lundi 6 mai 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

Je me suis entretenu avec la propriétaire du Château du Grand Caumont qui est niché sur le terroir de Lézignan, non loin de Carcassonne, en Languedoc Roussillon, au cœur des Corbières. Laurence Rigal est une belle personne, féminine, élégante, vive. Elle dirige de main de maître un très vieux domaine qui existait déjà à l’époque romaine et nous émerveille par la grande qualité de ses vins.

R.H. – L’histoire de votre domaine et l’arrivée de votre famille au Château du Grand Caumont sont fascinantes.

L.R. – Nous avons la chance d’être propriétaires d’un domaine qui se situe sur l’emplacement d’une ancienne villa romaine qui s’appelait Villa Manzaneto. Le château a brûlé à la Révolution en 1789 et est devenu un domaine expérimental en 1850. Mon Grand-père qui venait de l’Aveyron où il avait crée une société qui s’appelait Les Fromages Rigal a acheté le domaine en 1906 et en a fait ce qu’il est aujourd’hui. Mon père s’en est occupé, maman s’en est occupée. Et moi j’ai pris le relais il y a huit ans après une vie professionnelle dans la publicité et le marketing à Paris.

R.H. – Est-ce votre mère qui a commencé à rénover le Château?.

L.R. – Tout à fait, c’est ma mère qui à la fin des années 70 a décidé de produire des vins de qualité dans une région qui avait vraiment des problèmes de réputation et de qualité à l’époque. Elle a arraché un certain nombre de vignes, encépagé, réorganisé totalement la cave qui était à l’époque avec des foudres en bois. Elle l‘a rééquipée en cuves ciment puis en cuves inox, et a commencé à vinifier avec beaucoup de soin. Elle a aussi embauché un régisseur qui est à la fois agronome et œnologue et a commencé la commercialisation en bouteilles. D’ailleurs c’est elle qui a référencé nos vins à la SAQ au Québec.

R.H. – Quelle est la taille actuelle de votre vignoble?

L.R. – Nous avons un domaine qui fait 140 hectares tout compris, avec une centaine d’hectares actuellement en vigne : soixante-dix pour la production de Corbières et trente pour la production de vin de pays; très majoritairement en vin rouge.

R.H. – On dit que votre mère Françoise Rigal avait conservé précieusement les vieilles vignes de Carignan, mais toutes les deux vous avez planté de nombreux cépages dans le domaine.

L.R. – Tout à fait, le Carignan avait été très critiqué mais en vieilles vignes, et en petits rendements c’est un cépage très intéressant. Nous en avons gardé un certain nombre et nous avons encépagé en Corbières : c'est-à-dire en Syrah et en Grenache noir qui sont des cépages qui viennent plutôt des Côtes du Rhône et nous avons encépagé en vin de pays : en Merlot et en Cabernet Sauvignon. Nous venons d’ailleurs d’encépager tout récemment en vin de pays avec un cépage qui s’appelle le Marselan.

R.H. – Quel est votre style et que voulez-vous que le consommateur retrouve dans vos vins.

L.R. – Nous produisons des vins de Corbières très typiques du Sud, très parfumés, très aromatiques avec des fruits, très légèrement épicés. Notre particularité en raison de notre terroir et de notre volonté c’est de produire des vins qui soient très souples, très ronds; des vins très plaisir, avec des tanins très présents mais très élégants, très soyeux, qui soient faciles à boire et faciles à assortir en termes d’accords mets-vins.

R.H. – Ce sont des vins que nous aimons beaucoup au Québec et que nous recherchons.

Laurence Rigal avait apporté deux vins : Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 et le Château du Grand Caumont, Cuvée Impatience, AOC Corbières 2008.

img 0670

Nous avons commencé par déguster le : Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 qui est composé de Carignan noir qui est un cépage vraiment du Languedoc, de Syrah et de Grenache noir

L.R. – Nous sommes toujours sur des robes très denses, pourpres.

R.H. – Des arômes très fruités : petits fruits noirs, petits fruits rouges

L.R. – et toujours une petite note épicée, un petit peu poivrée. On dit que nous avons des arômes de garrigue. En bouche nous sommes sur une dégustation assez ronde, assez pleine, assez charnue. Nous aimons avoir des tanins présents mais fondus, assez soyeux, de la matière, de la structure, de la finesse et très plaisir.

R.H. – et à la fois beaucoup de personnalité, beaucoup de goût, beaucoup d’équilibre, une certaine fraicheur et une longueur en bouche tout à fait agréable. Vraiment un vin qui m’impressionne!

L.R. – le second vin c’est La Cuvée Impatience. Pour la petite histoire il a été baptisé en honneur de maman, qui a construit le domaine et en a fait ce qu’il est aujourd’hui. C’est une femme très impatiente et très dynamique. Elle avait crée une cuvée en mon honneur pour mon mariage qui s’appelle La Réserve de Laurence. Je voulais lui rendre la pareille donc on a baptisé celle-ci Impatience par amour pour elle.

R.H. – C’est tellement charmant.

L.R. – La Cuvée Impatience est également composée à 45% de Carignan noir vinifié en macération carbonique. Nous sommes sur les plus vieilles vignes du domaine qui ont soixante, soixante-dix ans. Il y a également du Syrah à 45% et 10% de Grenache tous deux vinifiés traditionnellement. Une fois effectué l’assemblage des trois cépages, on élève 40% du vin en barrique et 60% en inox et au bout de 12 mois on réassemble les vins de sorte qu’on a un boisé tout en douceur, tout en finesse, extrêmement léger.

R.H. – La robe est encore plus dense que dans le vin précédent avec des légers reflets violets.

L.R. – Les arômes… on est ici sur des fruits, très expressifs au nez. On est très cassis depuis quelques années. On est un peu sur des cerises noires, et quand le vin évolue il est un peu chocolaté, un peu confituré.

R.H. – Il y a même un peu de tabac.

L.R. – En bouche nous sommes sur de la rondeur, du velouté, une belle structure, un peu plus corsé, plus charnu que le précédent et une belle longueur. C’est un vin qui fonctionne bien avec un très beau plat en sauce. Un gibier, un lièvre à la royale et également dans votre beau pays avec un osso bucco de wapiti, par exemple.

Je lui souhaitais un bon séjour à Montréal et elle me répondit qu’elle passait toujours un beau séjour à Montréal et qu’elle aimait beaucoup le Québec.

Voici les liens de Laurence Rigal et du Chàteau du Grand Caumont ainsi que ceux de ses représentants, suivis des détails sur ses vins

Laurence Rigal
Château du Grand Caumont
11200 Lézignan-Corbières - France
tél. 00 33 [0]4 68 27 10 82
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Représentés au Québec par :
Laure Garnier
Vins Philippe Dandurand
1304, avenue Greene, Westmount, QC
H3Z 2B1
T:514.932.2626 x250 / C: 514.409.6483

Le Château du Grand Caumont Corbières 2008 Impatience, AOC Corbières 2008. SAQ. 00316620. $11,90
Château du Grand Caumont, Cuvée Impatience, AOC Corbières 2008. SAQ. 00978189. $18,45

Roger Huet
Chroniqueur vins
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

C’est toujours fascinant pour nous, gens du Nouveau Monde d’être confrontés à l’histoire européenne. J’ai rencontré l’œnologue d’un vignoble qui a été créé vers l’an 1360, par un Pape, qui a vécu et est mort dans la belle cité d’Avignon. Mon invité s’appelle Christophe Bernard, voici l’entretien que nous avons eu.

cartest roseline

RH – Vous travaillez pour le Château Sainte-Roseline, en Provence, qui est niché au cœur du petit village d'Arcs-sous-Argens. Le vignoble et le Château sont vieux de sept cents ans. Racontez-nous ce qu’ils sont aujourd’hui.

