lundi 20 mai 2024
Rose-Hélène Coulombe & Michel Jutras

Rose-Hélène Coulombe & Michel Jutras

Nous sommes deux experts contribuant à l’essor et au rayonnement des industries agricole, alimentaire, culturelle et touristique. Une approche d’accompagnement basée sur le jumelage d’expertises. Rose-Hélène Coulombe et Michel Jutras signent des chroniques dans les médias écrits. Ils partagent leurs savoirs et de leurs contacts auprès de jeunes professionnels qui bâtissent leurs carrières. Membres de jurys pour divers concours.Lire la suite...

Les communautés qui offrent ce type d’enseignement ménager et qui suivent les traces des pionnières sont : Ies Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours, les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, les Sœurs de la Providence, les Sœurs de la Charité (Sœurs Grises) de l’Hôpital général de Montréal, les Servantes du Cœur Immaculé de Marie dites Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, les Sœurs de la Charité de Saint-Louis, les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire, les sœurs de l'Assomption de la Sainte-Vierge, les Soeurs de Sainte-Croix, les Filles de Jésus et les Sœurs de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal.

Au cours des années suivantes le nombre d’écoles s'est accru, passant de seize à quarante-trois.

En quelques années à peine, l’Abbé Tessier a complètement transformé les programmes de formation. Parmi les innovations les plus audacieuses, il y a eu les stages. L’un de puériculture et l’autre en tant que maîtresse de maison au «Petit foyer» (emplacement situé à l’intérieur de l’Institut familial, il comportait les pièces d’une vraie maison, cuisine, salle à manger, salon). La religieuse responsable de «Petit foyer» laissait la responsabilité de toutes décisions à l’étudiante et n’intervenait que pour prévenir de graves erreurs.

En 1941, le Comité catholique accordait aux Instituts familiaux le privilège d’un diplôme supérieur donnant le droit d’enseigner les arts ménagers dans les écoles publiques du Québec. Les années 1950 ont constitué l'âge d’or de ces Instituts.

Jusqu’en 1960, on compte cinquante-huit écoles. Les religieuses collaboraient avec entrain et confiance, elles enseignaient autant les matières académiques que les notions de base de gestion, de pédagogie familiale offertes par les Instituts familiaux plus importantes que des techniques de cuisine, de couture, de décoration intérieure et de puériculture. Les religieuses des Instituts familiaux se perfectionnaient dans des écoles spécialisées, telles l'École supérieure des arts et métiers, l'Institut pédagogique des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame à Westmount et l’École supérieure de Pédagogie familiale des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie à Outremont.

Au départ, les premiers professeurs de cet Institut, fondé par l’abbé Albert Tessier à l’automne 1942, ont été des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, plusieurs religieux dont le père Alcantara et l’abbé Lussier et quelques autres professeures universitaires laïques.

En 1947, l’Université de Montréal accordait la catégorie d’École affiliée à l’École supérieure de Pédagogie familiale avec privilège de décerner un Baccalauréat en Pédagogie familiale.

Parmi toutes les diplômées de l'Institut, 115 religieuses ont obtenu leur baccalauréat alors que 112 ont obtenu un diplôme supérieur de pédagogie familiale. De plus, 129 laïques étaient bachelières et 194 ont obtenu leur diplôme supérieur. Ce type de formation suscitait de l’admiration devant l’étonnante fusion de pensée dont témoignait le comportement des religieuses de trente ou quarante communautés du Québec.

L’adoption du projet de Loi 60 marque la fin des Instituts familiaux. Vers 1965, tout le Québec a assisté à un très grand bouleversement du système scolaire qui a marqué la création du ministère de l'Éducation. Les Instituts familiaux ont donc été évalués, les résultats ont montré qu'ils ne pouvaient pas se donner les structures nouvelles et nécessaires pour former les étudiantes et les préparer plus adéquatement à accéder au système universitaire. Cette étape marquait la fin d'une époque charnière de notre histoire et de la transmission du savoir mis en lumière par le travail acharné et les réalisations exceptionnelles de ces pionnières de I’enseignement au féminin.

Aujourd’hui, on dit qu’on innove en éducation, en expérimentant des formations, de niveau secondaire, où les élèves se retrouvent dans des locaux reconstituant un lieu de vie où ils apprennent les principes de l’art ménager et culinaire afin de devenir autonome et améliorer leur santé.

