borie de Maurel
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www.boriedemaurel.fr/histoiref.html

Marc Hoffmann, Domaine de l’Ostal Cazes
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www.lostalcazes.fr

Françoise Frissant-le Calvez, Château Coupe Roses
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www.coupe-roses.com
Représentés au Québec par :
Johanna RAYNAUD
Responsable des relations publiques & médias /
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Sopexa Canada Ltée
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Roger Huet
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux

lundi, 27 février 2012 23:07

Valdepeñas vins de joie, vins de soif

Valdepeñas se trouve au Centre de l’Espagne, et fait partie de La Mancha. C’est là que Cervantès à fait naître son célèbre Don Quichotte. Valdepeñas est une vieille région vinicole, très appréciée des Espagnols pour ses vins de soif. C’est le vin idéal pour l’apéritif que l’on consomme dans toutes les villes et villages espagnols à la sortie du travail, entre collègues ou avec des amis avant l’heure du souper qui se prend très tard en Espagne, vers 22 heures. C’est aussi le vin des tascas, ces bars où l’on vous sert du vin dans des minuscules verres avec une tapa, où le Valdepeñas règne sans partage.

Avec ses 24,000 hectares de vignobles sur le Plateau ibérique, cultivés sur des terroirs sablonneux et argilo calcaires, qui subissent des températures extrêmes et une météo qui passe du beau ciel bleu et ensoleillé à des pluies parfois torrentielles. Valdepeñas produit des vins de qualité supérieure à partir de 13 cépages. Avec 700 ans de savoir faire, les vignerons produisent une jolie gamme de vins délicieux où le consommateur paye pour la qualité et non pour l’étiquette. La région est tellement importante qu’en 1861, le roi Carlos III a créé la ligne ferroviaire Valdepeñas-Madrid, pour apporter le vin à la capitale.

Valdepeñas produit aujourd’hui principalement des rouges secs, semi-secs, semi-doux et doux mais aussi des vins blancs très agréables et des mousseux même supérieurs à ceux de la Catalogne.

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La presse vinicole a eu la chance de rencontrer Vanessa Castillo-Quiròs directrice du marketing de Valdepeñas qui s’est déplacée depuis l’Espagne pour nous faire déguster une série de vins représentatifs de la région.

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La soirée était co-animée par la sommelière Hélène Dion.

Pour guider l’amateur voici une brève terminologie vinicole espagnole sur le temps de vieillissement:

Crianza est un vin qui rouge a vieilli au minimum 2 ans, dont six mois en fût de chêne. Le blanc ou rosé crianza doit vieillir 18 mois dont six en fût de chêne.

Réserva sont des vins rouges qui ont vieilli minimum 3 ans dont 1 an minimum en fût de chêne et le reste en bouteille. Les blancs et les rosés ont vieilli 2 ans, dont 6 mois au minimum en fût de chêne.

Gran réserva, un vin qui a vieilli au moins 2 ans en fût de chêne et 3 en bouteille. Habituellement il n’est produit que lors des grands millésimes. Les blancs et rosés doivent vieillir au moins 6 mois en fûts de chêne et 3 ans et demi en bouteille.

Nous avons dégusté un Corcovo Crianza 2008, de Bodegas J.A. Mejia et fils, fait de Tempranillo, un vin d’un rouge foncé, boisé, avec des notes de fruits rouges, d’épices et de café une belle amplitude en bouche, frais, agréable et avec une belle finale.

Nous avons ensuite dégusté le Laguna de la Nava Reserva 2006, de Bodegas Navarro Lopez, fait de Tempranillo. Belle robe rouge cerise foncé des arômes de vanille et de cacao propres au vieillissement en fût de chêne, et aussi des arômes de fruits noirs. En bouche des tanins veloutés, un bel équilibre et une agréable longueur fruitée et épicée.

On nous a servi ensuite le Laguna de la Nava Gran Reserva 2005, toujours de Bodegas Navarro Lopez toujours fait de Tempranillo. Robe rouge sombre avec des reflets d’ardoise, des arômes fins et riches de vanille et de cacao, de tabac, de chocolat, de cuir et d’épices. En bouche un vin tellement équilibré, avec des tanins soyeux, une finale profonde et élégante. Ce n’est plus un vin de soif, c’est un vin de gastronomie.

Nous avons goûté ensuite un Los Molinos Tempranillo, un vin générique 2010 de Bodegas Felix Solis. Une robe toujours intense, propre au Tempranillo, c’est le typique vin de fraîcheur, avec des arômes de fruits rouges des tanins délicats et un bon équilibre. Ce petit vin délicieux, est un des moins chers, puisqu’il se vend à la SAQ 8,25 dollars la bouteille de 750 ml.

Nous avons terminé avec Los Molinos Gran Reserva 2002 toujours de Bodegas Felix Solis, fait également de Tempranillo. Une robe rouge foncé avec des reflets ambrés, Des arômes de vanille et de fruits rouges. Un vin sec et agréable en bouche des tanins magnifiques, un bel équilibre, de l’élégance et une belle longueur en fin de bouche.

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De gauche à droite: Samy Rabbat ( En arrière plan) et Julie Rollet du Restaurant Newtown

Voici les références :
Vanessa Castillo Quirós
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Régine Bokos,
Chef de Marque pour Los Molinos, chez Philippe Dandurand Wines
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Brigitte Filiatrault
BFRP relations publiques
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ROGER HUET
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux

samedi, 11 février 2012 20:29

Fabuleux Languedoc-Roussillon

J’ai rencontré à Montréal, la Responsable Export pour les vins du Languedoc, Christine Molines et le Responsable Export au Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon Eric Aracil. Ils étaient venus pour nous parler de la fabuleuse région du Languedoc Roussillon, que nous connaissons et que nous aimons, car leurs vins se conjuguent avec qualité et avec fête et se marient très bien avec la cuisine méditerranéenne. L’hiver faisait rage dans nos rues, et eux avaient le soleil dans la voix.

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C.M.– En Languedoc notre vignoble commence au Pont du Gard, juste à côté de Nîmes, passe par Montpellier, la capitale de la région, à l’Ouest s’étend jusqu’à la Cité de Carcassonne et la Méditerranée.
E.A.– Le Roussillon, est vraiment le plus au sud de la France. C’est un amphithéâtre ouvert à l’est sur la Méditerranée, il est limité au nord par les Corbières, à l’Ouest par la fin des Pyrénées avec un massif qui est magnifique qui s’appelle le Canigou et au sud par la Chaîne des Albères qui nous sépare de l’Espagne.

R.H. – Lorsqu’on parle de vignoble languedocien cela englobe le terroir du Roussillon comme le terroir du Languedoc. Quel est son ordre de grandeur?
C.M.– C’est un vaste terroir. Le Languedoc est situé sur trois départements français et en terme de vignobles nous devons couvrir à peu près 30 mille hectares, ce qui fait une vingtaine d’appellations.
E.A.– Pour notre part, le Roussillon c’est un seul département, les Pyrénées orientales, il représente 24 mille hectares et nous permet de produire 13 appellations contrôlées.

R.H. – On dit que c’est le vignoble le plus ancien de France
C.M.– C’est vrai et preuves à l’appui, en tant que Narbonnaise je dois dire qu’à l’époque des Romains, Narbonne était un port très important et la deuxième ville de l’empire après Rome. Les Romains y ont implanté le vignoble de façon systématique. Éric va vous dire que les Grecs sont passés avant, et que nous avons le comptoir d’Agde, mais ce sont les Romains qui ont vraiment développé le vignoble moderne.
E.A.– C’est vrai qu’au Roussillon nous avons eu les premières implantations qui datent du septième siècle avant J.C. Nous avons trois millénaires d’histoire et de savoir faire en viticulture, ce qui est énorme.