CB – C’est une magnifique propriété qui a la particularité d’être à la fois un site classé et un Cru Classé de Provence à partir de 1955. En 1994, Bernard Teillaud l’achète et me confie la direction. La propriété a une très longue histoire et renferme le corps de Sainte Roseline qui est décédée en 1339. Si vous vous rendez dans la chapelle vous pourrez admirer des magnifiques œuvres d’art dont une fresque de Chagall qui fait 36 mètres carrés, et le corps de Ste Roséline qui est en parfait état de conservation sous une chasse en cristal. Nous sommes le seul domaine qui porte le nom d’un saint et où ce saint est exposé. Nous sommes également le sixième site le plus touristique du Var avec une fréquentation qui approche les 100 000 personnes par an.

RH – Quelle est la taille du vignoble et comment est le terroir?
CB – Aujourd’hui la propriété compte 300 hectares et le vignoble 100 hectares. Nous sommes sur des sols argilo-calcaires et nous avons une source sur le domaine qui assure une alimentation en eau très régulière tout au long de l’année. Dans nos régions c’est primordial car nous connaissons des périodes très sèches.

RH – Quels sont les cépages que vous cultivez?
CB – La Provence est une région très riche. Nous avons une belle palette de cépages méridionaux : le Grenache, la Syrah, le Cinsault, le Carignan, le Mourvèdre, en plus de deux particularités locales importantes : le Tibouren qui était pratiquement disparu mais qui revient car il donne des rosés très fins et un cépage pour les blancs qui se limite à la Corse, à l’Italie du Nord et à la Provence, qui s’appelle le Rolle ou Vermantino et nous avons encore des cépages très connus comme le Cabernet Sauvignon.

RH – Est-ce que vous êtes en agriculture raisonnée?
CB – Oui, nous produisons des vins très haut de gamme et nous accordons beaucoup d’importance à la qualité de nos produits et de nos sols. Nous avons amorcé une réflexion sur les sols, le désherbage est mécanique, nous évitons les produits chimiques. Nous sommes conscients que le sol est notre capital et qu’il faut le préserver, le valoriser et le transmettre plus tard dans les meilleures conditions possibles.

RH – Quelle est votre production en nombre de bouteilles?
CB – Aujourd’hui le Château Sainte-Roseline renferme trois entités. Le Château Sainte Roseline qui est le cœur de la propriété et l’historique de la maison, le Château des Demoiselles qui nous appartient depuis 2005 et une troisième propriété. Au total nous produisons 2 millions de bouteilles avec un très fort développement puisque nous étions à 100 mille bouteilles il y a quinze ans. La qualité de nos produits est aujourd’hui reconnue dans le monde entier.

RH – Pouvoir réussir à augmenter votre production dans cette proportion tout en augmentant votre qualité, chapeau! Combien de types de vins produisez-vous?
CB – Nous vinifions en rouge en rosé et en blanc.

RH – Nous avons l’impression que vous avez tellement développé le secteur de l’hospitalité qu’il dépasse même en importance votre activité vitivinicole.
CB – Le chiffre d’affaires de l’activité hospitalière par rapport à l’activité viticole est seulement de 4%. Mais nous attachons beaucoup d’importance à développer l’événementiel de manière à faire la promotion de nos vins, de notre site, à drainer un public le plus large possible sur la propriété et faire découvrir l’environnement artistique, qualitatif qui tourne autour de nos produits. Il n’y a rien mieux que d’inviter les gens à venir chez-nous pour leur faire partager notre philosophie.

roseline

Christophe Bernard, nous avait apporté des bouteilles à déguster, le Prestige de Roseline rosé 2010 qui est un des premiers rosés qui a été introduit à la SAQ il y a 60 ans maintenant, et le Perle de Roseline rouge, 2009

RH – le Prestige de Roseline a une robe cristalline magnifique qui tire légèrement vers le saumon
CB – Nous sommes sur un rosé de Provence donc la couleur est très claire puisque c’est un critère d’élaboration chez-nous avec nos cépages et nos techniques qui le permettent.

RH – Les arômes sont tout en fraicheur.
CB – Les arômes sont sur des petits fruits, des notes d’agrumes, toute une palette de parfums qui se mélangent et qui donnent toute la complexité à ce vin. Les cépages, Grenache et Cinsault lui donnent tout son équilibre.

RH – En bouche on retrouve le goût des parfums, c’est un vin de plaisir
CB – Le but des rosés aujourd’hui c’est d’être présents dans beaucoup de situations : en apéritifs, à table avec des salades et des viandes blanches. La consommation des rosés en France a dépassé celle des blancs. Vingt-cinq pour cent des ventes de vins sont des rosés. Ils ne sont plus considérés comme des petits vins d’été, mais des vins à part entière qui se consomment toute l’année.
RH – Je comprends, ils sont délicieux et votre Sainte-Roseline est vraiment élégant.

Nous avons ouvert ensuite le Perle de Roseline rouge, un assemblage de Syrah et de Cabernet Sauvignon.

RH –C’est un vin cristallin à la robe rubis avec une tendance vers le violet.
CB – Nous avons voulu faire un vin très accessible, un vin de plaisir immédiat. Nous avons des arômes de fruits rouges, de cassis, de pruneaux. Un vin d’apéritif qui peut se boire en accompagnement de tapas.

RH – En bouche c’est un vin complexe riche en goût, il est délicieux!
CB – C’est un vin du sud qui a vu le soleil. Les tanins sont fondus, l’alcool est peu présent. Les fruits sont soulignés au nez et en bouche.
RH – C’est un vin souple dont le premier verre demande un deuxième.

Voici les liens du Château Sainte-Roseline :

Christophe Bernard,
Directeur général et œnologue du Château Sainte-Roseline en Côtes-de Provence
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
www.sainte-roseline.com
www.chateaudesdemoiselles.com

Représentés par
Laure Garnier
Vins Philippe Dandurand
1304, avenue Greene, Westmount, QC
H3Z 2B1
T: 514.932.2626 x250 / C: 514.409.6483
www.vinsdandurand.com

Liste de leurs vins disponibles au Québec.

Château Sainte-Roseline Cuvée Prieure Côtes de Provence 2007 rouge, SAQ 1109577125,95 $
Perle de Roseline Côtes de Provence 2010 rouge, SAQ 11251761 15,10 $
Roseline Prestige Côtes de Provence 2007 rouge, SAQ 11192925 16,05 $
Roseline Prestige Côtes de Provence rosé 2010 SAQ 00534768, 15,95 $
ROGER HUET
Chroniqueur vins
animateur à Littérature et gourmandise
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

dimanche, 28 août 2011 08:26

Des perles du Basilicate

Connaissez-vous le Basilicate? C’est cette région qui se trouve entre le talon et la pointe de la botte italienne. C’est une zone à la configuration géographique volcanique et calcaire, pauvre, où même la vigne pousse avec difficulté. Les vignobles en général sont assez petits. On y cultive surtout l’Aglianico, un cépage qui a été introduit par les Grecs et un peu de Muscat Muscadelle.

l’Aglianico, donne des vins typés, en petite quantité mais de grande qualité. On dit que si la production était plus grande ces vins surpasseraient en prestige les Barolos et le Barbarescos du Piémont.

Par chance, un amoureux de la gastronomie italienne vient de nous en apporter au Québec. Il s’appelle Perry Bellham et il est allé dénicher un vignoble de 5 hectares perdu dans les montagnes, qui s’appelle Eleano Azienda Vitivinicola. Le domaine a été fondé en 1991 par deux passionnés de la région de Vulture. L’Aglianico qu’ils cultivent est un cépage adapté connu comme Aglianico del Vulture

vins deleano

Eleano produit trois vins DOC : L’Eleano et le Dioniso, tous deux faits d’Aglianico del Vulture et l’Ambra fait de Muscat. Ils sont tellement bons que le guide Italien ‘Il Gambero Rosso’, a octroyé au Dioniso la classification des trois verres en 2010. Eleano et Dioniso ont reçu la classification de 4 bouteilles par le Guide l’Espresso, et Quatre Grappes par le guide Due Milavini. Eleano a été choisi comme un des 150 meilleurs vins italiens à l’Expo Vinitalia en 2010.