(Collaboration spéciale, certaines informations sont extraites du texte : Cornellier, Jeannine, «Du coton à la soie, enseignez-moi ma soeur…», magazine Histoire Québec, volume 13, numéro 2, 2007, pages 39–43.)

* Légende de la photo principale: Trois étudiantes en cours de cuisine, date inconnue (Collection Sœurs du Bon-Pasteur de Québec)

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.
Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner

notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

jeudi, 26 janvier 2017 17:33

Héritage familial

Dans les familles québécoises, le plaisir de manger n'était pas seulement individuel mais souvent collectif. C’était le moment d’échanger, de partager, de s’amuser. Les repas de tous les jours et des fêtes ont toujours occupé une place importante dans nos vies familiale et sociale.

Tous les enfants du monde gardent un souvenir merveilleux de la cuisine de leur mère et de leurs grands-mères. Plusieurs femmes sont conscientes que les conjoints ressentent une certaine fierté en se rappelant la cuisine familiale, les bons petits plats de leur mère ou leur aïeule et cela constitue l’héritage, le patrimoine et aussi tous les trésors culinaires des traditions familiales québécoises.

Le patrimoine de nos familles est constitué de tout ce qui a marqué notre évolution. L’alimentation a toujours été au cœur des activités et des priorités des familles Ouellet-Coulombe et Héroux et Jutras et certainement pour plusieurs d’entre vous, chers lecteurs et chères lectrices. C’est là, tout comme nous que plusieurs d’entre vous ont appris la recherche du goût, de la qualité, du plaisir à manger et à partager.

Le patrimoine agricole, alimentaire et culinaire a toujours influencé notre façon de s’alimenter. Nous vous partageons ci-après deux recettes issues de nos coutumes familiales : «Le gâteau au lait de beurre» de la famille Ouellet-Coulombe et «La Poudingue» de la famille Héroux-Jutras.

samy Rose HélèneRose-Hélène et ses parents Jacqueline et Emmanuel - Repas de cérémonie – Stage au «P’tit foyer» - Institut familial Ste-Geneviève (Sœurs du Bon-Pasteur de Québec) 1967 (Collection famille Coulombe)

GÂTEAU AU LAIT DE BEURRE

Un classique d’une famille dont le père Emmanuel Coulombe était beurrier

1/2 tasse beurre mou
1 3/4 tasse de sucre
2 œufs légèrement battus
3 tasses farine
1/2 c. thé muscade
1c. thé cannelle
1/4 c. thé clou de girofle
1 c. thé vanille
2 c. thé soda à pâte
1 tasse de lait de beurre (babeurre)
1 tasse raisins secs

  • Battre le beurre avec le sucre.
  • Ajouter les œufs et bien battre.
  • Enfariner les raisins secs avec un peu de farine.
  • Ajouter les ingrédients secs, le lait et la vanille et bien mélanger le tout.
  • Ajouter les raisins secs enfarinés.
  • Verser dans le moule et mettre au four préchauffé à 350oF pour 40 minutes.
  • Sortir du four, laisser reposer quelques minutes et démouler sur une grille.

Le lait de beurre aussi appelé «babeurre» est le résidu de la séparation de la crème et du lait lors de la fabrication du beurre. Son goût est un peu aigre. Au repos, le lait de beurre a tendance à se séparer, d’où l’importance de bien brasser avant usage. Il a une valeur nutritive semblable au lait écrémé ou partiellement écrémé. Produit de substitution : 1 tasse de lait mêlée à 2 c. à thé de vinaigre.

samy Les soeurs Héroux

Mariette avec ses soeurs Louise, Brigitte et Berthe présentant la Poudingue (Collection famille Héroux)

POUDINGUE

Un classique du temps des Fêtes en Mauricie, dans la famille Héroux et celle de Mariette et Hubert

Étapes préparatoires

  • Faire cuire une patte de porc dans l’eau froide pour obtenir un bouillon. Il faut suffisamment d’eau pour couvrir la viande.
  • Saler, poivrer et ajouter un oignon coupé en morceaux
  • Mettre au four à 350oF durant 2 heures minimum, il faut que la viande soit bien cuite
  • Retirer la patte, la dépecer et garder la viande réfrigérée pour plus tard
  • Conserver le bouillon à part dans un chaudron suffisamment grand pour recevoir les poudingues et les morceaux de porc plus tard