R.H. – C’est énorme en effet. Comment est le terroir du Languedoc-Roussillon dans sa diversité?
C.M.– Il faut venir dans la région pour comprendre la diversité, qui est déjà visuelle, nous avons des falaises abruptes en calcaire blanc, nous avons des terrasses caillouteuses de galet roulé, nous avons des petits vallons que nous appelons combes et qui sont caillouteux, car le caillou est la référence dans notre région et toutes ces vignes qui plongent dans la Méditerranée.
E.A.– C’est vrai que cette diversité est extrême et que le Languedoc-Roussillon reste un paradis pour les géologues. C’est vrai qu’on parle de sols au niveau des terroirs, mais ce n’est pas seulement le sol, c’est avant tout le sous-sol. Chez-nous on a de très vieilles vignes grâce au fait que les anciens savaient planter la vigne. Donc : sol, sous-sol, pente, exposition, microclimat, ça c’est la notion de terroir, et chez-nous ça se voit, ça se touche et ça se goûte dans le vin parce qu’il y a des rendements très faibles. Je dirais aussi qu’on est sur une zone tectonique frontalière, donc de fait on a la plus riche diversité de sols qu’on puisse trouver en France en matière agricole.

R.H. – Quels sont les cépages qu’on y cultive majoritairement?
C.M.– À part quelques exceptions, les principaux cépages que nous avons sont dits méditerranéens. En rouge nous avons le Carignan, le Mourvèdre, la Syrah, le Cinsault, le Grenache qui se décline dans les trois couleurs : noir, blanc ou gris, on a aussi le Lledonner Pelut qui est une variété proche du Grenache . Nous avons aussi toute une variété de cépages blancs : Muscat, Picpoule, Roussanne, Marsanne, Vermentino ou Rolle, Maccabeu blanc, Bourboulenc, Clairette, Grenache blanc, Mauzac, et j’en passe. Dans les cépages gris il y a le Grenache gris et le Muscat à petits grains rosés
E.A.– La plupart de ces cépages sont typiquement méditerranéens avec une origine catalane très prononcée et espagnole aussi. Il y a aussi quelques autres cépages extra-méridionaux comme le Cabernet et le Merlot, mais c’est très rare qu’on les utilise sur des appellations.

Ce qu’il faut retenir à notre niveau c’est que la plupart des appellations d’origine contrôlée sont des assemblages, à part quelques mono cépages dans les vins doux naturels. Dans les assemblages, il y a toujours complémentarité des raisins, complexité au niveau du plaisir de la dégustation et surtout une tenue dans le temps extraordinaire.

R.H. – Combien de produits d’appellation Languedoc avez-vous ?
C.M.– C’est une question difficile, car notre vignoble est en perpétuelle évolution. Aujourd’hui nous avons 18 appellations d’origine contrôlée dont 11 en vins tranquilles, 4 en vins doux naturels uniquement pour la partie Languedoc et 3 en vins effervescents très importants : Blanquette de Limoux, Crémant de Limoux et Blanquette de Limoux méthode ancestrale. Dans les vins tranquilles il y a des noms que vous connaissez bien ici : Saint Chinian, Minervois, Corbières, qui font partie d’une catégorie que nous appellons Grands vins du Languedoc. Maintenant nous sommes en train de mettre en place la catégorie des Grands terroirs du Languedoc où on retrouve des crus comme le Corbières-Boutenac, Minervois La Livinière, Saint Chinian-Roquebrun.
E.A.– Pour le Roussillon nous sommes aussi bien représentés au Québec, avec des vins secs mais aussi avec des vins doux naturels. Ils sont tous des vins tranquilles puisque les vins effervescents c’est l’affaire du Languedoc. On a trois catégories de vins secs: le Côtes du Roussillon, le Côtes du Roussillon village et le Collioure. Ensuite on a des Crus, dont le Côtes du Roussillon Villages Les Astres, le Côtes du Roussillon Lesquerde , le Caramany, le Tautavel et La Tour de France. Au Québec vous avez la chance d’avoir de l’Esquerde, du Caramany et du Totavel. À côté de cela les vins doux naturels qui sont notre spécificité, parce qu’on a quand même huit siècles de savoir faire. Le berceau des vins mutés, puisqu’il s’agit là des vins mutés, c’est le Roussillon, la catalanité à l’état pur, donc Vin doux naturel Muscat des Rivesaltes qui est quand-même le premier muscat en quantité au monde, ensuite Vin doux naturel Rivesaltes, Vin doux naturel Maury, très typique, et Vin doux naturel Banyuls qui chante vraiment beau le sud, parce que c’est une image, la Côte Vermeille et un peu aussi la Côte d’Azur roussillonnaise.

Christine Molines et Eric Aracil avaient apporté deux vins du Languedoc, et deux vins du Roussillon à déguster.

C.M.– Le premier vin du Languedoc est un blanc tranquille de la région de Limoux, du Domaine de Mouscaillo 2008. Le Limoux se trouve à l’extrême ouest du Languedoc, il est déjà influencé par l’Atlantique et on retrouve des cépages dits atlantiques. Dans ce vin nous avons une majorité de Chardonnay. La robe est jaune et tire un peu sur le vert, et quoique ce soit un vin de 2008, il laisse à penser qu’il y a encore beaucoup de jeunesse en lui. Quand on le sent, nous avons des notes de noisette au premier nez qui sont tout de suite couvertes par des notes de fleurs blanches : aubépine, acacia, et des agrumes; après on revient un petit peu sur la noisette mais plus sur la noisette grillée. La bouche est surprenante par sa vivacité, un vin d’une grande élégance, d’une grande finesse, un vin de gastronomie. C’est un vin qui accompagnera très bien des poissons à chair blanche, comme un loup (bar), parce que dans ce Chardonnay on retrouve notre garrigue, c'est-à-dire un peu de menthe, un tout petit peu de fenouil, mais également de la fraicheur, une acidité en équilibre avec l’alcool. Un vin d’une très belle longueur.

Nous avons ouvert le deuxième vin qui est un rouge tranquille d’une propriété qui s’appelle Mas Cal Demoura 2007, dans l’appellation Coteaux du Languedoc, Terrasse du Larzac qui fait partie des terroirs d’exception du Languedoc. C’est un terroir qui se situe juste aux abords du Massif Central donc qui a une grande amplitude thermique entre la nuit et le jour. Cela permet au cépage de mûrir tout doucement et apporte au vin une grande complexité, et une grande finesse.

C.M.– L’encépagement pour ce vin est 40% Grenache, 35% Carignan, et 25% Syrah. Sa robe est d’un rubis magnifique. C’est un vin qui invite à la joie rien que par sa couleur. Nous avons toute la palette classique des arômes des vins rouges tranquilles du Languedoc, les cerises, la griotte, les fruits rouges qui sont là en compotée, un vin qui est encore jeune au nez. Le 2007 est un grand millésime et quand on le laisse un petit peu s’ouvrir, arrivent des aromes minérales de pierre à fusil, de sous-bois, de champignon. Le fruit reste toujours là, très présent, très flatteur avec les épices douces très typiques des Grenaches.

R.H. – En bouche des tanins très présents mais travaillés, élégants, très charmants.
C.M.– Un vin d’une belle longueur, mais toujours dans le velours, jamais d’agressivité et pour autant d’une grande complexité. On retrouve tous ces arômes qu’on a pu avoir au nez. Les épices apparaissent de façon plus prononcée quand on l’a en bouche qui vous couvre le palais d’un velouté qui vous dit «il faut en reprendre une gorgée, on ne peut pas se contenter d’une petite gorgée, il faut boire toute une bouteille en la partageant avec des amis.» Un vin surtout ne pas boire rapidement, il faut le laisser s’ouvrir, car les vins qui viennent des terroirs argilo-calcaires sont très puissants.

Pour continuer la gourmandise, Eric Aracil nous a proposé deux vins doux naturels du Roussillon pour faire vraiment la balance avec les vins secs du Languedoc que Christine Molines nous avait fait goûter.

E.A.– Le premier est un Muscat de Rivesaltes du Domaine Cazes qui a été très souvent nommé, notamment au Canada, comme le meilleur Muscat doux au monde. Nous avons un assemblage de Muscat d’Alexandrie et de Muscat à petits grains. Nous sommes les seuls à utiliser le Muscat d’Alexandrie en tant que vin doux en France. Ici vous avez un blanc qui est fait en trois vinifications, ce qui est très rare; un travail d’orfèvre. Déjà quand on regarde la robe c’est du soleil en bouteille.

