lundi 20 mai 2024
Rose-Hélène Coulombe & Michel Jutras

Rose-Hélène Coulombe & Michel Jutras

Nous sommes deux experts contribuant à l’essor et au rayonnement des industries agricole, alimentaire, culturelle et touristique. Une approche d’accompagnement basée sur le jumelage d’expertises. Rose-Hélène Coulombe et Michel Jutras signent des chroniques dans les médias écrits. Ils partagent leurs savoirs et de leurs contacts auprès de jeunes professionnels qui bâtissent leurs carrières. Membres de jurys pour divers concours.Lire la suite...

Au 19e siècle, c’est grâce aux communautés religieuses masculines que l’on voit s’ouvrir les écoles d'agriculture pour les garçons dans le milieu francophone. Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1859), Oka (1893) et Saint-Hyacinthe (1898) se sont alors démarqués comme les grands pôles de la formation agricole au Québec. Les formations universitaires francophones d’agronomes et de vétérinaire, que nous connaissons aujourd’hui, découlent de ces institutions.

Suite à la réforme de l’éducation, à la fin des années 1960, tous les centres de formation deviendront laïcs et les religieux, désireux de poursuivre leur travail, seront intégrés aux équipes d’enseignants. En héritage, ils nous ont légué des traditions dans la culture des potagers et des arbres fruitiers. Leur influence est réelle dans l’enseignement agricole, maraîcher et horticole. Ils ont contribué à notre patrimoine agricole, alimentaire et culturel, ce qui permet, de nos jours, d’avoir une diversité des saveurs qui qualifie les territoires et caractérise notre gastronomie. On n’a qu’à penser au cidre de pommes, au fromage Oka ou aux bleuets enrobés de chocolat.

Du côté anglophone, Sir William Macdonald et James W. Robertson fondent en 1890 le Campus Macdonald de l’Université McGill, à Sainte-Anne-de-Bellevue, dédié à la formation agricole universitaire.

Trappe d’Oka

Les trappistes se retirent de l'enseignement agricole en 1962, suite à l'expiration d'une entente de 1930 qu’ils avaient conclue avec le gouvernement provincial selon laquelle ils s'engeaient à dispenser un enseignement universitaire en agriculture pour les trente prochaines années en échange d'une subvention de 300 000$. Les activités de l'Institut sont alors transférées à la faculté d'agronomie de l'Université Laval. En 1974, les moines d'Oka vendent la fromagerie et la coopérative Agropur l’acquiert un peu plus tard. Au tournant des années 2000, la communauté comptant à peine une trentaine de moines songe à se relocaliser et choisie de s’installer dans la région de Lanaudière, au pied de la Montagne coupée. Le monastère, construit en 2009, prendra le nom d’Abbaye Val Notre-Dame.

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

Nous trouvons important de rendre hommage à toutes les pionnières qui ont formé, développé et maintenu le goût pour les arts culinaires, les arts textiles et l’artisanat dans nos villes et villages québécois.

Parmi les bâtisseurs du Québec, on compte plusieurs femmes issues du monde de l’agriculture et de la colonisation. Les qualités les plus marquantes de ces bâtisseuses sont l’efficacité, l’imagination, le goût de réaliser et la débrouillardise avec peu de moyens et beaucoup de sérieux.

Une citation de Georges Bouchard, agronome et fondateur des Cercles de Fermières du Québec en 1915: «Les Arts domestiques sont une source de bénéfices, ils sont une source d’attraction touristique en plus d’être une noble tradition, un instrument de survivance.»

Depuis toujours, les recettes et les techniques culinaires se transmettent de mère en fille et elles se perfectionnent avec le temps. Autrefois, dans les foyers de la classe moyenne et ouvrière, les marchandises «achetées toutes faites», comme on disait dans le temps, étaient considérées comme des «articles de luxe». Chaque foyer se suffisait grâce à l’ingéniosité et à la vaillance des femmes. C’est dans ce contexte que l’on pouvait parler de «femmes dépareillées» qui veillaient au bien-être de tous les membres de leur famille en les habillant des pieds à la tête et en les nourrissant avec ingéniosité.

Aux quatre coins du Québec, les organisations féminines ont permis d’adapter et de renouveler sans cesse ces techniques artisanales qui autrefois étaient strictement utilitaires. Si les coffrets patrimoniaux du Québec s’enrichissent de si belle façon au fil des générations, on le doit en grande partie aux Cercles de Fermières du Québec qui ont mis de l’avant la devise : découvrir, moderniser, innover et créer.

Les organisations féminines ont été un apport précieux à la vie culturelle, sociale et aussi religieuse du Québec. Elles sont en quelque sorte une forme d’école populaire à la portée de plusieurs femmes. Être membre, éveille en chacune le désir d’apprendre tout en créant des contacts grâce au réseautage, un principe encore très actuel.