1re préparation

Abaisse de pâte pour faire les poudingues
1 tasse de bouillon de cuisson de la patte de porc
2 tasses de farine
1 tasse de lait
Sel

  • Mélanger dans le bouillon tiède, la farine, le lait, la poudre à pâte, le sel pour créer une belle boule de pâte uniforme

2e préparation

2 livres de votre préparation cuite de viande à tourtière préférée (froide ou à la température de la pièce)

  • S’enfariner les mains pour assurer une meilleure manipulation
  • Étendre la pâte et la découper en carrés de 2“ X 2“
  • Faire un nid dans le creux de la main avec le carré de pâte
  • Déposer 1 c. à table de préparation de viande à tourtière dans le carré
  • Fermer le carré en humectant les rebords avec du lait et former une boule de poudingue uniforme. Attention de ne pas surcharger de viande car la poudingue percera à la cuisson.
  • Déposer les poudingues et les morceaux de patte de porc dans le bouillon chaud. Faire cuire sur le poêle à feu moyen environ 20 minutes. Le bouillon doit recouvrir les poudingues complètement. Il faut retourner les poudingues délicatement pour ne pas les percer et assurer une cuisson uniforme.
  • Ce mets doit se servir bien chaud

Donne 25 à 30 poudingues.

Petits conseils

  • Il est possible de faire les poudingues à l’avance et les faire congeler; cependant, il faut les faire décongeler avant de les cuire. Ça rend la tâche plus facile lors de la cuisson finale.
  • On peut accompagner de pommes de terre, de betteraves chaudes, de légumes variés, de dinde tranchée avec atocas ou tout autre mets traditionnel du Temps des Fêtes.

NOTES

Les chroniques sont tirées de notre trilogie «Culture & Patrimoine»

Dans nos écrits, nous choisissons la nomenclature des régions touristiques pour l’identification des régions car c’est la plus usuelle pour le public en général.

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Nous sommes fiers de contribuer à préserver et à faire rayonner
notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et ses artisans!

Rose-Hélène Coulombe
Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand et co-auteure de la trilogie

Michel Jutras
Expert-conseil en gestion culturelle et touristique et co-auteur de la trilogie

Notre culture et notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire ont toujours influencé notre façon de s’alimenter.

 

samy histoiredegourmands guide


Au Québec, notre cuisine évolue au rythme d’une culture qui s’imprègne de tradition et de modernité, des richesses de nos régions, des apports des communautés culturelles et des tendances contemporaines pour l’achat local, le développement durable, la préoccupation de la santé et le tourisme gourmand. C’est à tous ces gens qui ont permis cette évolution et qui ont nourri cet héritage agricole, alimentaire et culinaire, et à ceux qui viendront, que nous désirons rendre hommage dans ce livre.

Cette richesse contribue, sans contredit, au rayonnement de notre notoriété québécoise. Les paysages, les produits et les savoir-faire locaux, souvent associés dans le vocable «produit de terroir», font partie de cette nouvelle réalité. Ce patrimoine, à travers ses traditions et son expression gourmande actuelle, correspond de plus en plus aux intérêts des excursionnistes et des touristes d’ici et d’ailleurs. Actuellement, on assiste à un maillage entre les approches traditionnelles et les tendances modernes de l’offre gourmande. En s’intéressant à nos produits, les gens profitent de découvertes de notre histoire, de notre culture et de nos artisans de la terre et de la mer à la table. La valorisation patrimoniale représente donc un enjeu culturel et social d’importance pour l’ensemble des régions du Québec.

Source: Le site de l'association de la presse gastronomique et hotelière du Québec

Rose-Hélène Coulombe & Michel Jutras

NOTE DE L'ÉDITEUR

Le présent a une histoire. Chaque association, personnage, établissement ont leur histoire. C'est un livre, plutôt un guide pour mieux comprendre notre histoire gastronomique du Québec.
C'est un guide que toutes les écoles hôtelières devraient recommander à leurs élèves.
34,95$

Notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire a toujours influencé notre façon de s’alimenter.