R.H. – Quelle belle robe en effet, couleur de miel, et si claire!
E.A.– C’est vraiment cristallin et toujours des reflets verts et argentés qui sont signe de jeunesse, et pourtant on a affaire à un millésime 2006

R.H. – Le premier nez est exceptionnel. Il est plein d’épices!
E.A.– Le premier nez c’est l’expression du Muscat d’Alexandrie. On est sur les épices avec des notes de cardamone, des notes de gingembre; on est aussi sur des notes de fleurs, mais plutôt des fleurs infusées côté géranium, géranium poivré, côté rose sauvage, et puis les fruits, les fruits jaunes et blancs, avec d’avantage la notion confite avec l’ananas, la papaye, la mangue. Alors on est plus sur le Muscat petits grains puisqu’il est plus vif. Si je remue le verre ça va être encore plus explosif car comme disait Christine, on prend du temps sur ces vins là, on a beaucoup de plaisir et ce plaisir est sans cesse renouvelé. La finesse est idéale ici, on est plutôt citronné avec les feuilles du citronnier.

R.H. – En bouche beaucoup d’élégance.
E.A.– Une attaque de bouche franche et surtout ce qui est à noter c’est la continuité parfaite entre les arômes de bouche et ce qu’on avait au nez. On a une longueur immense, un équilibre alcool sucre remarquable qui se balance parfaitement avec l’acidité et un petit grain de structure en fin de bouche qui tient tout cela et qui fait la typicité de nos vins doux du Roussillon. Cela finit par des notes de miel, de miel de romarin, parce qu’il ne faut jamais oublier que ce qu’il y a autour de la vigne, c’est la garrigue. C’est de la gourmandise à l’état pur. Petit mot vite fait, ce producteur de Cazes est quand même le plus grand producteur bio de France avec plus de 170 hectares d’un seul tenant, c’est remarquable à voir.
C.M.– Notre région Languedoc-Roussillon est la première région productrice de vins bio de France et probablement du monde.

E.A.– Pour le plaisir de ce vin un accord mets et vins très simple à faire, une tarte au citron meringuée, c’est de la gourmandise.

Éric Aracil nous avait apporté un autre vin doux du Roussillon, mais rouge : la Cuvée spéciale 10 ans d’âge du Mas Amiel, appellation Mauri.

E.A.– Le Mauri est un terroir de schiste noir. Le Mas Amiel est très connu dans le monde entier. Nous avons ici un vin d’élevage oxydatif, donc à l’air libre, contrairement au Muscat de Rivesaltes que l’on vient de déguster. Il est 100% Grenache noir, avec une robe qui exprime une vinification qui va révéler à la fois le terroir et le Grenache noir et surtout l’élevage, car c’est l’élevage qui va façonner ce vin. Il passe plus d’un an dans des barriques de verre soumises à toutes les intempéries. Il va donc y avoir une typicité qui sortira de là, qui sera cacao, fourrure, cuir, orange, écorce d’orange amer. Après il passe le reste de sa vie dans des grands contenants en bois qui sont plus que centenaires car on cherche la mémoire du bois.

R.H. – La robe est exceptionnelle, c’est un acajou qui ressemble à du café très puissant. Le jambage montre une concentration déjà marquée sur le verre.
E.A.– Et le nez : on est plutôt sur des notes de pruneau cuit, de cacao, d’orange amère, de cuir, de tabac brun et cette garrigue qui est là car on ne perd jamais le terroir dans nos vins. Même s’il y a un élevage, le terroir perdure, et c’est le gros avantage des vins du Languedoc-Roussillon.

R.H. – En bouche, quand on l’avale, on sent qu’il est bon pour la santé, il vous réchauffe tout le corps et vous donne de la force tout de suite.
E.A.– Ici on a la même tenue avec les notes de tabac, de schiste noir, avec des notes d’épices plutôt fortes, du piment jamaïcain et la garrigue tout autour avec des notes de genévrier et de laurier.

R.H. – Et une longueur qui n’en finit plus avec un peu de chocolat noir et une toute petite note d’amertume qui lui donne toute son élégance.
C.M.– Tous ces vins sont disponibles à la SAQ

R.H. – Si les amateurs québécois souhaitent visiter le Languedoc-Roussillon et parcourir la route des vins où peuvent-ils se renseigner ?
C.M.– Je les inviterais tout d’abord à prendre contact avec La Maison de la France ici, à Montréal, après nous avons en région les Comités du Tourisme et les Offices du tourisme.
E.A.– Nous avons aussi une petite filiale qui s’appelle Tourisme de Terroir, ou Tourisme vigneron que vous trouverez facilement sur internet. À ne pas négliger les gites vignerons où l’on a souvent une qualité d’accueil extraordinaire.
C.M.– Vous savez, le Sud de la France c’est avant tout le partage.
E.A.– On est très chaud du point du vue sanguin mais avant tout, on aime partager.

Voici les liens :
Christine Molines Responsable Export pour les vins du Languedoc
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
www.languedoc-wines.com
Éric Aracil Responsable Export au Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
www.vinsduroussillon.com

Représentés au Québec par :
Sopexa Canada Ltée
Johanna RAYNAUD
Responsable des relations publiques & médias /
Media & Public Relations Manager
+ (1) 514 288-5802 # 210 / cel. +(1) 514 839-3324
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Maison de la France
www.ambafrance-ca.org
Atout France Agence de développement touristique de la France 1800 av. McGill College, suite 1010. Montréal, Québec, H3A 3J6. Téléphone : (514) 288-2026 et (514) 288-2026

Roger Huet
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmamndise
Président du Club des joyeux.

dimanche, 05 février 2012 23:50

Salin, deux cents ans d’excellence!

Le métier de négociant en vins a une longue tradition à Bordeaux. En dégageant les producteurs de la tâche de vendre et d’exporter, les négociants leur ont permis de se consacrer aux travaux de la vigne et de vinification. Ils les ont aussi souvent guidés pour mieux répondre à la demande des marchés. Les négociants et les producteurs sont intimement liés.

Les négociants sont capables de remonter une maison, de l’amener au sommet de la gloire, mais lorsqu’ils lui tournent le dos, ils peuvent aussi l’abattre. Les négociants sont donc des gens très puissants, aimés et craints en même temps. Lorsqu’ils donnent leur avis, même les plus grands châteaux les écoutent.

La maison Salin, maison de négoce, a été fondée en 1798, par Pierre Salin, en pleine Révolution française. Les châteaux brûlaient, les propriétés étaient mises aux enchères par l’état, beaucoup de vignobles laissés à l’abandon.

Le marché de l’exportation a suivi les aléas de la politique française. Pendant la Révolution et l’Empire napoléonien, les vins de Bordeaux ont perdu leur traditionnel marché britannique, à cause du blocus continental et de la guerre. Les négociants ont dû imaginer et trouver des nouveaux débouchés. Dès 1800 Salin exporte vers l’Afrique et vers l’Amérique du Sud. Napoléon avait justement imposé son frère Joseph comme roi d’Espagne, mais celui-ci y rencontrait de tels problèmes dans la péninsule qu’il fut incapable de gérer les colonies espagnoles d’outre-mer. Les pays d’Amérique latine très vite ont cessé d’appliquer les lois contraignantes concernant l’importation de vins et Salin y a trouvé une occasion pour ouvrir des marchés.

Pierre Salin Jr., prend la succession de son père en 1828, et établit une dynastie. Son fils Victor lui succède en 1845, Joseph Salin, fils de Victor prend la suite en 1880. En 1920 c’est Maurice Salin qui succède à son père. Après un très long règne de presque 40 ans, en 1960, Daniel Salin prend la succession et gère l’entreprise jusqu’en 1985 date à laquelle son fils, Frédéric Salin devient le PDG de la compagnie, et le demeure jusqu’à aujourd’hui. Une telle continuité est admirable mais n’est pas si rare dans la région de Bordeaux, où plus que partout ailleurs, les familles vigneronnes forment des dynasties.

La continuité familiale et des équipes solides et stables ont permis à la Maison Salin de connaître très intimement les grands terroirs bordelais, les producteurs et les marchés internationaux. Elle distribue actuellement les plus prestigieux Grands Crus Classés autant en France que dans le monde. Plus de 6 millions de bouteilles sont stockées dans leurs entrepôts et connaissent une forte expansion depuis six ans.

la puissance tranquille 2

De gauche à droite: Benoit Lecavalier, et Christophe Lillet «La puissance tranquille!»