Quelques associations féminines qui ont marqué leur époque dont certaines sont encore actives :

  • Cercles des Fermières du Québec (CFQ)
  • Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS)
  • Quebec Women’s Institute (QWI)
  • Fédération des agricultrices du Québec (UPA)
  • Alliance des femmes professionnelles des métiers de bouche (Regroupement professionnel de chefs, cuisinières, pâtissières ayant existé de 1995 à 2013)
  • Association d’économie familiale québécoise (AEFQ) (ce regroupement de femmes économistes familiales a cessé ses activités en 2000)

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID 
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner 
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

Lors du premier volet de cette chronique, nous avons mentionné quelques organismes qui se sont démarqués dans l’histoire des organisations féminines au Québec. Ici, nous désirons rendre hommage aux Cercles des Fermières du Québec dont l’organisme est toujours présent dans l’ensemble des régions du Québec

Cercles des Fermières du Québec (CFQ) / Des femmes de défis

Les Cercles de Fermières du Québec ont été créés en 1915. Elles sont reconnues au titre des principales gardiennes de notre patrimoine culinaire et artisanal ; on les reconnaît à titre de femmes de tête avant-gardistes.

L’association a vu le jour suite à la réflexion avisée de deux agronomes, Georges Bouchard et Alphonse Désilets qui avaient découvert qu’en Europe il existait des clubs où les femmes élaboraient des moyens d’action pour élever leur niveau de vie matériel, intellectuel et moral et améliorer ainsi la qualité de vie de leurs familles. Au Québec, durant la même période, on pratique une agriculture héritée des us et coutumes de nos ancêtres visant la subsistance et l’autosuffisance.

La famille, bien qu’étant une entité économique, vit avec des ressources financières très limitées.Pour satisfaire ses besoins les plus élémentaires, tous les bras et les talents sont mis à contribution, on assiste à la transmission du savoir de mères en filles. Faute d’argent, le troc et l’entraide sont de rigueur. Dès la fondation des premiers cercles, les Fermières échangent entre elles leurs secrets culinaires et partagent leurs expériences.

Au Parlement de Québec en 1919, membres du premier comité exécutif élu à l’occasion du premier congrès général des Cercles de Fermières. (Collection Cercles de Fermières du Québec).

Les buts visés lors de la fondation comportaient trois grands aspects : revaloriser le travail agricole et la vie rurale en diminuant l’isolement, la routine et l’ignorance; redonner des lettres de noblesse à la besogne domestique en offrant à la femme rurale un enseignement ménager rationnel et renforcer les positions féminines par le droit d’intervention en ce qui concerne l’intérêt matériel, moral et culturel de la famille, de l’école, de la paroisse.

Au cours de leur histoire, les Cercles de Fermières du Québec ont participé à divers évènements pour assurer la transmission du savoir patrimonial en artisanat et en art culinaire. Les Fermières ont tenu, entre autres, un comptoir d’artisanat au Salon de la femme à Montréal durant plusieurs années. Elles ont été présentes pendant de nombreuses années à l’Exposition agricole provinciale de Québec où on retrouvait les pièces gagnantes des différentes régions.

Il importe aussi de mentionner leur collection de livres de cuisine «Qu’est-ce qu’on mange» qui a connu une popularité inespérée dès leur parution au début des années 1990. Ces livres de recettes demeurent, encore aujourd’hui, un des meilleurs témoins de notre patrimoine culinaire québécois. Les Cercles de Fermières du Québec ont survécu jusqu'à ce jour en dépit des difficultés qu'ils ont eus à surmonter. On doit ce succès et cette longévité au dévouement, au dynamisme et à la persévérance des femmes qui ont su diriger les destinées de cette association plus que centenaire.

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID 
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner 
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

mercredi, 24 mai 2017 14:23

Hommes engagés à nourrir le Québec

Nous sommes heureux de vous présenter le dernier livre de la Collection «Culture & Patrimoine» «Hommes engagés à nourrir le Québec», publié aux Éditions GID. Place à nos coups de cœur au masculin et leurs trésors, recettes, souvenirs, bons coups, anecdotes !

Dans HOMMES ENGAGÉS À NOURRIR LE QUÉBEC, nous avons choisi de privilégier les secteurs de l’agriculture, de la transformation alimentaire, de l’hôtellerie-restauration et de la formation. Nous rendons hommage à plusieurs hommes engagés dans le monde agricole, alimentaire et culinaire qui ont laissé leurs marques et qui prennent souvent le relais d’une génération à l’autre. On y trouve des histoires de familles et d’ambassadeurs ainsi que la mise en valeur des identités québécoises influencées par l’apport de nos ancêtres et des communautés culturelles, soient : trésors culinaires, produits agricoles, produits alimentaires et mets identitaires.

rose helene livre hommes engages nourrir quebec

Ce troisième livre complète la trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine». Notre premier livre rendait hommage aux femmes engagées à nourrir le Québec, le deuxième permettait de faire connaître les acteurs et les évènements qui ont permis de doter le Québec d’une culture culinaire.