Au Québec, notre cuisine évolue au rythme d’une culture qui s’imprègne de traditions et de modernité, des richesses de nos régions, des apports des communautés culturelles et des tendances contemporaines pour l’achat local, le développement durable, la préoccupation de la santé et le tourisme gourmand. Nos chroniques vont s’inspirer de nos livres de la collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID. Elles rendront hommage à tous ces acteurs qui ont bâti notre patrimoine agricole, alimentaire et culinaire et à ceux qui viendront.

Plusieurs acteurs ont joué un rôle important.

Au 20e siècle, la transmission du savoir-faire au sein de nos familles québécoises, se faisait de mère en fille, cela aura permis à plusieurs femmes de préserver nos traditions. Chez les hommes, particulièrement dans le monde agricole, la coutume voulait qu’ils transmettent leur savoir-faire à leurs fils. Ces héritages auront permis la reconnaissance de la richesse de notre patrimoine agricole, alimentaire, culinaire, culturel et artisanal tant au Québec qu’au-delà de nos frontières.

Dans le secteur de l’enseignement, les communautés religieuses féminines dans les écoles ménagères, les instituts familiaux et l’Institut de pédagogie familiale ont érigé les bases de la formation et assuré le rayonnement de nos traditions et de l’évolution des valeurs familiales. Quant aux communautés religieuses masculines, on leur doit la formation de nos professionnels dans les secteurs agricoles et un héritage pour certains de nos produits phares, cidre, fromage, volailles (La poule Chanteclerc)…

Les associations féminines représentent les groupes qui ont fait beaucoup pour le développement des arts culinaires et de l’artisanat au Québec et pour la place des femmes en agriculture et même pour les métiers de bouche. Les membres des Cercles de Fermières du Québec sont reconnues au titre des gardiennes de notre patrimoine culinaire et artisanal.

Les techniciennes des arts domestiques du ministère de l’Agriculture et du Département de l’Instruction publique qui avaient une formation en économie familiale, ont quant à elles sillonné les routes du Québec pour transmettre leur expertise à la population féminine. On les avait surnommées gentiment les Filles du Gouvernement.

Les économistes familiales, profession très reconnue au 20e siècle, oeuvraient dans toutes les sphères de la société québécoise : arts textiles, art culinaire, art de se loger et l’art de gérer la vie familiale. Certaines d’entre elles enseignaient aux femmes et aux jeunes, d’autres étaient impliquées en recherche et développement de produits soit au Gouvernement fédéral (ministère de l’Agriculture et celui des Pêches), au Gouvernement du Québec (ministère de l’Agriculture, Département de l’Instruction publique) et plusieurs se retrouvaient dans les industries alimentaires. Ces professionnelles travaillaient également à la diffusion d’informations relatives à la conservation des aliments, et à leur manipulation sécuritaire, à l’initiation aux nouvelles technologies, on n’a qu’à penser à l’utilisation du four micro-onde et aux appareils électriques lors de leur apparition sur le marché.

On ne peut oublier toutes les actions menées par les techniciens agricoles, les agronomes, les vétérinaires et les ingénieurs agricoles dans les différents bureaux régionaux du MAPAQ, au siège social à Québec et son bureau satellite à Montréal. Pour compléter il y a aussi tous ces autres acteurs qui ont contribué à faire évoluer notre Québec agricole, alimentaire et culinaire : producteurs agricoles, transformateurs alimentaires, distributeurs alimentaires, cuisiniers, formateurs, journalistes, chroniqueurs, promoteurs d’évènements pour ne nommer que ceux-là.

«Donner à notre culture culinaire ses lettres de noblesse en offrant une vitrine au savoir-faire de nos artisans de la production à la table»

Rose-Hélène Coulombe, Experte-conseil en agroalimentaire et en tourisme gourmand
Michel Jutras, Expert-conseil en gestion culturelle et touristique

Trilogie de la Collection «Culture & Patrimoine» aux Éditions GID
«Femmes engagées à nourrir le Québec», 2012
«Histoires de gourmands / Culture culinaire. 2014
«Histoires de gourmands / Des produits et des hommes» (Titre provisoire) parution printemps 2017

Rose-Hélène Coulombe et Michel Jutras

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