Christophe Lillet, son directeur général visitait Montréal il y a quelques jours. C’est un homme aimable et élégant, passionné de son métier, d’ailleurs lui-même issu d’une grande famille de producteurs de vins. Nous avons eu l’occasion de déjeuner ensemble et de goûter à quelques délicieux Bordeaux.

bouteille ladame

J’ai été particulièrement charmé par L’Abeille de Fieuzal rouge, cru classé Fieuzal, millésime 2006. Un vin d’assemblage : 45% de Cabernet Sauvignon, 45% de Merlot, 8% de Cabernet Franc et 2 % de Petit Verdot.

Le millésime 2006 a bénéficié d’un climat contrasté, marqué par une alternance inédite de forte chaleur en juillet et en septembre et de fraîcheur en août. Il a été travaillé pour arriver à obtenir un vin souple et riche, avec toujours cette fraîcheur caractéristique des vins de Pessac-Léognan.

La robe est rouge pourpre avec des reflets noirs et une belle intensité. Les arômes se caractérisent par des notes de cerise, de cassis, et de mûre avec de légères notes grillées, voire épicées. Il a une très jolie expression de fruit frais. La bouche est gourmande avec des tanins qui structurent à merveille ce vin.

Un autre vin notable est L’Abeille de Fieuzal 2009, blanc, appellation Pessac Léognan contrôlée. Assemblage : 65% de Sémillon, 30% de Sauvignon blanc et 5% de Muscadelle.

L’été 2009 a été très sec et a permis au raisin d’atteindre une belle maturité. La robe est belle, jaune, brillante, avec une agréable vivacité. Des arômes intenses d’agrumes, surtout de pamplemousse et de citron, des notes de pêche, et en deuxième nez de l’aubépine et du tilleul. Une attaque en bouche grasse, et une finale saline qui lui confère une grande élégance.

Ce vin se marie remarquablement avec les fruits de mer, et les poissons mais aussi avec des fromages généreux.

Disponibles à la SAQ en spécialité :

Abeille de Fieuzal rouge 2006 code SAQ 10924338, 32.50 $.
Abeille de Fieuzal blanc 2009, Pessac Léognan AOC. Code SAQ 10927168, 35.50 $.

Liens :

Christophe Lillet,
Directeur Général de Salin
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www.salin.fr

Représenté au Québec par
Benoît Lecavalier
Agence Benedictus
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(450) 671-5572

mercredi, 01 février 2012 21:02

Don Melchor, Seigneur des Andes

J’ai rencontré Enrique Tirado l’œnologue et concepteur du célèbre vin Don Melchor de l’entreprise Concha y Toro du Chili.

Enrique Tirado, parle un français impeccable et c’est un des plus renommés œnologues d’Amérique Latine.

enrique tirado

Enrique Tirado

RH – Racontez-nous l’histoire du célèbre don Melchor.

ET – Le premier millésime du Don Melchor date de 1987. Nous voulions faire un vin qui soit la meilleure expression d’un terroir très particulier, qui se trouve au pied des Andes. Le sol y est très pauvre et le climat rigoureux parce qu’il subit l’influence de la Cordillère. Don Melchor est donc l’expression du Cabernet Sauvignon cultivé à Puente Alto et c’est pourquoi nous arrivons à faire un vin très haut de gamme. Il est aujourd’hui connu dans le monde entier et très bien accueilli au Canada.

RH – Le nom est facile à retenir. Qui était Don Melchor?

ET – Don Melchor de Santiago Concha y Toro était un homme politique et un homme d’affaires chilien qui a fondé un domaine vinicole en 1873 dans la vallée de Maipo. Il a fait venir des cépages français de Bordeaux et un œnologue qui s’appelait Monsieur Labouchère. C’est ainsi qui a commencé l’histoire vinicole de celle qui est aujourd’hui la première maison de production de vins du Chili, Viña Concha y Toro.

RH – Quelle est la taille du vignoble?

ET – Le terroir a 114 hectares.

RH – En Europe ce serait un terroir énorme, mais au Chili cela est possible! Quels sont les cépages avec lesquels vous créez le Don Melchor?

ET – Cabernet Sauvignon 90 à 95% et Cabernet franc.

RH – Il y a une magie dans les Don Melchor, déjà les prix le prouvent, ils sont dans le haut de gamme. Comment en tant qu’œnologue réussissez-vous à créer cette magie?

ET – La magie c’est le respect tu terroir, le respect du travail à la vigne, le respect du travail à la bodega, au chai. Toute la minéralité va passer dans le raisin et ensuite dans le vin qui va aussi s’enrichir de la typicité du Cabernet Sauvignon.

RH – En somme vous capturez son essence la plus pure pour que le consommateur, le gourmet quand il l’a dans la bouche se dise : ça c’est un vin du Chili, c’est un vin des Andes, il est unique et délicieux.

ET – C’est cela la magie du vin. C’est simple mais ce n’est pas facile à faire.

RH – Quelle est la production moyenne du Don Melchor?

ET – Nous produisons en moyenne 180 000 bouteilles par an.

RH – Mais 180 000 bouteilles d’un si grand vin c’est quelque chose.

ET – Oui c’est une production importante, pour un vin de la qualité du Don Melchor.

Nous avons dégusté trois bouteilles de Don Melchor, en écoutant la Septième symphonie de Beethoven, une des préférées d’Enrique Tirado.

don melchor

D’abord nous nous sommes servis un Don Melchor 2004 dont la robe était d’un rouge-cerise foncé, magnifique.

ET – Le 2004 exprime les fruits noirs et particulièrement le cassis, aussi la réglisse. Il est très complexe, et très élégant.

RH – Les fruits sont très délicats, une fête dans le nez.

ET – En bouche les tanins apportent de la concentration mais sont en même temps, pleins de finesse et d’élégance.

RH – Ils sont veloutés. L’acidité est parfaite, juste ce qu’il faut pour qu’il y ait un peu de fraîcheur dans ce vin qui a une belle structure.

ET – 2004 a été une année un peu plus froide que la normale et elle s’est traduite dans le vin par un peu plus de fraîcheur.

RH – Il y a une longueur en bouche qui est magnifique.

Nous avons ouvert ensuite un Don Melchor 2006 qui avait aussi une très belle robe rouge-foncé, mais un tout petit peu moins que le 2004. Un vin qui montre aussi beaucoup de concentration et qui s’accroche bien au verre.

ET – Au nez il y a une belle complexité.

RH – Beaucoup de fruits rouges et de fruits noirs, de la myrtille, du cassis. C’est un vin d’une grande élégance et d’une grande pureté.

ET – Le 2006 est fait a 96% de Cabernet Sauvignon et à 4% de Cabernet franc. C’est un vin qui a une belle complexité, les tanins sont abondants mais ronds. Pour nous c’est important que les tanins soient élégants et équilibrés, car c’est l’expression du terroir.

RH – C’est un vin qui fait rêver. Après un verre on a envie d’en prendre un autre.

Finalement nous avons ouvert un Don Melchor 2008 qui est le dernier millésime qui se trouve sur le marché. La robe est toujours magnifique et tire légèrement vers le violet. Elle s’accroche bien à la paroi du verre, faisant des longues jambes.

ET – Les arômes ont une présence de fruits rouges et de fruits noirs, mais aussi de tabac et de cacao.

RH – et une présence de la minéralité, très charmante. C’est vraiment les Andes dans toute son expression.

ET – En bouche il y a un bel équilibre entre les tanins et l’acidité. Les tanins apportent de la structure, mais sont ronds, tout en velours.

RH – Ils vous tapissent les papilles avec élégance. Un peu plus d’acidité dans le 2008 que dans le 2006 mais toujours cette harmonie et une très belle longueur en finale.

Les trois millésimes Don Melchor sont magnifiques; des vins qui étonnent, parce qu’on n’imagine pas que le Chili puisse faire si bien. Nous sommes certes habitués à boire des vins chiliens très agréables, qui accompagnent joyeusement nos repas, mais la qualité des «Don Melchor» est exceptionnelle.

C’était la troisième visite d’Enrique Tirado à Montréal. Il a toute mon admiration!

Hasta la vista amigo!