Notre collection «Culture & Patrimoine» constitue les bases de notre projet reposant sur la mémoire collective québécoise. Ce sont les premiers jalons de notre plateforme, pour le patrimoine agricole, alimentaire et culinaire. Cette dernière est construite à partir de nos recherches, nos expériences et nos échanges avec des centaines et des centaines de personnes qui ont contribué avec fierté à la réalisation de cette oeuvre collective.

Par ces trois livres, nous vous transmettons le sens même de notre mission soit de «Donner à notre culture culinaire ses lettres de noblesse en offrant une vitrine au savoir-faire de nos artisans et artisanes de la production à la table». La réalisation de cette collection nous a permis de constater, qu’au Québec, une des forces de notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire repose sur le transfert des savoirs «de génération en génération», plusieurs histoires de familles le démontrent. Ce constat a été aussi à l’origine de nos choix, parfois pas toujours évidents. Il est encourageant de voir tous les acteurs qui sont à l’œuvre dans les différents secteurs de notre agriculture, notre industrie alimentaire et notre culture culinaire sans compter les secteurs satellites qui complètent la chaîne agroalimentaire.

Rose-Hélène et Michel, un heureux amalgame de l’agroalimentaire, du patrimoine, de la culture et du tourisme!

Un brin d’histoire…

Les origines de ce domaine d’études en tant que matière académique en Amérique du Nord remonteraient en 1899 à Lake Placid dans l’État de New-York. Ellen Richards, qui prônait l'application de la science dans la vie de tous les jours est considérée comme la fondatrice. Au même moment au Canada, Adelaïde Hoodless préconise la création de ce domaine d’études. Elle ouvre une école au Young Women’s Christian Association (YWCA) d’Hamilton, recommande au ministère de l’Éducation de l’Ontario l’introduction de l’enseignement ménager dans les écoles publiques, fonde l’Ontario Normal School of Domestic Science en 1903 et préside à la mise sur pied du Macdonald Institute of Home Economics à Guelph.

Lorsque le Macdonald Institute ferme ses portes dans les années 1960, l’Université de Guelph ouvre son College of Family and Consumer Studies. Aujourd’hui, on retrouve 140 programmes d’études dans les universités canadiennes : formations générales en économie familiale, formation spécialisée en nutrition, alimentation, textile, habillement et développement de l’enfant. Ces formations sont classées sous Sciences de la famille et de la consommation par l’Association des universités et collèges du Canada.

Le recteur de l’Université Laval a reçu en mars 2011 le Prix de l'Office de la protection du consommateur pour ses programmes en Sciences de la consommation. Lors de la remise de ce prix, le président de l’Office de protection du consommateur a affirmé que les Sciences de la consommation ont des retombées concrètes dans la société. Il a poursuivi en disant que les programmes formant les professionnels en consommation sont de plus en plus nécessaires dans cet univers en perpétuelle mouvance

Appuyée sur les sciences sociales, physiques, biologiques de même que sur l’analyse des méthodes de travail, des gestes et du temps, les programmes en Sciences de la consommation ou en Économie familiale ouvrent un éventail de carrières aux diplômés. La co-auteure de cet article, Rose-Hélène est fière de préciser qu’elle est économiste familiale de formation et de profession. 

rose helene economiste familiale livreGuide alimentaire visuel pour un pays en démarche d’alphabétisation – Burkina Faso (Photo Michel Jutras) Guide alimentaire visuel pour un pays en démarche d’alphabétisation – Burkina Faso (Photo Michel Jutras)

Différentes appellations de l’Association québécoise de l’Économie familiale au fil du temps 

  • 1968 : Association des diplômées en sciences ménagères et familiales
  • 1971 : Association des diplômées en sciences familiales
  • 1976 : Association des diplômées en économie familiale
  • 1980 : Association d’économie familiale du Québec
  • 1990 : L’association d’économie familiale du Québec 

Au début du 20e siècle, des associations d’économistes familiales sont fondées avec objectifs de soutenir les membres dans leurs interventions. Au Québec, lors de la révolution tranquille des années 1960, les professionnelles en économie familiale entreprennent des démarches de fusion de leurs associations pour une nouvelle orientation des actions, une meilleure synergie, une garantie de support des autorités ministérielles et un perfectionnement continu de leurs membres afin de faciliter leur adaptation aux besoins de la société.

L’AEFQ, qui comptait plus de 300 membres en 1990, a toutefois mis fin à ses activités en 2000 après l’abolition du programme d’économie familiale dans les écoles secondaires du Québec, programme qui était devenu obligatoire en deuxième année du secondaire en 1982, tant pour les garçons que pour les filles. Cependant, même si le programme d’économie familiale a été aboli, les besoins de base des cellules familiales sont toujours présents. Ce sont surtout les parents qui le disent et certains d’entre eux croient qu’un retour aux sources pourrait avoir sa place au Québec. Le mois de mars étant celui identifié pour souligner la journée internationale de la femme, la FIEF décrète en 1978, le jour du 20 mars comme la Journée mondiale de l’économie familiale.