Je les ai dégustés. Le Dioniso 2006 a une très jolie robe rubis, des arômes de fruits rouges et noirs, un peu de cuir, un peu de tabac, des épices, et aussi des parfums de sous-bois. En bouche, c’est un vin boisé très agréable, avec des tanins très présents mais aussi une belle fraîcheur qui tapisse vos papilles avec élégance. Il a une belle longueur. Un vin très intéressant.

L’Eleano 2006, fait de raisin Anglianico a été pressé tout doucement. Ce vin a vieilli un an en cuve inox et deux ans en petites barriques. Il a une robe foncée, magnifique. Un vin d’une grande élégance dont les arômes de fruits rouges et noirs sont très raffinés. En bouche les tanins sont moins présents, mieux fondus avec l’acidité et une belle longueur. Il peut être gardé pendant une dizaine d’années.

L’Ambra fait de Muscat a une belle robe ambrée. Des arômes de miel, de caramel de biscuit. En bouche il est moelleux, pas très sucré et même un peu sec pour accompagner merveilleusement les foies gras en entrée, les fruits secs, et les desserts.

Ces vins sont disponibles en importation privée. Il y a 500 bouteilles disponibles.

Eleano $ 58.25
Dioniso $ 42.25 et
Ambra $ 47.00
Contactez Perry Bellam, à Viva Italia
(514) 993-9166
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux

jeudi, 25 août 2011 09:27

Nick Hamilton chroniqueur vins

Je l’ai rencontré pour la première fois il y a trois ans à une dégustation de vins grecs et j’ai été très impressionné par la précision de ses analyses. Le vin avec lui c’est du grand art. Il s’agit de Nick Hamilton, chroniqueur au Voir. Je l’ai revu dernièrement pour parler de notre métier.

RH. Vous avez une longue expérience comme chroniqueur vins, racontez-nous ce drôle de métier.

NH. – Le métier de chroniqueur vins peut être vu de plusieurs façons. Le chroniqueur est celui qui conseille le vin aux amateurs, mais il faut regarder ce métier d’un œil très professionnel et livrer la marchandise au niveau de chaque pays, de chaque région. Il y a des types de vins qui sont caractéristiques de ces endroits.

Pour moi le chroniqueur vins est celui qui doit justement trouver ces vins qui sont représentatives de la région, en ayant soin de ne pas montrer son goût personnel, parce que son goût personnel peut ne pas être celui de la typicité de la région. On peut aimer, par exemple un Bourgogne léger parce qu’on aime les Pinots noirs légers, mais en même temps si on goûte à un Nuit Saint-Georges qui est un vin plus costaud, s’il est trop léger il n’est pas vraiment typique. Il faut aussi tenir compte des meilleurs rapports qualité prix, parce qu’on sait que dans le milieu des vins il y a beaucoup de produits qui peuvent varier en prix, parce qu’il y a des producteurs beaucoup plus pressés d’aller récupérer les investissements d’une nouvelle acquisition, d’une nouvelle cuve, d’une nouvelle entreprise qu’ils ont créée.

Parfois il y a des vins qui sont trop chers selon mes connaissances, après avoir parlé avec un producteur je me rends compte que certains vins pourraient être vendus moins chers. Quand on connaît les prix maximums des plus grands vins de la planète, lorsqu’on sait que cela coûte vingt, vingt-cinq dollars pour les plus grands vins, on se demande pourquoi vendre des vins si chers. C’est certain qu’il y a toujours l’offre et la demande. En même temps on sait que certains producteurs ont la conscience professionnelle de se dire, je peux vendre ce vin là à un prix où je peux tout de même faire un bon profit, et être juste envers les consommateurs.

RH. Au fond ce que vous nous dites c’est que le chroniqueur vins c’est surtout un guide.

NH. – Oui tout à fait. D’aller sur le terrain, de dénicher les meilleurs achats et de trouver les vins qui sont les plus représentatifs de chaque région, de chaque appellation.

RH. Quels sont les pays producteurs qui vous ont le plus impressionné?

NH. – C’est difficile parce qu’il y en a plusieurs. J’ai eu l’occasion dans les dernières années de voyager dans plusieurs pays producteurs tels que l’Afrique du Sud, le Chili, la Nouvelle Zélande, évidemment les vieux pays comme l’Italie, la France et l’Espagne aussi. Je dirai que ce sont les petits pays qui m’impressionnent surtout, parce qu’ils ont moins d’histoire, moins d’expérience mais on voit des produits qui sont vraiment impressionnants. Je pense entre autres au Chili, où j’étais allé l’année passée, où j’ai vu des choses que je ne m’attendais pas, des types de vins qu’on n’avait pas encore vu ici au Québec mais qui arrivent heureusement.

Des vins qui viennent complètement du nord ou bien très au sud et non de cette bande centrale de vignobles autour de Santiago, qu’on connaît bien. En découvrant des vins des régions qui sont beaucoup plus au nord comme Elqui et Limari ou tout à fait dans le sud, comme Bio-bio ou Itata, j’ai été vraiment surpris de voir la diversité qu’il y avait et évidemment la qualité toujours à la hausse des vins dans ce pays. Même chose la Nouvelle Zélande où j’étais, il y a quelques années. Là aussi une grande diversité de produits, des vins de très bonne qualité. Un style qui plaît d’après-moi, et qui est à l’avantage du consommateur québécois. Le climat y est assez frais et puisque la Nouvelle Zélande est composée de deux îles, l’influence maritime est importante. On y trouve des vins qui sont assez frais, avec une bonne acidité, des vins fort agréables.

Donc le Chili et la Nouvelle-Zélande sont peut-être les deux pays qui m’ont le plus impressionné dans les dernières années.

RH. Dans votre longue carrière où vous avez dégusté et analysé des milliers de vins, quels sont ceux qui vous ont le plus plu?

NH. – Plaire, alors cela devient tout à fait personnel. J’aime les vins qui ont de la matière tout en demeurant équilibrés. Cela pourrait être plein de choses. J’aime bien le cépage Pinot Noir, comme beaucoup de gens, parce qu’il y a beaucoup d’amateurs du Pinot Noir. C’est mon cépage favori en rouge. C’est certain qu’il y a la Bourgogne, mais j’ai découvert des Pinots Noirs en Californie, en Oregon, en Nouvelle Zélande, qui étaient délicieux. Si j’étais exécuté demain-matin et ce soir était mon dernier repas, qu’est-ce que je boirais? Je boirais un Pinot Noir sûrement; peut-être un grand Bourgogne, peut-être un excellent Pinot Noir d’Oregon. Ce sont des vins qui me plaisent énormément, mais j’adore aussi les blancs. On sait qu’au Québec, 78% des consommateurs préfèrent le vin rouge.

J’étais comme ça à mes débuts, mais je me suis rendu-compte qu’avec les années, j’ai de plus en plus tendance à aller vers les blancs, sans négliger les rouges. Il n’y a pas de région vraiment précise pour mes préférences en blanc. J’ai goûte hier un Verdicchio di Castelli di Gesi de la région des Marches, fait avec du cépage Verdicchio. C’était aromatique, rond, savoureux. Ce n’était pas un Chablis avec l’acidité vive, mais j’ai été charmé par ce vin là. Je dirais que ma consommation maintenant est presque 50-50. C’est quasiment un classique de commencer un repas ou l’apéro avec un blanc et dépendant de ce qu’on mange continuer avec un rouge.

RH. C’est très curieux, parce que moi aussi je vais de plus en plus vers les blancs.

NH. – Génial.