Les liens :

Enrique Tirado, œnologue
Don Melchor
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www.conchaytoro.com

Représentés au Québec par :
Catherine Simard
Sélect Vins Ltée
Ph: +1 514 272 4343
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www.selectwines.ca

Disponible à la SAQ :

Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 1995,Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11509603 196,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 1997, Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11509611 196,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 1999, Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11509620 191,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2000, Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11509654 191,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2007, Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11509689 177,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2002, Vin rouge, Vin tranquille, 6.0 L, 11509881 790,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2005, Vin rouge, Vin tranquille, 6.0 L, 11509937 790,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2006, Vin rouge, Vin tranquille, 6.0 L, 11509961 715,00 $
Cab.-Sauv Don Melchor Concha y Toro Reserva Valle Del Maipo 2006, Vin rouge, Vin tranquille, 1.5 L, 11511228 179,25 $
Cabernet-Sauvignon Don Melchor Concha y Toro Puente Alto 2004, Vin rouge, Vin tranquille, 750 ml, 11233740 76,25 $

Roger Huet
Président du Club des Joyeux

jeudi, 16 juin 2016 07:54

Le salon des vins allemands 2016

Le Salon des vins allemands lance, pour la 5e fois au Québec, « les 31 jours du Riesling allemand » à partir du 1er juillet.  

On dit qu’il faut 31 jours pour acquérir une habitude. Donc, pendant 31 jours, de nombreux restaurants de Montréal vont servir le Riesling allemand en priorité.

Pour trouver tous les restaurants participants, contactez Pam Panesar, chez Andros Communications, Les Vins d’Allemagne au Canada, Tél.: 1 877 637-2044, poste 125, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Le Riesling allemand offre des vins légers et rafraîchissants, harmonieux et complexes, avec suffisamment de corps et de goût pour toutes les occasions.

Le Riesling compte parmi les cépages nobles et produit certains des meilleurs vins blancs. L'Allemagne est le plus important pays producteur de riesling au monde. Qu’il soit très sec ou plus doux, son acidité lui apporte toujours beaucoup de fraîcheur. 

Le Salon des vins allemands à Montréal nous a une fois de plus émerveillés avec ses vins délicats, qui sont une caresse pour l’âme. Cette année, il y avait 22 vignobles participants mais Josefine Ire, la Reine des Vins Allemands 2015-2016 nous a posé un lapin.

roger josefine schlumberger

L'Allemagne ne produit pas que des rieslings! C’est aussi le premier producteur de Pinots Blancs au monde; le deuxième producteur de Pinots Gris, et  le troisième producteur de Pinots Noirs. 

Les vins d’Allemagne se déclinent sous quatre variétés de goût: sec (trocken), demi-sec (halbtrocken), moelleux et doux (süß).

Les différents labels sont, par ordre croissant:

Kabinett: vins fins et légers issus de grappes mûres à faible degré d’alcool.

Spätlese (Vendanges tardives): vins mûrs et élégants, au fruité raffiné, issus de vendanges plus tardives.

Auslese (Vendanges sélectionnées): vins nobles issus de grappes parfaitement mûres. Les grains non mûrs sont retirés.

Beerenauslese (récolte tardive de grains sélectionnés): vins pleins et fruités issus de grains très mûrs et porteurs de pourriture noble. Le Botrytis contribue à la qualité. Ces vins ne peuvent être récoltés lors de chaque millésime et peuvent être conservés pendant des décennies.

Trockenbeerenauslese (récolte tardive de grains choisis et desséchés): vins issus de grains ratatinés comme des raisins secs et porteurs de pourriture noble. Ils constituent le summum en matière de qualité. Doux et mielleux, ils vieillissent extrêmement bien, pendant des décennies.

Eiswein (Vins de glace): vins issus de grappes pour lesquelles le poids de moût minimal atteint est équivalent à celui d’une Beerenauslese. Les grappes doivent être vendangées et pressurées dans des conditions de gel et à une température de moins 7 degrés Celsius, de telle sorte que seul le concentré de fruits soit extrait.

Chaque vin allemand doit porter l’un de ces labels de qualité.

Depuis le millésime 2000, les vins peuvent aussi porter la désignation "Classic" ou "Selection".

La mention "Classic" désigne un vin issu d’un cépage classique, typique de la région. Ce vin riche, puissant, aromatique et sec répond également à des exigences de qualité supérieure. Le degré d’alcool total est, lui, d’au moins 12o d’alcool (à l’exception des vins de Moselle, pour lequel il est de 11o d’alcool. La quantité maximale de sucre résiduel est de 15 g/ l.

La nouvelle catégorie des vins secs allemands haut de gamme est désignée par la mention "Selection". Implantations sélectionnées, faible rendement et vendanges manuelles garantissent des vins d’excellente qualité. Ils ne peuvent être mis en bouteille qu’à partir du 1er septembre de l’année suivant la récolte. 

Les consommateurs québécois aiment les vins d’Allemagne. Ils  représentent plus de 18,8 M$ de ventes.

J’ai particulièrement aimé les vins suivants: 

Dans les blancs:

Le Frey Hangen-Weiwheim Riesling 2014, Qualitätswein, classé vin de qualité, 13o d’alcool.

roger frey riesling

Robe jaune pâle, avec des reflets verts et brillants. Son bouquet est d’une grande finesse. Floral d’abord, où se mêlent le chèvrefeuille et le tilleul, fruité ensuite, où l’on retrouve du zeste de citron jaune, un peu de pamplemousse, de la pêche, un soupçon d’anis, de cumin et un soupçon de silex. En bouche il est vif, franc, sec et d’une grande fraicheur, et long en bouche. En cave il peut se conserver pendant des longues années. 

J’ai aussi aimé le Sylvaner 2014 de Paul Barn, commercialisé par les Grands Chais de France, 12,5o d’alcool.

roger paul barn sylvaner

Robe jaune paille avec des reflets verts. Bouquet discret, subtilement floral, où l’on retrouve la fleur d’oranger, le jasmin. Il est aussi délicatement fruité avec des parfums d’agrumes, d’ananas, de Reine Claude. 

La bouche est charmeuse, toute en nuances et en harmonie. C’est un vin fluide, construit autour de la fraîcheur et des notes fruitées qui se prolongent longuement.  

Le vin suivant est un vin doux naturel. C’est le Kruger-Rumpf,  Spätlese, vendange tardive 2014. Le cépage utilisé est un cépage allemand, le Scheurebe, 8o d’alcool. 

kruger rumpf

Robe dorée claire, bouquet très aromatique, les dominantes sont le cassis, la pamplemousse et le miel. En bouche il est riche en saveurs et en arômes, mais parfaitement harmonieux entre l’acidité et l’alcool. Un plaisir qui se prolonge longuement en bouche. 

Je termine ma dégustation de blancs avec un autre vin allemand doux, le Rappenhof 2014 Oelberg Riesling Auslese, issu de vendanges parfaitement mûres. 8o d’alcool.  

 

Robe dorée claire brillante. Bouquet complexe de jasmin, de cumin, de graine de coriandre, de pêche et de poire compotée, de fruits secs: abricot et figues, de réglisse. 

En bouche c’est un vin doux harmonieux grâce à son acidité. Un goût de miel et de fruits mûrs. Une longue finale délicate et fraîche. Un magnifique vin qui peut se garder en cave de très longues années. 

Dans les rouges j’ai aimé le May Recis de Rudolf May, un Pinot Noir 2012, 13,5o d’alcool. 

roger may

Robe rubis clair. Bouquet généreusement fruité: cerise noire, prune, un peu de framboise. Ample et frais en bouche, avec des tanins soyeux et gourmands, une bonne longueur en fin de bouche.

J’ai dégusté pour terminer le Frey Pinot noir 2014, 13,5o d’alcool, classé Qualitätswein, vin de qualité. 

roger frey pinot noir

Belle robe  rubis, parfums complexes de fruits noirs et de fruits rouges, où prédominent la cerise noire et la cerise rouge, la myrtille, la framboise, la fraise, un peu de moka et de chocolat, un soupçon de vanille. Généreux en bouche, avec de beaux tanins fins, une ample palette aromatique, une belle harmonie entre l’acidité et l’alcool. Une finale élégante et délicieusement fruitée.