Un bel exemple de transfert d’expertises

La publication de La cuisine au Burkina Faso, Du patrimoine culinaire à une alimentation améliorée (2004) - Association Burkinabè d’économie Sociale et Familiale, est un projet réalisé avec la collaboration de l’AEFQ (secteur Montréal) et l’appui financier de l’Agence canadienne de Développement International (ACDI). La réalisation de cet ouvrage a contribué au développement du pays à travers la valorisation des aliments locaux et des techniques culinaires traditionnelles. Il a également joué un rôle sur l’alphabétisation de la population en permettant de suppléer à l’insuffisance de documents pratiques de base, adaptés à l’alimentation et à la cuisine traditionnelle. Le livre a été publié en quatre langues et utilisé par des pays limitrophes du Burkina Faso.

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID 
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner 
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

Au Québec, la majorité des économistes familiales ont enseigné dans des écoles publiques. Les autres ont travaillé au sein des départements de relations publiques d’organismes privés et gouvernementaux et ceux de consultation ou d’assistance auprès des consommateurs pour les gouvernements et l’entreprise privée. Leurs champs d’actions étaient larges et correspondaient à plusieurs volets de base, dont: l’alimentation, la conservation des aliments, les conserves domestiques, le logement, l’habillement, la consommation, les méthodes de travail, les relations familiales, le développement de l’enfant. 

Économie familiale / Métamorphoses de la société 

L’économie familiale étant la recherche continuelle d’une amélioration des conditions de vie des individus et des familles dans leur rapport avec la société, les métamorphoses profondes de la société à travers le temps suscite des interventions particulières de la part des professionnels de ce secteur. À titre d’exemple, pendant les deux guerres mondiales, les cours sont davantage orientés sur la façon d'alléger les tâches ménagères et d'accroître l'autonomie des femmes.

Même après la Seconde Guerre mondiale la vie continue d'être difficile pour les Québécois. Progressivement, l’unité de la famille rurale perd de sa vigueur avec le départ des jeunes vers les villes pour trouver de l’emploi. Il faut beaucoup d'imagination aux familles pour joindre les deux bouts. On a recourt à différents moyens pour étirer le budget. On fait même du savon comme autrefois que l’on appelle «savon du pays» (un mélange d’eau, de graisse et de caustique).

Aujourd’hui, face au flot d’informations qui circulent sur l’alimentation, le développement de l’enfant, la protection de l’environnement et autres concepts de l’économie familiale, les professionnels de ce secteur se doivent d’être en recherche continue pour améliorer les conditions de vie des individus et des familles afin des les aider à mieux s’ajuster à la vitesse des changements de la société. 

(Collaboration spéciale de deux économistes familiales, Carmelle Thérien-Viau, membre du conseil d’administration de la Fédération internationale pour l’économie familiale de 1934 à sa retraite, et Marielle Préfontaine, qui a été Directrice de l’École de nutrition et d’études familiales de l’Université de Moncton) 

Dans le livre «Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012, les auteurs ont rendu hommage à des économistes familiales qui ont contribué à l’avancement de la profession au Québec et qui ont permis le rayonnement de nos forces sur la scène internationale. (Collaboration spéciale de Sœur Jeannine Cornellier, elle est de celles qui ont participé à cet avancement) 

Carmelle Thérien-Viau est native de Montréal. Pour sa famille, étudier est très important. Elle étudie à l’École ménagère provinciale où elle obtient en 1938 un Diplôme d’enseignement ménager décerné par l’Université de Montréal. Dans les années 1940, elle côtoie Jehane Benoît pour qui elle travaille, entre autres à son restaurant végétarien le Salad Bar, un concept très innovateur pour le temps. Carmelle aide à la préparation des salades et dessine et confectionne les modèles d’uniformes destinés aux serveuses de table. Cette spécialiste en arts textiles et vêtements a possédé une École de couture où elle a donné des cours de dessins de patrons et de méthodes de couture. Elle a ensuite enseigné plusieurs années à la CECM en arts ménagers. 

Henriette Rochette-Le Hir fait ses études primaire et secondaire à l’Académie St-Louis de France où elle reçoit un Diplôme Supérieur en Lettres-Sciences. Elle obtient une bourse pour s’inscrire à l’École Ménagère régionale de Loretteville, nouvelle orientation que les Sœurs de la Charité de St-Louis donnent à leur institution. Cette nouvelle approche semblait révolutionnaire car elle comportait - en plus des cours de base, français, anglais, sciences et mathématiques - des cours pratiques de cuisine et alimentation, couture et habillement, tissage, ainsi que des mises en situation pratique et un stage d’immersion. Dans ce cadre, elle a le privilège d’être recrutée par Évelyne Leblanc, du ministère de l’Agriculture d’Ottawa, pour l’assister au stand du ministère dans le cadre de l’Exposition agricole annuelle de Québec. Elle travaillera par la suite dans divers domaine se rattachant à l’économie familiale. En 1978, entre autres, la C.E.C.M, lui confie le mandat de recueillir les informations au sujet des projets pédagogiques novateurs existant dans les écoles de son territoire. À la fin de son mandat en 1979, trois publications sont éditées par le gouvernement du Québec : L’enfant de quatre à douze ans et l’école, L’adolescent et l’école, L’Enfant et les défis d’adaptation