RH. Vous êtes un formateur très apprécié, vraiment très apprécié et très connu. Des gens qui ont passé par vos ateliers de formation nous disent qu’ils ont vraiment appris quelque chose. Pour nos auditeurs curieux et intéressés, pourriez-vous leur dire où et comment ils pourraient acquérir les connaissances qui leur permettront de mieux choisir et de mieux déguster le vin?

NH. – Je dis toujours que la chose la plus importante c’est un bon cours d’introduction. C’est la base. Mon cours d’introduction est conçu pour donner une meilleure compréhension. Après cinq soirées de deux heures trente avec dégustation évidemment, on a une bien meilleure idée de ce qui se passe dans notre verre. C’est comme si on était dans une pièce depuis longtemps dans le noir et finalement quelqu’un met la lumière et alors on voit clair, on comprend. J’offre des cours d’introduction et aussi des cours plus avancés. Pour les gens qui veulent me rejoindre, on peut toujours faire Nick Hamilton sur Google mais le nom de mon entreprise c’est Les Conseillers du Vin et on peut aussi faire www.lesconseillersduvin.ca et on va tomber sur mon site. On peut encore me joindre par téléphone. Le numéro est le (514) 271-2175

Roger Huet
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux

vendredi, 19 août 2011 10:35

Stoneleigh, la pureté du vin

Je suis allé à une dégustation des vins du Vignoble Stoneleigh de Marlborough, en Nouvelle Zélande. Elle avait lieu dans le nouvel emplacement du restaurant Apollo, rue University, là où était situé l’ancien restaurant Le Parchemin. Giovanni Apollo a fait de grandes rénovations et le restaurant est vraiment charmant, plein de lumière, avec un bon cachet et un cellier distribué sur tous les étages.

stoneleigh chardonnay

Nous avons été chaleureusement accueillis par Carley Tietolman, et par Elizabeth Muir qui nous ont présenté le Stoneleigh Sauvignon Blanc 2010 maintenant disponible à la SAQ et le Stoneleigh Chardonnay 2009, qui est déjà sur le marché depuis quelque temps.

carley tietolman

Carley Tietolman

elizabeth muir

Elizabeth Muir

incomparable frdriqsue

L'incomparable Frédérique

maya sardouk et le stoneleigh sauvignon

Maya Sardouk

Ces deux vins sont intéressants parce que ce sont des vins d’une grande pureté qui goutent vraiment le raisin.

Le Stoneleigh Sauvignon blanc est le résultat d’une grande maitrise dans la vinification. Les baies ont été pressées de façon à ne pas faire une extraction phénolique excessive. Le jus clair, séparé des composantes solides, a été soumis à une lente fermentation à base température avec une sélection de levures aromatisées qui lui ont permis d’exprimer la spécificité du cépage.

L’élevage exclusif en cuves inox a conservé à ce vin la richesse florale du Sauvignon blanc.
La robe cristalline est jaune pâle. Au nez il y a des arômes de fleurs blanches, de buis, de fruits blancs et d’agrumes : pamplemousse, nectarine, et de fruits tropicaux, surtout lychee et fruit de la passion. En bouche c’est un vin sec et frais, très agréable, avec une belle longueur, qui accompagnera à merveille les huitres, et les fruits de mer. ($ 17.50 Code SAQ 10276342.)

Le Stoneleigh Chardonnay 2009, est un vin différent du premier : fermenté en Cuve inox et vieilli ensuite en barrique de chêne, il présente une grande complexité, tout en restant pur. La robe est d’un beau jaune vert, avec des arômes d’agrumes, de pêche et de poire caramélisée et un soupçon de tilleul. Des notes boisées lui donnent de la rondeur. En bouche c’est un vin beaucoup plus charnu, gouleyant, avec une belle structure, dont la fraîcheur est contrebalancée par le gras. Vraiment un magnifique Chardonnay qui accompagnera très bien les poissons, les pâtes aux palourdes, les viandes blanches et les fromages de chèvre. ($ 17,50 Code SAQ : 00288795. )

Le Chef du restaurant avait concocté une multitude de bouchées préparées avec du Stoneleigh Sauvignon blanc, qui étaient délicieuses. Le gnocchi froid, léger et goûteux a reçu les plus grands éloges.

Voici les coordonnées du vignoble :

Brancott Vineyards & Stoneleigh
Jim Robertson,
Pernod Ricard New Zealand,
4 Viaduct Harbour
Avenue, Auckland
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Représentés au Québec par
Les Distilleries Corby
Tel: (416) 479 2463
Elisabeth Muir,
Brand Manager
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Roger Huet
Chroniqueur vins
Animateur de l’émission Littérature et gourmandise
President du club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

jeudi, 18 août 2011 06:57

Le rêve californien du vin

Je me suis entretenu avec Nicole Paradis, ambassadrice pour le Québec de l’Institut des Vins de la Californie qui organise plusieurs événements dont le Festival des vins de Californie, qui est un des plus courus.

nicole paradis la radio 1

RH – Combien de producteurs et de vins aviez-vous cette année?

NP – Cette année au Festival il y avait 90 des meilleurs producteurs de vins de Californie qui ont présenté tout près de 350 vins. Les producteurs sont toujours heureux de venir à Montréal et à Québec pour rencontrer les gens, car nous faisons aussi le Festival à Québec.

RH – C’était tout un succès! Il y avait beaucoup de monde.

NP – Le festival est destiné aux professionnels en après-midi et cinq-cents professionnels se sont déplacés pour déguster les vins, et le soir il y avait six-cent-cinquante consommateurs qui avaient acheté des billets pour découvrir les vins de Californie.

RH – Le vignoble californien s’étend du Nord au Sud. Il y a six régions vitivinicoles qui sont la Northern California Coast, la Central California Coast et la South Coast. Sacramento San Joaquin Valleys, Sierra Neveada, Southern California et Far North California. On y trouve 110 AVAs American Viticultural Areas, l’équivalent des AOC.

On y cultive toutes sortes de cépages mais il y en a deux qui dominent.

carte californie

NP – En rouge c’est le Cabernet Sauvignon qui est le principal cépage de la Californie quoiqu’on cultive aussi beaucoup de Zinfandel. En blanc le cépage le plus cultivé est le Chardonnay.

RH – En production on dit que la Californie fait 80% des vins des États-Unis. Quelle est la place mondiale du vignoble californien?

NP – En fait, la Californie produit 90 % des vins des États-Unis et c’est le quatrième producteur mondial, derrière la France, l’Italie et l’Espagne.

RH – Au Québec il semble que les vins californiens aient fait des progrès fulgurants.

NP – En 2010, nous sommes devenus la province canadienne où l’on consomme le plus de vins californiens. Nous avons dépassé l’Ontario et la Colombie Britannique et j’en suis très fière. Les Québécois nous en sommes de plus en plus friands et nous avons augmenté de 33% notre consommation de vins californiens.

RH – Cela ne m’étonne pas parce que ce sont des vins très agréables à boire, faciles, qui ne sont pas agressifs, qui ne sont pas compliqués.

NP – Les vins de Californie sont majoritairement des mono cépages donc on sait tout de suite ce qu’on a dans notre bouteille, on sait qu’on boit un Zinfandel ou un Pinot Noir. En France et en Italie par contre la plupart des vins sont d’assemblage.

RH – Beaucoup de Québécois rêvent de visiter les domaines vinicoles californiens. Qu’est-ce qu’ils doivent faire pour organiser leur voyage?

NP – Je leur proposerais d’aller voir sur un site internet qui s’appelle Discover California Wine qui a été fait en collaboration entre Tourisme californien et l’Institut des vins de Californie. Sur ce site on vous propose des routes de vins. On peut organiser son propre tour. On y trouve de l’information à jour sur les vignobles qui reçoivent, sur les vignobles qui ont des restaurants, sur ceux qui ont des salles de dégustation, sur les prix, comment s’y rendre. Et pour les gites on vous donne des endroits où demeurer et des noms des restaurants. Il y a aussi un autre site qui s’appelle The Land of Food and Wine : www.thelandoffoodandwine.com où on peut également trouver tout ce qui se fait en tant que vignoble, nourriture et gite. Ce sont des sites fabuleux pour trouver comment se déplacer et où et quoi y aller voir.