LIENS : 

Institut des vins d’Allemagne  

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., responsable du département de marketing 

Wines of Germany

Représentés au Canada par Tel Kalaboukis

Les vignerons participants au Salon des vins allemands 2016: 

Weingut Fürst Löwenstein

Weingut am Stein, Ludwig Knoll 

Weingut Rudolf May

DIVINO Nordheim Thüngersheim eG

Sekthaus Solter GmbH

HIESTAND

Weinkellerei Hechtsheim GmbH (aucun site Web)

Weinmanufaktur Frey GmbH (aucun site Web)

Neverland

Reh Kendermann GmbH Weinkellerei

WeinAllianz GmbH

Gebr. Loosen GmbH

Weingut Thörle GbR

Weingut Julius Treis

Weingut Rappenhof Inh. Klaus Muth

Weingut Kruger-Rumpf GbR

Weingut H. Dönnhoff

Weingut Leitz KG

Weingut Balthasar Ress

Weingut Heitlinger - Weingut Burg Ravensburg

Stefan B. Ress KG Weinkellerei, Mönchhof und J.Bäumer

Schmitt Söhne

Mark Anthony Brands

Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com 
LaMetropole.com

samedi, 18 juin 2016 08:08

Les indémodables vins de Ruffino

Ruffino est le plus grand vignoble de la Toscane. C’est dans ce mythique Chianti où la famille Ruffino a régné pendant 40 ans, jusqu’en 1905. Ensuite la famille Folonari a pris la relève pendant plus d’un siècle.

Pour l’amour de l’histoire et de la Toscane, les Folonari ont acheté et restauré un château du 11e siècle sur la colline de Montemasso. Il abrite aujourd’hui le siège social de la compagnie.

Le puissant groupe Canadien Constellation s’est porté acquéreur de 40% des actions de Ruffino et lui apporte un nouveau souffle avec la décentralisation de l’entreprise.

J’ai dégusté le Ruffino Riserva Ducale Oro, Chianti Classico Gran Selezione 2011 DOCG, 80% Sangiovese et 20% Merlot et Cabernet Sauvignon, 14,5° d’alcool.

Ruffino a produit sa première Riserva Ducale Oro, vingt ans après la première version du Riserva Ducale en 1927. Le Riserva Ducale Oro n’est produit que dans les millésimes exceptionnels.

Le raisin provient des vignobles de Gretole et Santedame, dans la sous-région Castellina, reconnue pour ses vins de Chianti Classico.

Les raisins sont récoltés à la main. Vinification individuelle par lots de vigne. Élevage en chêne, en acier inoxydable et en cuves de béton pendant 36 mois, douze mois de plus que ce qui est requis par la loi italienne. Le vin passe ensuite plusieurs mois en bouteille avant sa mise en marché.

roger rufino riserva ducale oro samy

Robe rouge soutenu. Bouquet toscan de violette, de cerise et de prune. Un deuxième nez nous apporte des notes de chocolat, de tabac, de cannelle, de poivre noir et de réglisse. Bouche puissante, corsée; ce vin charnu a des tanins ronds très harmonieux, un bel équilibre entre l’acidité et l’alcool. Une longue finale gourmande.

Il se marie merveilleusement avec des plats italiens traditionnels tels que les pâtes à la Bolognaise, le ragoût de sanglier, et l'aubergine au parmesan. Il est également très bon avec le prosciutto et le salami et avec un plateau de fromages.

Je recommande de le laisser reposer 30 minutes en carafe et de le servir à 17 °C. C’est un vin qui peut être conservé en cave jusqu’à 20 ans.

Le Ruffino Riserva Ducale Oro Chianti Classisco 2011 est disponible à la SAQ, code 11517380. Prix: 47$.

La SAQ a aussi le Ruffino Riserva Ducale, code 00045195. Prix: 25,80$

Liens :

Ruffino 

Représenté au Québec par Marques Constellation Québec inc. 

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directeur du développement et événements spéciaux  
Bureau: 1 800 561-8634, poste 5376

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., directrice provinciale des ventes
Tél.: 514 861-2404, poste 5271

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., coordonnatrice - Trade Marketing - Québec et provinces Atlantiques
Tél.: 514 861-2404, poste 5273

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., analyste 

Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com 
LaMetropole.com

lundi, 20 juin 2016 06:00

L’Arc-en-ciel Absolut Mix Edition

Version 1.5.26Samy Rabbat No Translation Prévisualiser01Déconnexion Site Menus Contenu Composants Extensions Outils Aide Prévisualiser Sauver Appliquer Annuler Aide Article: [ Éditer ] Titre L’Arc-en-ciel Absolut Mix Edition Publié Non Oui Alias larc-en-ciel-absolut-mix-edition Page d'accueil Non Oui Section Catégorie [Toggle Editor]

L’ABSOLUT VODKA est la quatrième la plus vendue dans le monde. Elle a été lancée en Suède par Lars Olsson Smith en 1879; son portrait orne chaque bouteille. La bouteille qu’on reconnaît entre toutes, épouse la forme d’un flacon d’apothicaire suédois, elle est exempte de papier.

La nouvelle création Absolut Mix Edition est une édition limitée de l’été 2016 qui révèle les possibilités infinies de l’Absolut Vodka.

roger absolutmixnoir

Le design de la bouteille est une explosion de couleurs. Par un jeu subtil de transparence, une multitude de triangles monochromes inspirés du célèbre verre à martini s’animent et se mélangent. Cette bouteille est devenue un objet de collection et on lui voue un véritable culte dans les cercles LGBT.

Absolut Mix Edition se livre pleinement dans l’univers des cocktails pour que les talentueux mixologues du Québec puissent vous séduire avec un arc-en-ciel de saveurs.

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Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com 
LaMetropole.com

 

mercredi, 22 juin 2016 07:14

Nico, Kimono et Saké

Le Japon est un pays qui nous fascine et qui demeure mystérieux en dépit de nos nombreux échanges commerciaux et culturels.

J’ai voulu avoir une autre vision que celle d’Amélie Nothomb et j’ai demandé à la journaliste et gastronome Nico Fujita de m’accorder une entrevue pour qu’elle nous raconte la vie de tous les jours d’une Japonaise, la sienne. Voici ce qu’elle m’a confié.

RH – Nico-san, on dit que l’éducation au Japon est très stricte et que les enfants sont soumis à une grande discipline. Comment a été votre enfance?

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NICO FUJITA – C’est vrai que quand j’étais jeune, la coopération était un des principaux piliers de l’éducation japonaise. Nous devions être suffisamment polis pour coopérer harmonieusement avec les autres. De nos jours, en éducation, on met également l’importance sur le développement de la personnalité individuelle.

Quant à moi, j’ai grandi librement, choyée par mes parents. Il y avait beaucoup d’ambassades près de chez nous et mon «parc» préféré était un supermarché des produits importés pour les étrangers. J’y ai rencontré pour la première fois les produits comme Pez et Baskin-Robbins.

RH – Les jeunes occidentaux contestent à l’adolescence non seulement l’autorité de leurs parents mais toute autorité, celle de l’école notamment. La société des adolescents est un monde à part où, entre autres choses, on découvre l’amour. Comment étiez-vous à l’adolescence?

NICO FUJITA – Je suis allée à une école secondaire pour filles dirigée par une mission catholique française. À l’époque, il y avait dans la société des vents de rébellion contre l’autorité mais je passais du temps heureux, avec mes amies, en éclatant de rire pour rien ou en mangeant de grands parfaits au chocolat. Par ailleurs, les études pour entrer à l’université étaient exigeantes et j’allais le soir après l’école à une deuxième école d’appoint.

RH – Racontez-nous votre vie de jeune adulte.

NICO FUJITA – À l’université, j’ai appris la langue et la littérature françaises. À cet effet, à chaque vacance j’allais en France. J’y fréquentais une école de langue ou voyageais un peu partout. Dans une famille d’accueil, un couple français se disputait tous les soirs, mais le lendemain matin, ils étaient toujours très amoureux; comme dans un film.

Après l’université, j’ai travaillé dans une banque, mais je voulais toujours retourner en France. Un jour, j’ai soumis ma candidature pour un poste d’attachée culturelle à l’Ambassade du Japon à Paris.

De me retrouver dans le domaine d’échanges culturels à Paris a été un des précieux trésors de ma vie. À Paris, j’ai collaboré à l’occasion avec un grand chef japonais qui faisait des démonstrations de cuisine japonaise à des restaurateurs célèbres. J’ai aussi fait un tour des restaurants étoilés avec une juge du guide Michelin. En vacances, je visitais des vignobles et j’ai fait l’expérience des vendanges. J’ai aussi assisté à des cours de cuisine française et étudié la mise en place.

roger nico san et lorchidee

Après cinq années en France j’ai passé trois ans au Sénégal, où j’ai découvert l’esprit de partage. Les Sénégalais partageaient les repas dans la pauvreté économique. Une fois, un ami est venu me voir à pied, parce que j’étais malade. Il n’avait pas d’argent pour prendre un autobus et il a marché deux heures et demie. La beauté de cette gentillesse m’a profondément touchée.