Marielle Préfontaine est originaire de St-Marc-sur-Richelieu en Montérégie. Aînée des filles d’une famille agricole de onze enfants, elle a toujours aimé accompagner son père dans les travaux de la ferme, ce qui n’était pas très traditionnel à l’époque. Chez elle, le travail n’avait pas de sexe : son frère faisait des gâteaux avec leur mère et Marielle accompagnait leur père pour traire les vaches. Marielle n’a pas beaucoup d’intérêt pour les choses de la maison. Pour cette raison, ses parents qui désirent lui donner une éducation pour son avenir de femme et de future épouse, l’inscrivent à l’Institut familial des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, à St-Lambert sur la Rive-Sud de Montréal. Elle poursuit ses études à Montréal à l’Institut familial des Sœurs Grises et un an plus tard, à l’Institut de pédagogie familiale d’Outremont. Marielle est fière d’affirmer que Monseigneur Albert Tessier, directeur de la formation à l’Institut de pédagogie familiale, l’a beaucoup influencée dans son cheminement de vie. Il lui a appris l’importance de développer au maximum tout son potentiel. Elle a appliqué cette philosophie dans sa vie personnelle et professionnelle et l’a inculquée à son tour, à ses étudiantes et étudiants. En 1972, Marielle accepte un poste à l’Université de Moncton à titre de directrice de l’École de nutrition et d’études familiales, aujourd’hui connue sous le nom d’École des sciences des aliments, de nutrition et d’études familiales. Jusqu’en 1984, elle marque cette École du sceau de l’excellence, lui donne du prestige auprès des instances de l’Université et la fait connaître sur la scène internationale. 

Marie Barrette est native de Montréal. Elle fait ses études à l’Institut familial Sainte-Ursule, comté de Maskinongé, où elle obtient un Diplôme Supérieur d’enseignement ménager et d’éducation familiale. Elle complète, à l’Université de Montréal, un Baccalauréat ès sciences (1972) et une Maîtrise en nutrition (1975). Marie débute sa carrière à la C.E.C.M. en 1959. Elle y occupe divers postes : enseignante, chef de groupe, conseillère pédagogique. Son expérience la plus marquante a été le projet de coopération avec l’Association des Économistes sociales et familiales du Burkina Faso. 

Louise Bélanger-Mahoney a fait ses études à l’Institut familial St-Jacques-de-Montcalm dans Lanaudière. Par la suite, elle obtient un Baccalauréat Home Economics Education à l’Université Mount St-Vincent à Halifax en Nouvelle-Écosse, puis une Maîtrise Home Economics Education à l’Université Pennsylvania State au Massachusetts aux États-Unis. De retour au pays, elle s’établit à Montréal. Elle débute sa carrière par l’enseignement en économie familiale à la CECM. Elle est par la suite prêtée au ministère de l’Éducation à titre d’agente de développement pédagogique en économie familiale. Elle intervient alors dans tout le Québec. Plus tard, elle joint le ministère fédéral de la Consommation et des Corporations, au service d’aide aux consommateurs. C’est l’époque où la consommation commence à prendre de plus en plus d’espace sur la place publique et dans le portefeuille des consommateurs. Devant cet état de fait, Louise opte pour une orientation dans le domaine de la faillite auprès des consommateurs surendettés. 

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID 
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner 
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

lundi, 09 octobre 2017 07:40

Richesses régionales – 1re partie

Cette présentation des richesses régionales est issue de collectes de données et d’un travail de collaboration avec les regroupements agroalimentaires de chacune des régions touristiques du Québec. 

* Extraits du livre «Histoires de gourmands / Culture culinaire» *

Abitibi-Témiscamingue, Nunavik, Baie-James, Eeyou Istchee

La région a connu une immigration diversifiée provenant de partout au Québec. À partir des années 1915, 27 nationalités différentes dont des gens d’Europe de l’Est, d’Italie, de Chine sont venus également s’y établir. La cuisine s’est développée en s’inspirant des traditions amérindiennes locales et de ces nombreuses cultures. Aujourd’hui, on peut voir une plantation de vignes dans le secteur du Témiscamingue et consommer partout au Québec l’eau Eska de Amos. Le regroupement Goûtez l’Abitibi-Témiscamingue facilite l’approvisionnement de ces trésors régionaux au menu de plusieurs tables de la région, dans les marchés publics locaux et à l’extérieur du territoire.