RH – Vous venez de nous donner une information précieuse. Pour visiter la Californie il nous faut un but, et savoir comment organiser le voyage, si c’est aussi facile, qu’est-ce qu’on attend?

NP – En plus c’est un état extraordinaire et très diversifié. Au nord on a une température un peu plus froide, et vers le sud, vers Los Angeles et San Diego les températures sont beaucoup plus clémentes. La côte californienne entre San Francisco et Los Angeles est fabuleuse! Il y a tout, il y a la mer, il y a la montagne, tout ce qu’il faut pour passer des vacances heureuses!

Voici les coordonnées de Nicole Paradis ambassadrice de l’Institut des Vins de Californie :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Roger Huet
Chroniqueur vins
President du club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

J’ai eu le plaisir de déguster plusieurs vins du Château de Cruzeau, en compagnie de Sébastien Cogny, Maître de Chai depuis 2010.

Le Château de Cruzeau, est une belle propriété de 107 hectares dans les Graves, dans a région de Bordeaux. Les terroirs sont sur des coupes graveleuses où il n’y a que des cailloux et du sable qui permettent de bien drainer le sol. Ils sont excellents pour la culture de la vigne.

On y cultive du Merlot et du Cabernet Sauvignon, principalement, à part trois hectares de Cabernet Franc et vingt-sept de Sauvignon blanc qui sont consacrées à faire du vin blanc.

La propriété appartenait à la prestigieuse Maison André Lurton depuis 1973. Le Château du XVIIIe n’a toutefois été acquis par André Lurton qu’en 1992, qui s’est attaché à sa restauration et a reconstruit les chais en 1998. L’architecte Anouck de Barre a dirigé les travaux et redonné au parc sa forme de fin XIXème, telle que dessinée par le célèbre paysagiste Lebreton.

chateaubonnet

Sébastien Cogny, m’a d’abord proposé de déguster le Château Bonnet blanc 2010, de l’appellation ‘Entre-Deux-Mers’ qui ne produit que des vins blancs. Ce vin est un assemblage de Sauvignon à 50%, de Sémillon à 40% et de Muscadelle à 10%. C’est au Château Bonnet, également propriété d’André Lurton, que Sébastien Cogny a travaillé pendant quinze ans, où il a fait les vinifications en rouge en blanc et en rosé.

Le Château Bonnet blanc 2010 a une robe très claire, cristalline même, avec des arômes citronnés. Des arômes d’agrumes et de pêche blanche. Des la première approche, notre nez est envahi de parfums délicieux. En bouche, il a une belle fraîcheur, de la rondeur, du gras, toujours des arômes de pêche, une très belle longueur et beaucoup d’élégance. Avec ce vin aux arômes de pêche blanche, Sébastien Cogny nous propose des accords avec des tartares de poisson, des crustacés et des salades d’été.

Comme deuxième vin nous avons dégusté un Château de Cruzeau, Appellation Pessac-Léognan 2006 rouge. Cabernet Sauvignon 55%, Merlot 43% et Cabernet Franc 2%. Ce vin est à son meilleur à 6 ans d’âge mais a un potentiel de vieillissement d’une quinzaine d’années.

L’appellation Pessac-Léognan au sud de Bordeaux, faisait partie jusqu’en 1987 de l’appellation de Graves. La couleur est d’un rouge soutenu, magnifique. C’est un 2006, qui a commencé à évoluer, il a des arômes de fruits rouges et de fruits noirs, mais aussi de cuir, de café et de chocolat noir. C’est un vin plaisant à boire, avec une complexité et une certaine rondeur dans les tanins, avec une finale un peu mentholée-réglisse et une grande élégance. Un vin à marier avec du gibier et des viandes rôties ou mijotées avec lesquelles il fait merveille.

Ces deux vins sont disponibles à la SAQ avec d’autres de la gamme André Lurton.

83709 ChBonnet Entre-Deux-Mers 2010 16,95
99044 ChBonnet merlot/cabernet réserve 2007 17,10
113381 Ch Cruzeau Pessac-Léognan 2006 24,95
133835 Ch La Louvière Pessac-Léognan 2006 50,25
225201 Ch Cruzeau Pessac-Léognan BL 2007 23,75
743005 Ch de Rochemorin Pessac-Léognan 2006 28,20
743013 Ch de Rochemorin Pessac-LéognanBL 2007 25,25
852798 Divinus de ChBonnet 2006 32,25
974873 Ch La Louvière Pessac-Léognan BL 2007 50,25
10752783 Ch Barbe Blanche Lussac St-Émillion 2008 27,20

Voici les liens pour joindre Sébastien Cogny et les représentants du Château de Cruzeau au Québec:

Sébastien Cogny
Maître de Chai au Château de Cruzeau
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
www.andrelurton.com

s.cogny et s.brizard

Sébastien Cogny et Sylvain Brizard

Représentés au Québec par:
Sylvain Brizard
Vins et spiritueux Diamond Estates
514-389-3830

Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de l’émission
Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

mardi, 12 juillet 2011 16:05

Le Jura authentique

Les vignerons du Jura sont incroyables. Perchés sur des montagnes impossibles, ils arrivent à produire des raisins fruités qui vont chercher la minéralité du sol pour nous l’amener sublimée. Pour l’élaboration de leurs vins ils ont des techniques très complexes, qui leur sont propres et qui exigent des périodes de maturation parmi les plus longues de France. Mais leurs produits sont uniques, délicieux et généralement de très longue conservation.

J’ai rencontré à Montréal une vinificatrice du Jura. Elle s’appelle Anne-Laure Petit et son domaine, porte le nom de son grand-père : Désiré Petit. Elle m’a accordé une entrevue, passionnante, et a commencé par me raconter l’histoire de son domaine.

anne laure petit 3

ALP – Mon grand-père Désiré a fondé le domaine en 1932. Il a réduit la partie agricole pour se lancer dans l’activité viticole sur le village de Pupillin dans le Jura et il l’a fait prospérer. Il y a eu des événements historiques aussi, dont la guerre, qui l’ont fait ralentir après. Dans les années 70, deux de ses garçons ont décidé de joindre le domaine, et de le faire prospérer encore plus, en plantant plus de vigne, et en visant la commercialisation. Il y a deux ans, avec mon frère Damien, nous avons repris le domaine de 25 hectares de vignes.

RH – Vingt-cinq hectares c’est un joli domaine dans le Jura. Vous êtes sur combien d’appellations ?
ALP – Nous sommes principalement sur le village de Pupillin, donc nous sommes sur l’appellation Arbois Pupillin, nous avons également une parcelle sur l’Arbois, en Côtes du Jura et à Château-Chalon également, la fameuse appellation Château-Chalon qui produit du Savagnin pour faire du vin jaune.

carte du jura copie

RH – Quels sont les cépages que vous cultivez.
ALP – Nous avons les cinq cépages jurassiens. Les trois cépages rouges, Ploussard, Trousseau et Pinot noir et les deux cépages blancs : Chardonnay et Savagnin. À partir de ces cinq cépages nous allons obtenir des vins tranquilles, des vins rouges et des vins blancs, typés ou floraux, mais aussi d’autres spécialités, les Crémants du Jura très appréciés pour la finesse de leurs bulles, le Macvin, le Vin Jaune, le Vin de Paille. Nous avons une large gamme, à offrir à nos clients.