J’ai également vécu au Maroc pendant deux ans et demi. Ma fille a été accueillie comme une princesse. Les Marocains adorent les enfants. Chaque vendredi midi, ma fille était invitée chez les Marocains pour manger le couscous à la main. Même aujourd’hui, le couscous reste son plat préféré.

RH – Qu’est-ce qui vous a amené à choisir le Canada pour vivre?

NICO FUJITA – Je suis venue à Montréal en novembre 2004. Ce qui m’a agréablement surpris, c’est qu’il y avait beaucoup d’immigrants d’un peu partout. Pour la gastronomie, c’est un endroit idéal pour apprécier les cuisines de différents pays. J’ai quitté le corps diplomatique un peu plus tard, et je suis devenue une simple citoyenne japonaise. J’adore Montréal et ses habitants qui nous encouragent à vivre joyeusement.

RH – Comment êtes-vous devenue journaliste dans le secteur de la gastronomie?

NICO FUJITA – Mon itinéraire assez particulier m’a permis d’établir une riche culture gastronomique. Ma curiosité pour les cuisines du monde m’a procuré des rencontres intéressantes et inspirantes. Je voulais partager ces moments précieux car j’aime écrire et communiquer. J’ai été très heureuse lorsque j’ai passé mon examen de critique en gastronomie.

Maintenant, j’écris une chronique appelée «Lettre de l’étranger» sur le site Internet de la Foodanalyst Association, qui est l’Association japonaise des critiques gastronomes. Cette année, j’ai été élue membre du conseil d’administration. J’écris également pour le journal Coco Montréal et le magazine Touristica. Je souhaite devenir un petit ingrédient secret des échanges entre le Japon et le monde dans le domaine de la gastronomie.

RH – Quelles sont les cuisines que vous aimez le plus?

NICO FUJITA – J’aime particulièrement la cuisine qui utilise des légumes et des champignons: risotto al funghi italien, riz parfumé de matsutake japonais, salade printanière avec pissenlits, salade d’hiver avec endives… La soupe de fèves à la sarriette préparée par Robuchon demeure un délice mémorable. Je n’oublierai pas le parfum subtil de fèves et sa texture élégante... Quant au poisson, j’aime le sashimi et également le St. Pierre au four, enrobé de sel.

RH – Quels sont vos restaurants préférés au Québec?

NICO FUJITA – Le premier restaurant où je suis allée à Montréal, c’est Laloux. Je l’ai choisi par hasard et j’en garde un très bon souvenir. Pour le sushi, je vais chez Juni ou Saïko. Pour le dessert, c’est Patrice Pâtissier. Pour le vin... j’adore le boire à la maison!

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RH – Quelles sont les cuisines du monde que vous aimez le plus, et pourquoi?

NICO FUJITA –J’aime avant tout la cuisine française, qui m’a éveillée à la profondeur du monde culinaire. Évidemment, j’adore la cuisine japonaise, autant la cuisine raffinée comme le «Kaiseki» que la cuisine familiale, comme celle de ma mère. 

RH – Comment définiriez-vous la cuisine japonaise?

NICO FUJITA – En un mot, c’est l’équilibre. Pour la méthode, c’est l’équilibre entre couper, mijoter, griller, frire ou étuver. Pour la couleur, c’est l’équilibre entre le rouge, le vert, le jaune, le blanc et le noir. Ce sont les équilibres de températures, de quantité; l’équilibre entre l’acidité, le sucré, le piquant, l’amer, le salé et le awai.

RH – Avec quelles boissons on accompagne la cuisine japonaise?

NICO FUJITA – Le thé vert dans toutes ses variétés, de l’eau et bien sûr, le saké.

RH – Quels sont les meilleurs vins pour accompagner la cuisine japonaise?

NICO FUJITA – Pour la cuisine japonaise, l’idéal c’est de l’accompagner de vin Koshu du Japon. Mais ici c’est impossible. Un vin blanc sec minéral accompagne généralement bien les sushis. Pour le poisson grillé, un vin blanc avec une acidité et des flaveurs d’agrume. Pour la viande, un vin blanc crémeux et riche ou un rouge fruité. Avec le tempura, un mousseux se boit très bien.

RH – Parlons du saké. Quelle est son origine?

NICO FUJITA – La fabrication du saké a été introduite de Chine au Japon à la période Yayoi au IIIe siècle. Au début, le saké était servi surtout lors de cérémonies religieuses, mais à partir de la fin du XIIe siècle, on a commencé à le brasser et à le commercialiser pour le peuple.

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RH – De quoi il est fait?

NICO FUJITA – De riz, d’eau et de Koji, qui est un ferment de riz.

RH – Comment classe-t-on les sakés?

NICO FUJITA – Nous pouvons classer les sakés selon l’ingrédient et le ratio entre le riz blanc et le riz brun (Daiginjo, Ginjo, Junmai, Honjozo, etc.). Ou selon le procédé de fabrication (Kizake, Taruzake, Nigorizake, Happoushu).

RH – Est-ce qu’il y a une cérémonie pour boire le saké comme il y en a une pour le thé?

NICO FUJITA – Il n’y a pas de cérémonie particulière. Mais au Nouvel An, on fabrique un saké médicamenté et on le boit dans une tasse en laque en se souhaitant bonne santé. Il y a également des coutumes comme le Hanami-saké, qui veut dire boire du sake en contemplant des fleurs de cerisiers au printemps, le Tsukimi-saké, en contemplant la pleine lune à l’automne, le Yukimi-saké, en contemplant la neige en hiver.

roger nico san et les sakes

RH – Comment et quand on boit le saké?

NICO FUJITA – C’est comme le vin, chez vous. Quand on veut se détendre, apprécier mieux le repas, bavarder ou méditer. Pour boire le saké réchauffé, on utilise une petite tasse et un pichet minuscule. Pour le saké froid, ce sera un verre plus grand.

RH – Samy Rabbat m’a fait parvenir deux bouteilles de Saké que j’aimerais déguster avec vous. Pouvez-vous les décrire?

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NICO FUJITA – Les deux bouteilles viennent de la préfecture de Kumamoto, au sud du Japon. La maison s’appelle «Chiyo no sono» qui veut dire «Jardin de mille ans». Le premier saké s’appelle Excel, il est classé comme « Daiginjo» dont le pourcentage de riz restant après le polissage est le plus bas et donc le plus raffiné.

RH – Comment dit-on à votre santé en japonais?

NICO FUJITA – Kampai!... qui veut dire «vider le verre».

RH – En français on dit: cul sec. Cul étant le fond d’un verre ou d’une bouteille.

NICO FUJITA – Sa couleur est jaune clair et brillant presque transparent. Le parfum est bien fruité, avec la fraîcheur du citron. Il est aussi agréablement nuancé de noisette. En bouche, la texture est riche mais la gorge est fraiche. Il a une merveilleuse complexité et une belle longueur.

RH – Le saké Daiginjo Excel est disponible à la SAQ, code 12258551, prix 86$.

NICO FUJITA – Un saké exquis, à mon avis.

RH – Voici la deuxième bouteille:

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NICO FUJITA – Elle s’appelle «Kumamoto Shinriki», qui veut dire la puissance des dieux du Kumamoto. Elle est classée comme «Junmai Ginjo» dont le pourcentage de riz restant après le polissage est le deuxièmement plus petit et il n’y a pas d’addition d’alcool.

RH – Sa couleur est un peu différente.

NICO FUJITA – Elle est jaune clair et brillante, un petit peu plus foncée que celle de la première bouteille. Toujours fruité. La pomme verte. Mais surtout le parfum du riz vient tout droit. Crémeux et riche en bouche. On peut sentir la pureté et la puissance du riz agréablement.

RH – Lequel des deux sakés préférez-vous?

NICO FUJITA – Question difficile… je choisirais Daiginjo Excel pour les coquilles St-Jacques et Kumamoto Shinriki pour les côtelettes de veau.