Bas Saint-Laurent

Le Bas-Saint-Laurent n’a pas oublié ses vieilles traditions culinaires, on les sent présentes sur tout le territoire. On y retrouve l’agneau de Kamouraska, l’anguille, les produits de l’érable et bien d’autres. Il y a plusieurs années que l’on reconnaît le Bas-Saint-Laurent pour la qualité de ses pommes de terre et ses produits tels les herbes salées. La marque Saveurs du Bas-Saint-Laurent, regroupant plus de 160 entreprises, permet d’offrir des produits agroalimentaires locaux et des menus élaborés par des cuisiniers et pâtissiers qui savent mettre en valeur les trésors des producteurs et transformateurs.

Cantons-de-l’Est

Cette terre ancestrale des Abénaquis, devenue refuge des Loyalistes à la fin du 18e siècle, pays de colonisation anglo-saxonne et canadienne-française, a bénéficié, au cours des siècles, de multiples influences culturelles. La cuisine de cette région étonne par la diversité de ses saveurs. En effet, qui n’a pas entendu parler du canard du lac Brome, des vins de Dunham ou de Magog, des fromages de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, du moût de pomme, de la fleur d’ail et du cidre de glace. Cette région est riche en possibilités gourmandes, produits frais, produits transformés, truite d’élevage, fromages… Créateurs de saveurs Cantons-de-l’Est est la marque régionale qui les identifie.

Centre-du-Québec

La gamme de produits régionaux ne cesse de s’élargir d’année en année sur ce territoire. L’érable à sucre règne en roi dans cette région, notamment par la présence de la coopérative des producteurs de sirop d’érable de Plessisville et de son Festival de l’érable, un des plus vieux événements annuels du Québec. On identifie la canneberge à titre de produit spécifique, fruit qui est bien présent dans nos habitudes et nos traditions alimentaires. On compte également des fromageries réputées et un festival annuel qui a réuni l’ensemble des producteurs de fromages du Québec. C’est dans le cadre de cet évènement gourmand que le Concours des fromages fins du Québec (Prix Caesus) a été mis en place. La création de la fameuse poutine nous viendrait de ce coin de pays.

- Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.  

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire», 2014
«Hommes engagés à nourrir le Québec», 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans !

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

samedi, 21 octobre 2017 11:37

Richesses régionales – 2e partie

Cette présentation des richesses régionales est issue de collectes de données et d’un travail de collaboration avec les regroupements agroalimentaires de chacune des régions touristiques du Québec. 

* Extraits du livre «Histoires de gourmands / Culture culinaire» *

Chaudière-Appalaches

Conjuguant tradition et innovation, cette région a su développer une cuisine distinctive. Cette cuisine s’inspire des ressources abondantes de la région, dont l’érable à sucre pour lequel la région est le principal producteur au Québec. Chaudière-Appalaches est bien identifiée, entre autres, par la production du porc et des œufs de consommation. On y trouve également la caille, le faisan, la pintade, le lapin et même le sanglier, sans oublier l’esturgeon noir du Saint-Laurent. Cette région se démarque par ses entreprises affichant fièrement l’enseigne «Arrêt gourmand». Ce réseau régional met en vedette les produits de nos terroirs et propose aussi des circuits de balades gourmandes. Pour découvrir et goûter les saveurs de Chaudière-Appalaches, on n’a qu’à partir à la recherche de ces panneaux promotionnels.

Charlevoix

La topographie de la région favorise une production agricole particulière. Depuis déjà plusieurs années, des producteurs et jardiniers maraîchers ont introduit de nouvelles cultures telle la pomme de terre bleue. Des élevages spéciaux s’y implantent et on y trouve piscicultures de truite, élevage d’agneaux, de veau. L’industrie fromagère y est également très présente et La laiterie Charlevoix, de Baie-Saint-Paul, est certifiée économusée du Fromage. C’est une des premières régions à créer un circuit aux saveurs régionales. La Route des Saveurs de Charlevoix regroupe une quarantaine de producteurs, transformateurs et restaurateurs. Certaines boulangeries utilisent même les anciens fours à pains artisanaux. C’est l’agneau de Charlevoix qui a obtenu la première certification IGP (Indication Géographique Protégée) au Québec.

Côte-Nord (Manicouagan, Duplessis)

Quand on pense à la Côte-Nord, on pense immédiatement au crabe des neiges et à la crevette nordique que l’on appelle à tort la crevette de Matane. Ce territoire est riche en produits marins : mactre de Stimpson, couteau de mer, oursin, buccin, mye, concombre de mer, pétoncle géant et pétoncle cultivé. La pêche se fait dans le Saint-Laurent, de Tadoussac à Blanc-Sablon. Il y a eu beaucoup d’efforts de concertation de la part des cuisiniers afin de développer une cuisine régionale mettant leurs richesses alimentaires et culinaires en valeur. Les petits fruits sauvages y abondent : fraises des champs, framboises, bleuets, chicoutai, airelle vigne-d’Ida. L’airelle, aussi appelée graine rouge, est très prisée, notamment par les Innus qui l’appellent uishatshimina (fruits amers). Les richesses boréales y sont également en vedette : sapins, bouleaux, épinettes, le thé des bois, le pimbina, la camarine, la gadelle et autres.