RH – Vingt cinq hectares dans le Jura vous permettent d’offrir une large gamme et avec une production de plusieurs cuvées.
ALP – Nous avons repris le domaine qui était de cette superficie et nous aimons le travailler de cette façon. Nous ne cherchons pas à l’agrandir parce que nous cultivons, nous vinifions et nous nous occupons de la commercialisation, ce qui demande beaucoup de temps et de travail. Sur le vignoble jurassien il y a un tiers de coopératives, un tiers de négociants et un tiers de travailleurs indépendants.

RH – Les coopératives et les négociants sont équipés surtout pour la mise en marché.
ALP – Nous il faut que nous soyons sur tous les fronts. Nous sommes encore épaulés para notre papa et notre oncle. C’est ce qui fait que notre travail est intéressant.

RH – Vous avez fait un long périple en Amérique du Nord ?
ALP – Avec un groupe de vignerons jurassiens nous sommes partis dimanche. Notre premier point de chute était à New York où nous avons organisé une dégustation lundi. Mardi nous étions sur Toronto où nous avons pu observer un grand engouement pour les vins du Jura. Les gens étaient vraiment contents que nous soyons allés à leur rencontre. Hier nous étions à Québec et pour terminer notre tournée, nous sommes venus rencontrer des amateurs et des consommateurs à Montréal, hier.

RH – C’est quand-même très épuisant.
ALP – Nous allons repartir heureux d’avoir rencontré toutes ces personnes. Nous avons constaté qu’il y a une demande pour les vins du Jura et que les gens étaient contents que nous ayons fait cette démarche. Nous allons repartir un petit peu fatigués certes, mais heureux.

RH – Vous savez, au Québec les vins du Jura ne sont pas toujours sur nos tables, mais c’est une découverte émerveillée que nous faisons de vos vins, parce qu’ils sont différents, parce qu’ils sont uniques. Le travail que vous faites pour les faire connaître est tout à fait nécessaire. Il faut maintenant éduquer le consommateur qui ne peut pas consommer s’il ne sait pas que vous existez et que vous faites des vins aussi bons. C’est indispensable !
ALP – Oui c’est indispensable. Si nous voulons mettre nos produits en avant, il ne faut pas penser tout de suite à avoir un marché et des commandes. Nous sommes avant tout là pour la communication. Nos interlocuteurs sont agréablement surpris de voir un groupe de vignerons qui viennent les rencontrer et de la qualité de ce petit vignoble jurassien qui produit des vins qu’ils découvrent et apprécient.

RH – La vinification commence à la vigne, bien sûr, mais il y a la complexité des vins du Jura, comment vous procédez ?
ALP – On ne fait pas de vin sans un bon raisin. La culture est très importante, mais à partir de nos cinq cépages nous orientons des cuvées différentes. Nous travaillons les rouges en mono-cépage pour notre domaine, mais nous les proposons aussi en cuvées d’assemblage. Nous avons également sur les blancs des cuvées en mono cépage et des cuvées d’assemblage. Vingt-cinq pour cent de notre production part sur les crémants, en blanc et en rosé, et nous avons aussi du vin de paille, et du macvin pour lesquels nous avons une autre approche. Le vin de paille c’est une sélection des plus belles grappes au mois de septembre et que nous disposons sur des claies. Nous les laissons sécher à l’air libre pendant quatre mois pour rechercher une concentration en sucre. Ensuite nous pressons ces raisins pour finir sur un vin naturellement doux.

dom. dsir petit 1

Anne Laure Petit avait apporté trois bouteilles pour déguster.

ALP – Je vous propose tout d’abord un Crémant du Jura rosé, qui est 100% Pinot noir. Le Crémant représente 25% de notre production et représente également sur le Jura une forte montée de cette production. Les crémants du Jura sont très qualitatifs.

Le bouchon a été libéré avec un bruit qui invite à la fête et au partage.

ALP – On peut déjà observer sur la robe une très jolie couleur framboise. Une mousse qui est présente mais pas trop persistante.

RH – Une jolie bulle qui s’évade, petite et charmante.
ALP – Les arômes annoncent la joie. Au nez se confirment les fruits rouges, cette approche sur la fraise qui est très agréable et qui va très bien pour l’apéritif. On peut également le placer sur une salade de fruits, en accompagnement d’un dessert.

RH – En bouche une très belle fraicheur avec ces fruits qui se confirment. À partager absolument entre amis.
ALP – Pour le deuxième vin ma sélection est basée sur un rouge 100 % Trousseau de l’appellation Arbois. Sur une parcelle de vigne qui s’appelle « Au lieu dit les grandes gardes. » Je vous propose un millésime 2008.

RH – Une belle couleur rubis.
ALP – Les vins du Jura se caractérisent justement pour cette couleur rubis, surtout dans les Ploussard et les Trousseau. Parfois le Pinot noir peut donner des vins de couleur plus soutenue. Les rouges du Jura sont des vins très friands, très gouleyants. Des vins de copains qui peuvent aller tout le long d’un repas, sur une viande grillée, sur une charcuterie. On se fait vraiment plaisir avec ces rouges.

RH – Des arômes très agréables avec beaucoup de fruit.
ALP – Beaucoup de fruit, avec un petit côté animal qui est donné par ce Trousseau qui a été élevé pendant un an en foudre, sur un volume de trente hectolitres. Il a passé un an en bois pour lui laisser le temps d’acquérir une jolie matière bien équilibrée. Nous ne cherchons pas trop à développer le boisé, nous préférons garder la matière première de ce cépage Trousseau qui est unique au Jura.

RH – En bouche c’est un vin facile à boire, qui coule bien.
ALP – Le Trousseau est un vin qui a du caractère mais qui est facile d’approche avec une belle concentration. La concentration nous allons la chercher à la vigne, en étant à l’écoute de nos parcelles, de nos pieds de vignes. Cette finesse c’est à nous de la travailler en vinification et en élevage.

RH – Très réussi ce Trousseau 100% appellation Arbois.
ALP – Nous allons finir avec une belle douceur. Je vous propose un Vin de Paille millésime 2005. Pour notre Vin de Paille nous avons sélectionné trois raisins : du Ploussard, du Chardonnay et du Savagnin. L’alliance de ces trois va apporter beaucoup de richesse à ce vin. Le Ploussard nous apporte le fruit et la couleur. On voit à l’observation qu’on est sur des tons ambrés très agréables.

RH – C’est aussi un vin très cristallin, très limpide.
ALP – Le Chardonnay et le Savagnin apportent une belle finesse et une belle acidité. Sur des vins sucrés on va rechercher qu’ils nous fassent saliver. On observe au nez un côté figue, un côté abricot et pain d’épices.

RH – Un petit peu de miel.
ALP – Tout à fait, il y a une richesse aromatique qui est très importante.

RH – En bouche c’est un régal.
ALP – C’est un vin qui se suffit à lui-même, qu’on prend beaucoup de plaisir à déguster.

RH – Il est très équilibré. Il n’est pas seulement sucré. Il y a suffisamment d’acidité pour un mariage parfait.
ALP – Quand un Vin de Paille est réussi, il a cette belle fraîcheur qui nous donne envie d’en re-déguster. Le Vin de Paille va s’accommoder à plaisir à l’apéritif ou sur un foie gras. Un foie gras mi-cuit, cela fait partie des prestigieux produits du Jura qu’il faut absolument découvrir.

Voilà la vigneronne qu’est Anne Laure Petit. Je souhaite que ses merveilleux produits se retrouvent bientôt sur le sol québécois. Je vous invite à visiter le Jura, à découvrir ses trésors gastronomiques et à déguster ses vins uniques, dans des villages de rêve, perchés sur des paysages à couper le souffle. Une fois sur place, ce serait dommage de ne pas visiter le Domaine Désiré Petit. Arrêtez-vous pour dire un petit bonjour à Anne-Laure.