RH –Le saké Kumamoto Shinriki est disponible à la SAQ, code 12568656, prix 41$.

NICO FUJITA – J’ai apporté deux autres bouteilles de saké. Toutes les deux sont «Junmai Ginjo» comme «Kumamoto Shinriki». Celle avec la fleur de cerisier s’appelle «Sakura Uzumaki» qui veut dire «Tourbillon de la fleur de cerisier». Un saké bien fruité et sec. L’autre bouteille en or s’appelle «Kippuku Kinju Masumi». Un saké très bien équilibré et ses parfums sont agréablement subtils. Sa longueur est incroyable.

roger sake rouge et dore

RH – Je suis fasciné par les kimonos, dont les origines sont très anciennes, paraît-il.

NICO FUJITA – Les kimonos qui ressemblent à ceux de nos jours sont nés à la fin du VIIIe siècle.

roger nico san kimono jaune

RH – Combien de types de kimonos il-y-a?

NICO FUJITA – Pour les femmes, il y en a dix. Pour les hommes, on divise en deux, pour les cérémonies officielles et pour la vie quotidienne. Le choix d’un kimono est très important et se fait selon le statut marital, l’âge et la formalité de l’événement.

RH – De combien de parties est fait un kimono?

NICO FUJITA – Un kimono est fait d’un seul tissu. À l’extérieur du kimono, il y a l’obi, qui est la ceinture, l’eri, qui est le col, l’obiage et l’obijime, qui sont également pour la ceinture, le zori, qui est le soulier, le sac à main et la petite décoration pour les cheveux.

À l’intérieur, il y a trois épaisseurs de sous-vêtements, des bas et plusieurs accessoires pour la ceinture...

RH – Dans quelles circonstances les Japonaises portent-elles le kimono?

NICO FUJITA – Aux cérémonies officielles, au mariage, aux funérailles, ou pour certaines personnes, lors de petites visites chez des amis, ou aux musées, aux festivals d’été...

RH – Qu’est-ce qui vous manque le plus du Japon?

NICO FUJITA – Les sakés artisanaux dans les campagnes, les Onsen, qui sont des sources thermales et avant tout mes extraordinaires parents.

RH – Merci Nico-san de m’avoir accordé cette entrevue.

NICO FUJITA – C’est moi qui vous remercie, Roger-san. Arigato!

Liens :

Nico Fujita:

foodanalyst.jp/letter.html

cocomontreal.com/fr/archives/author/nico

vendredi, 24 juin 2016 06:26

Champagne Ayala, des flacons de rêve

Le 15 juin dernier s’est tenu à La Maison Boulud du Ritz-Carlton une dégustation de Champagne Ayala, en présence d’Hadrien Mouflard, son directeur général.

roger hadrien 2

La maison a été fondée en 1860 à Aÿ, par Edmond de Ayala, un Français descendant d’une illustre famille espagnole. Elle s’est spécialisée dans la production de champagnes à faible dosage, secs ou bruts, dont la structure exalte les qualités féminines du Chardonnay.

Le service était assuré par Isabel Bordeleau, sommelière de l’année dans le Guide Gault & Millau Montréal.

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Depuis 2014, Ayala présente de nouveaux habillages et se concentre sur 6 cuvées: Brut Majeur, Brut Nature, Rosé Majeur, Blanc des Blancs millésimé, et les cuvées prestige Perle d’Ayala et Champagne Ayala Rosé No 8 Brut.

Nous avons dégusté tout d’abord l’Ayala Brut Majeur Champagne, qui est la référence du style frais et élégant de la maison. Il est fait de Chardonnay 40%, de Pinot Noir 40% et de Pinot Meunier 20%. Il a vieilli 3 ans en cave et contient seulement 12o d’alcool.

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Sa robe est or clair. Parfums délicats d’agrumes, de fleurs blanches, de pêche. Un agréable équilibre en bouche entre fraîcheur et vinosité, son goût fruité revient comme une caresse et sa belle longueur montre toute l’excellence de son style. C’est un champagne d’apéritif et de célébration qui accompagne aussi et délicieusement un repas de l’entrée au dessert.

Ayala Brut Majeur Champagne est disponible à la SAQ, code 11553137. Prix 56,25$.

Nous avons dégusté ensuite l’Ayala Rosé Majeur Champagne, 50% Chardonnay, 40% Pinot Noir, dont 6% de vin rouge tranquille et 10% de Pinot Meunier. Trois ans de vieillissement sur lies; faible dosage, 12o d’alcool.

roger ayala rose majeur bouteille

Magnifique robe rose pâle. Parfum de fraise, de framboise, de pêche sanguine tardive.

Ample en bouche, plein de fraicheur, des arômes de framboise et de groseille. Une persistance fruitée très gourmande en finale.

Ce champagne accompagnera à merveille le saumon, les côtelettes d’agneau et les pâtisseries aux fruits rouges.

Ayala rosé Majeur Champagne est disponible à la SAQ, code 11674529. Prix 60,50$.

Nous avons poursuivi la dégustation avec l’Ayala Blanc de Blancs Champagne 2007, 12o d’alcool, qui est la Quintessence du Chardonnay dans un millésime d’exception.

roger ayala blanc de blancs

Robe or lumineux, cordon de bulles minuscules et brillantes. Parfum délicat de fleurs d’oranger, entremêlé de fleurs de chèvrefeuille, une petite note de miel. En bouche c’est un délice, avec une harmonie parfaite entre la fraicheur, l’alcool et les arômes floraux, et un goût de biscuit. Une finale qui se prolonge et qui est une pure jouissance.

Ce champagne a vieilli longuement en cave et invite à contempler l’être aimé dans les yeux, à admirer les cerisiers en fleurs, ou l’infini de la mer dans un abandon délicieux. Il est aussi le compagnon parfait pour un repas gourmand. Il a tellement de nuances qu’il va émerveiller vos papilles de l’entrée au dessert.

Ayala Blanc de Blancs Champagne 2007 est disponible à la SAQ, code 12676315. Prix 93$

Lorsqu’on a servi le Perle d’Ayala 2005, un frisson de plaisir a saisi les dégustateurs, car ce champagne représente la plénitude des meilleurs Grands Crus à maturité. Il n’est produit que dans les années d’exception et son vieillissement en cave se fait sous bouchon de liège et dure 8 ans. Il est fait à 80% de Chardonnay et 20% de Pinot Noir, tous des grands crus. Il est l’essence du terroir champenois et l’expression du plus pur style Ayala. Il a un dosage très faible de 6 g de sucre au litre, et titre 12o d’alcool.

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Sa robe or pur, est chatoyante. Son nez est d’une grande complexité: compote de mirabelles, pâte d’amande, une note discrète de vanille, de beurre et de biscuit. Une bouche opulente, et soyeuse, avec un goût subtil d’amande et de noisette, de crème pâtissière, et de quelques épices douces. Une finale longue et magnifique.

Perle d’Ayala 2005 est le champagne des grandes célébrations de la vie, mais comme il est tellement gourmand, il accompagnera merveilleusement le foie gras, la volaille, le ris de veau braisé et bien d’autres mets.

Perle d’Ayala Champagne 2005 est disponible à la SAQ, code 12940219. Prix 159$.

Pour terminer nous avons dégusté le Champagne Ayala Rosé No 8 Brut, assemblage de 51% Chardonnay, 49% Pinot Noir, dont 5% de vin rouge tranquille, exclusivement à partir des Grands Crus et des Premiers Crus de la Montagne de Reims. Il a vieilli pendant 7 ans sur lies. Il a un faible dosage de 8 g de sucre au litre, et 12o d’alcool.

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Des bulles petites et abondantes animent sa robe rose pâle. Bouquet délicat de fraise, de framboise, d’orange sanguine et de cassis.

Ample et vif en bouche, tout en finesse, avec un goût de cassis, de poire et de pomme verte, une minéralité pleine d’élégance et une longue finale avec un soupçon d’amertume qui frôle la perfection.

Un magnifique champagne pour déguster sur la terrasse, mais à cause de sa complexité aromatique il sera aussi un compagnon agréable de tout un repas, et naturellement des desserts.

Champagne Ayala Rosé No 8 Brut sera disponible bientôt à la SAQ Signature.

Liens:

Champagne Ayala

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Représentés au Québec par Sélections Œno

Roch Bissonnette, président

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Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
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