Gaspésie

Le premier produit d’appel de la Gaspésie est, sans contredit, ses différentes espèces marines. Cette région est aussi propice à la fabrication de fromages, à la production laitière et bovine. Particulièrement en Haute-Gaspésie et dans la Baie des Chaleurs, la production de petits fruits est en émergence. La région a beaucoup à offrir et la «Gaspésie gourmande» en est un bel exemple. C’est une association axée sur la promotion des produits aux saveurs gaspésiennes. On peut aussi faire «Le tour de la Gaspésie», reconnu comme l’un des plus beaux parcours en Amérique, tout en découvrant et en dégustant les produits régionaux. Ce réseau comprend des artisans : producteurs, transformateurs, pêcheurs, restaurateurs, hôteliers et cuisiniers. Ils ont su se regrouper pour développer et faire découvrir leur terroir.

- Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.  

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire», 2014
«Hommes engagés à nourrir le Québec», 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans !

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

lundi, 04 décembre 2017 08:22

Richesses régionales – 5e partie

Cette présentation des richesses régionales est issue de collectes de données et d’un travail de collaboration avec les regroupements agroalimentaires de chacune des régions touristiques du Québec. 

* Extraits du livre «Histoires de gourmands / Culture culinaire» * 

Outaouais

«Croquez l’Outaouais» est devenu leur thème d’achat local. Dans cette région, il est possible d’acheter directement à la ferme que ce soit des fruits, des légumes et même certaines viandes. L’auto-cueillette, une autre façon de se procurer des produits tout en pratiquant une activité plein-air, est aussi populaire que les marchés publics. Les habitudes alimentaires de cette région ont probablement été influencées par les différents peuples qui s’y sont successivement établis : Loyalistes américains, Écossais, Irlandais, Allemands et Canadiens français. La cuisine de chantier a laissé des souvenirs heureux : fèves au lard, omelettes, crêpes, lard salé, etc. Le chevreuil, l’orignal, la perdrix, le brochet et le doré sont prisés par les chasseurs et les pêcheurs. Les plats de gibier, dont le cerf d’élevage, y sont particulièrement appréciés. Le poulet de grain et le fromage de chèvre sont au rang des produits qui confèrent une couleur locale.

Québec

«Le Parcours gourmand» créé dans cette région se veut une véritable expérience sensorielle. Ce réseau regroupe une cinquante d’entreprises agroalimentaires artisanales de la grande région de Québec, de Portneuf à Charlevoix. Un bel exemple de maillage entre producteurs, transformateurs, cuisiniers et épiciers qui nous permettent de découvrir la passion et le savoir-faire de ces artisans de la région de la Capitale Nationale. Le Marché du Vieux-Port de Québec offre aussi une belle vitrine de la richesse alimentaire de la région. Les fraises de l’Île d’Orléans sont toujours aussi réputées ainsi que la culture du cassis et la fabrication de son célèbre fromage d’antan, Le Paillasson. Québec, une région qui est fière d’afficher ses boissons artisanales, vins, cidres, bières et liqueurs, ainsi qu’une belle gamme de poissons fumés. Le secteur de Portneuf, au sud-ouest, est resté fidèle à la production du maïs, au point de faire du «maïs de Neuville» une spécialité reconnue.

Saguenay-Lac-Saint-Jean

Une région de riche terroir composée de multiples petits délices. C’est à cette région que l’on doit la légendaire tourtière du Lac, mélange de viandes et pommes de terre, présentée dans une abaisse de pâte. De cette tourtière, connue dans tout le Québec, les Jeannois en ont fait un plat traditionnel aux multiples viandes. C’est au Saguenay-Lac-Saint-Jean que les bleuets ont gagné leurs lettres de noblesse. Leur tarte aux bleuets est célèbre mais s’est ajouté, au rang des spécialités, les bleuets enrobés de chocolat des Pères trappistes. La gourgane, cette fève des marais, a trouvé dans cette région un terrain propice à sa culture et à la préparation d’une soupe traditionnelle. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean s’affiche de plus en plus par la cuisine nordique aux saveurs boréales. Et que dire du célèbre fromage Perron reconnu notamment sur la table de la royauté du Royaume-Uni.

- Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.  

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire», 2014
«Hommes engagés à nourrir le Québec», 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans !

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

jeudi, 26 janvier 2017 17:33

Héritage familial

Dans les familles québécoises, le plaisir de manger n'était pas seulement individuel mais souvent collectif. C’était le moment d’échanger, de partager, de s’amuser. Les repas de tous les jours et des fêtes ont toujours occupé une place importante dans nos vies familiale et sociale.

Tous les enfants du monde gardent un souvenir merveilleux de la cuisine de leur mère et de leurs grands-mères. Plusieurs femmes sont conscientes que les conjoints ressentent une certaine fierté en se rappelant la cuisine familiale, les bons petits plats de leur mère ou leur aïeule et cela constitue l’héritage, le patrimoine et aussi tous les trésors culinaires des traditions familiales québécoises.