Voici leurs coordonnées :
Domaine Désiré Petit
Rue Ploussard 39600 PUPILLIN
Tél. : (+33) 3 84 66 01 20 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Représentés au Québec par
Eric Gabriel BEAUCHAMP
Agence Tannins
514 706 9877
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

ROGER HUET
Chroniqueur
Président du Club des Joyeux

calvet logo new

Les grands vins sont des miracles faits avec minutie et patience!

J’ai rencontré récemment Benjamin Tueux, œnologue, de la Maison Calvet, une des plus anciennes maisons de négoce de vins à Bordeaux.

R.H. – Parlez-nous des origines de la Maison Calvet.

B.T. – La Maison Calvet est très ancienne. Elle a été fondée en 1818. C’est une maison de production et de négoce de vins. C’est ce qu’on appelle un négociant éleveur. C’est un métier très traditionnel de Bordeaux, très classique. Le négociant est un intermédiaire entre le producteur de raisin et le consommateur. Le métier du producteur de raisin consistait à cultiver du raisin ou à faire du vin à l’occasion. Depuis le métier a beaucoup évolué. Les œnologues sont apparus et ce sont eux qui fabriquent maintenant le vin sur mesure, au goût du consommateur. C’est aujourd’hui ce que fait la Maison Calvet. Au départ on se limitait à l’achat, à la revente, et à l’exportation de vin vers l’Angleterre et la Hollande, les marchés traditionnels. Aujourd’hui nous envoyons les œnologues chez le consommateur, d’où ma présence ici. Nous prenons des informations sur les goûts, les demandes et les souhaits des consommateurs. Nous revenons avec cette information en France, nous en parlons aux viticulteurs partenaires, puisque nous n’avons pas des vignes afin d’être libres de pouvoir choisir le raisin.

maison calvet

La Maison Calvet

R.H. – Vous n’avez pas des vignes du tout?

B.T. – Non et c’est une volonté et notre force. Cela nous donne la possibilité de choisir. Nous avons un groupe de viticulteurs partenaires avec qui nous travaillons régulièrement, nous leur demandons de faire des choses que nous voulons vendre après, s’ils y arrivent nous leur achetons, s’ils n’y arrivent pas nous ne leur achetons pas. C’est comme un cuisinier qui va faire son marché, si les légumes ne sont pas bons il va les acheter ailleurs. Nous ne sommes pas obligés d’acheter si cela ne nous plaît pas; ce qui nous permet d’avoir une qualité très constante. Au niveau des marques, pour nous le plus important c’est d’avoir une constance dans le style et dans la qualité.

R.H. – La Maison Calvet appartient maintenant au groupe Les Grands Chais de France, depuis quelle année?

B.T. – Depuis 2007, c’est récent. Les Grands Chais de France est un groupe, mais aussi une société familiale gérée par une personne, Joseph Helfrich. C’est un très gros groupe qui produit plus de 400 millions de bouteilles par an. Calvet ne représente que 2% de cette production, c'est-à-dire 8 millions.

R.H. – Les Grands Chais de France est le deuxième groupe en importance en France, je crois?

B.T. – En production, et premier en exportation. Diverses marques, divers produits qui vont du Saint-Émilion Grand Crû au vin de table de monsieur tout le monde. Nous couvrons une variété de produits infinie ou presque.

R.H. – Comment sont les vins de la signature Calvet?

B.T. – Calvet est une marque, ce qui veut dire que nous avons un style à respecter, un goût particulier, un goût propre que nous avons bien calé depuis une dizaine d’années. Nos vins sont des vins modernes, mais nous devons toujours allier la modernité avec le côté traditionnel de Bordeaux. Lorsque le consommateur achète un vin bordelais il faut qu’il retrouve le goût d’un Bordeaux. À côté de cela nous avons voulu dépoussiérer l’image de Bordeaux et faire quelque chose de plus moderne. Nos vins sont à la fois plus naturels et plus accessibles pour les nouveaux consommateurs. Pas des vins secs, pas des vins durs, pas des vins agressifs, mais des vins ronds. Des blancs très frais, très aromatiques, et des rouges croquants, charnus.

R.H. – Vous vous décrivez comme un œnologue respectueux de la tradition dans ses moindres détails, néanmoins et pour employer un terme de robotique vous êtes aussi un œnologue et un biochimiste de la dernière génération et vous disposez des moyens à la fine pointe de la technologie qui vous permettent de faire face au gigantisme de votre groupe.

B.T. – Paradoxalement nous travaillons exactement de la même manière que si nous étions une petite société familiale. Parce que le vin ce n’est pas de la robotique, ce n’est pas de la chimie, et les œnologues nous ne sommes pas des magiciens; le travail a peu évolué. Les outils ont évolué, on dispose des techniques de maitrise de température et de contrôle, qui sont plus performantes, mais la méthode est exactement la même. On fait toujours du vin à partir de bon raisin, et cela ne changera jamais. Les outils seront changés, c’est tout, mais on a beau avoir des méthodes très pointues c’est toujours notre nez auquel on fait confiance et c’est le seul outil auquel on se fie. Notre groupe est peut être un des plus importants qui soient mais nous travaillons toujours de façon artisanale.

R.H. – Votre nez c’est un instrument de mesure, mais vous vous aidez quand même; en plus des dosages comme le degré d’alcool, l´acidité totale ou la volatilité, que vous faisiez toujours, vous faites maintenant le dosage de certains arômes, ce qui est en train de transformer votre art en science.

B.T. – C’est une nouvelle technique très récente, c’est vraiment la pointe de la recherche. Ce n’est pas pour fabriquer le vin, c’est plus pour savoir comment il est fait réellement. C’est plutôt un outil de recherche qu’un outil de production. On apprend, tous les jours, le vin est un produit très méconnu, même par les scientifiques, parce qu’il est très complexe. Nous avons maintenant des outils qui nous servent à comprendre, mais surtout pas à produire. Nous faisons toujours le vin avec notre nez, avec nos mains, avec notre bouche, et cela ne changera jamais !

R.H. – Chaque année c’est une surprise, vous ne pouvez pas vous fier à l’année précédente pour ce que vous allez faire.

B.T. – Non, jamais! Toutes les notes que nous prenons d’une année sur l’autre, nous les rangeons dans un tiroir et nous les oublions, c’est du passé. Chaque année est un nouveau défi.

R.H. – Le travail de l’œnologue est finalement très créatif.

B.T. – Très, et c’est surtout très empirique. Il n’y a quasiment pas de règles, nous sommes tout le temps à remettre en question ce que nous avons fait. L’année suivante sera différente, avec des règles toujours différentes.

Benjamin Tueux, avait apporté deux vins à déguster, deux vins dont ils sont les plus fiers à la Maison Calvet : Le Calvet édition limitée, 2009 blanc : 90% Sauvignon blanc, 10% Sauvignon gris; et le Calvet Réserve 2009 rouge: 70% Merlot, 30% Cabernet Sauvignon.

R.H. – Le Calvet édition limitée, 2009 blanc a une très jolie robe, très claire, cristalline avec une légère tendance au vert.

B.T. – Au niveau aromatique ce sont les parfums classiques du Sauvignon, ce sont les fleurs de genêts de fleurs blanches, mais surtout de pamplemousse qui va apporter cette fraîcheur. C’est un vin très désaltérant. C’est un vin d’apéritif pour être bu de façon décontractée.

R.H. – J’aime beaucoup ce parfum de fleurs, et de citron vert qui est si rafraîchissant.

B.T. – Tout cela est voulu, c’est contrôlé et maitrisé. C’est dû surtout à la date des vendanges. On vendange les raisins toujours une semaine plus tôt que la maturité classique pour obtenir ce côté un peu vert, un peu crépitant du vin.

R.H. – En bouche c’est un vin frais, agréable.

B.T. – C’est un vin sur la vivacité, sur la nervosité. Surtout pas trop, surtout pas trop acide, mais on a besoin d’avoir cette petite pointe acide à la fin et surtout cette pointe d’amertume qui va nous rafraichir la bouche et nous donner envie de nous resservir un autre verre. Ce sont des vins très désaltérants et pas du tout fatigants.

R.H. – C’est un vin qu’on peut même boire tout seul.

B.T. – C’est souvent fait pour. Pour les jeunes consommateurs c’est un vin qui plaît parce qu’il n’y a rien qui rebute, aucune lourdeur. Des vins légers en alcool aussi, donc des vins qui ne sont pas du tout agressifs. Et pour le consommateur averti, c’est un vin intéressant car il a une grande complexité, une grande richesse aromatique. C’est un vin à la fois abordable et sophistiqué.

Nous avons dégusté ensuite le Calvet Réserve 2009 rouge qui a une belle robe, d’un rubis profond.

calvet reserve 2010 75cl btl le 1

Le Calvet Reserve 2009 rouge

B.T. – Au premier coup de nez on sait qu’on est à Bordeaux, avec ce côté sous-bois, ce côté champignon, humus frais qui est très élégant et typiquement Bordeaux et qui est inimitable, dû au cépage car il est fait en majorité de Merlot et surtout au terroir. C’est le terroir qui nous donne la chance d’avoir ces arômes-là et que nous pouvons reproduire tous les ans de par la maîtrise du raisin qui est toujours le même. Après il y a une toute petite touche de bois pour apporter l’élégance et la complexité.

R.H. – En bouche c’est une merveille, un vin qui coule facilement, un vin agréable.

B.T. – Le problème lorsqu’on veut faire des vins sophistiqués c’est qu’on fait vite des vins durs, qui sont trop extraits, trop tanniques. Notre but était au contraire d’obtenir quelque chose de sérieux, mais en même temps très facile à appréhender. Nous avons voulu faire un vin charnu, qui donne vraiment l’impression de croquer le raisin. L’année 2009 nous a beaucoup aidés. C’est une année exceptionnelle qui nous a donné un vin exceptionnel.

Je recommande vivement ces vins à nos amateurs. Ils sont disponibles à la SAQ :

Code 44032 Cabernet-Sauvignon Calvet Réserve 14.95$
Code 10967514 Sauvignon-blanc Calvet Édition Limitée 13.65$

Voici les liens :

Benjamin Tueux, œnologue, Maison Calvet
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Maison Calvet
75 cours du Médoc, BP 11 33028 Bordeaux cedex
Gironde Aquitaine, France
Tél : +33(0)556435900

Représentés au Québec par:
Marika Synnett | Directrice Marketing - Québec
Mark Anthony Brands | 780 Brewster, Suite 02-150 | Montréal, QC, CANADA H4C 2K1
direct: 514-798-5308 | mobile: 514-686-6746 | fax: r : [ 0796 ] | Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Roger Huet
Chroniqueur vins et animateur de l’émission
Littérature et gourmandise
Président du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

dimanche, 19 juin 2011 20:53

Montréal, ville majeure design

Montréal, Ville UNESCO du design, porte son titre avec panache à son cinquième anniversaire!

Le Salon International du Design d’Intérieur 2011 qui s’est tenu place Bonaventure à Montréal, m’a fasciné.

Le SIDIM est organisé par l’Agence PID, co-présidée par Ginette et Brigitte Gadboury, et par Richard Vissandjee, comme directeur au développement des affaires. L’Agence PID publie également le Guide INTERIEURS EN VILLE et le magazine INTÉRIEURS. Leur portail RÉSEAU-DESIGN qui a été lancé au Salon, est une référence précieuse pour ce monde riche en créativité.

Le SIDIM est avant tout, une fête. Il concerne autant les objets de cuisine aux formes épurées, aux couleurs engageantes, que le mobilier, le revêtement mural, les objets de décoration, ou les créations pour le rangement. Tout, absolument tout, ce qu’on peut trouver dans une maison, dans les mains des créateurs devient art, luxe, rêverie!

mobilier moderne

Vous voulez rénover votre cuisine? De grâce n’allez pas dans un grand magasin, pour quelques dollars de plus thinkglass transforme votre cuisine en une œuvre d’art.. Besoin de rangement? Wall-out vous propose des solutions si innovatrices qu’elles vous laisseront bouche bée. Vous n’avez pas une grande salle de bain et vous voulez vous baigner dans le luxe?

Vanico Maronyx vous propose des solutions incroyables. Vous voulez faire rentrer l’art dans votre salle de bain? Jousse Cormier, avec son projet Titan intègre l’art aux panneaux de verre des douches. Jousse est le fils de Patrice Cormier le génie du réseautage. Vous voulez pousser plus loin? Kalia vous propose des robinets d’un design unique et d’une qualité remarquable.

Centura vous propose des matériaux superbes pour vos murs et vos sols, tandis que Calm-Tomlin vous apporte le design dans vos baignoires.

Laura-Émilie Côté, la talentueuse directrice générale d’Ardente m’a montré ses conceptions de produits exclusifs issus d’essences de bois du Québec. Je n’ai rien vu de plus beau. Elle m’a promis de créer à mon intention des porte-bouteilles pour le vin.

L’Atelier du Verre crée des pièces sculptées. J’ai vu la tête de la fille d’Annick Nabot l’artiste et j’ai demandé s’il était possible de commander ma propre tête en verre. Oui, c’est possible.

L’Atelier Cocote vous façonne des magnifiques lampes en placage de bois, à votre mesure, sur commande. Espace Mosaik façonne des sculptures et des meubles en bois, très design. Roche Bobois, comme toujours, cher et sublime. Hermes également dans le design de meuble contemporain; leur chaise en forme de cœur est une pure merveille. Dans l’hyper-innovation, Art et Design a présenté une table blanc et vert, en forme de demi-poire, sans pattes. Vous pouvez détacher du corps de la poire, les chaises. Qui est Paul? c’est une entreprise de mobilier imaginé par des designers de la nouvelle génération.

J’ai rencontré Jean-Claude Poitras, qui exposait une série de tissus. Ce designer hors norme, qui a fait sa marque dans la mode, est aussi présent et avec autant de bonheur dans les armoires de cuisine aux portes en vitrail, dans la porcelaine, dans le linge de table. Il a aussi déjà habillé des tables, entendez en haute couture!

Les aménagements floraux nous apportent des solutions intéressantes. Bucolic Home propose des parements végétaux, Vertuose des cloisons et des aménagements de terrasse, mais celui qui m’a séduit c’est Flower Box. Son créateur Thrierry Flamand nous propose des boites et des tubes en porcelaine que vous pouvez placer de façon sécuritaire sur n’importe quel mur, sans l’endommager. Les plantes sortent par des ouvertures et donnent de la vie à votre intérieur. Vous avez un petit coin tristounet dans votre appartement ou votre maison? Flowerbox!

flowerbox 1

Une grande section du Salon était naturellement consacrée à la peinture. Il y avait aussi des exposants étrangers. Le stand des créateurs de Haïti avait des objets très intéressants. Chuchai Traiteur avec ses innovations culinaires thaïlandaises et le Chocolatier Christophe Morel, faisaient les délices du Salon avec les superbes machines à café Saeco

Le Salon a aussi honoré les finissants en design de différents Cégeps qui ont pu exposer leurs travaux de fin d’études. Le talent est là, il faut leur donner une chance! J’ai beaucoup aimé les rencontres faites au hasard des promenades avec des designers, des architectes qui ont tellement à dire. J’ai été vraiment séduit par le projet ‘Beau, belle et bio à Montréal’ de Francine Nascivet, qui prépare un documentaire sur ‘Les meilleurs SPAS au Québec’

Pour toutes les informations sur le SIDIM voici les liens : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et le site . Ils peuvent vous brancher avec tout le monde des créateurs.

Roger Huet
Chroniqueur de vins et animateur de radio
President du Club des Joyeux
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.