Le patrimoine de nos familles est constitué de tout ce qui a marqué notre évolution. L’alimentation a toujours été au cœur des activités et des priorités des familles Ouellet-Coulombe et Héroux et Jutras et certainement pour plusieurs d’entre vous, chers lecteurs et chères lectrices. C’est là, tout comme nous que plusieurs d’entre vous ont appris la recherche du goût, de la qualité, du plaisir à manger et à partager.

Le patrimoine agricole, alimentaire et culinaire a toujours influencé notre façon de s’alimenter. Nous vous partageons ci-après deux recettes issues de nos coutumes familiales : «Le gâteau au lait de beurre» de la famille Ouellet-Coulombe et «La Poudingue» de la famille Héroux-Jutras.

samy Rose HélèneRose-Hélène et ses parents Jacqueline et Emmanuel - Repas de cérémonie – Stage au «P’tit foyer» - Institut familial Ste-Geneviève (Sœurs du Bon-Pasteur de Québec) 1967 (Collection famille Coulombe)

GÂTEAU AU LAIT DE BEURRE

Un classique d’une famille dont le père Emmanuel Coulombe était beurrier

1/2 tasse beurre mou
1 3/4 tasse de sucre
2 œufs légèrement battus
3 tasses farine
1/2 c. thé muscade
1c. thé cannelle
1/4 c. thé clou de girofle
1 c. thé vanille
2 c. thé soda à pâte
1 tasse de lait de beurre (babeurre)
1 tasse raisins secs

  • Battre le beurre avec le sucre.
  • Ajouter les œufs et bien battre.
  • Enfariner les raisins secs avec un peu de farine.
  • Ajouter les ingrédients secs, le lait et la vanille et bien mélanger le tout.
  • Ajouter les raisins secs enfarinés.
  • Verser dans le moule et mettre au four préchauffé à 350oF pour 40 minutes.
  • Sortir du four, laisser reposer quelques minutes et démouler sur une grille.

Le lait de beurre aussi appelé «babeurre» est le résidu de la séparation de la crème et du lait lors de la fabrication du beurre. Son goût est un peu aigre. Au repos, le lait de beurre a tendance à se séparer, d’où l’importance de bien brasser avant usage. Il a une valeur nutritive semblable au lait écrémé ou partiellement écrémé. Produit de substitution : 1 tasse de lait mêlée à 2 c. à thé de vinaigre.

samy Les soeurs Héroux

Mariette avec ses soeurs Louise, Brigitte et Berthe présentant la Poudingue (Collection famille Héroux)

POUDINGUE

Un classique du temps des Fêtes en Mauricie, dans la famille Héroux et celle de Mariette et Hubert

Étapes préparatoires

  • Faire cuire une patte de porc dans l’eau froide pour obtenir un bouillon. Il faut suffisamment d’eau pour couvrir la viande.
  • Saler, poivrer et ajouter un oignon coupé en morceaux
  • Mettre au four à 350oF durant 2 heures minimum, il faut que la viande soit bien cuite
  • Retirer la patte, la dépecer et garder la viande réfrigérée pour plus tard
  • Conserver le bouillon à part dans un chaudron suffisamment grand pour recevoir les poudingues et les morceaux de porc plus tard

1re préparation

Abaisse de pâte pour faire les poudingues
1 tasse de bouillon de cuisson de la patte de porc
2 tasses de farine
1 tasse de lait
Sel

  • Mélanger dans le bouillon tiède, la farine, le lait, la poudre à pâte, le sel pour créer une belle boule de pâte uniforme

2e préparation

2 livres de votre préparation cuite de viande à tourtière préférée (froide ou à la température de la pièce)

  • S’enfariner les mains pour assurer une meilleure manipulation
  • Étendre la pâte et la découper en carrés de 2“ X 2“
  • Faire un nid dans le creux de la main avec le carré de pâte
  • Déposer 1 c. à table de préparation de viande à tourtière dans le carré
  • Fermer le carré en humectant les rebords avec du lait et former une boule de poudingue uniforme. Attention de ne pas surcharger de viande car la poudingue percera à la cuisson.
  • Déposer les poudingues et les morceaux de patte de porc dans le bouillon chaud. Faire cuire sur le poêle à feu moyen environ 20 minutes. Le bouillon doit recouvrir les poudingues complètement. Il faut retourner les poudingues délicatement pour ne pas les percer et assurer une cuisson uniforme.
  • Ce mets doit se servir bien chaud

Donne 25 à 30 poudingues.

Petits conseils

  • Il est possible de faire les poudingues à l’avance et les faire congeler; cependant, il faut les faire décongeler avant de les cuire. Ça rend la tâche plus facile lors de la cuisson finale.
  • On peut accompagner de pommes de terre, de betteraves chaudes, de légumes variés, de dinde tranchée avec atocas ou tout autre mets traditionnel du Temps des Fêtes.

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie