jeudi 2 mai 2024
Surtourisme causé par Instagram: «Pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi? »

Surtourisme causé par Instagram: «Pourquoi a-t-on tant besoin de rapporter une photo parfaite comme preuve d’un voyage réussi? »

L’appli contribue à l’explosion de ce tourisme de masse extrême qui abîme des sites naturels. La photographe Natacha de Mahieu a illustré ce fléau qui touche les paysages “instagrammables”, des gorges de l’Ardèche jusqu’au désert des Bardenas, en Espagne.

Un embouteillage sous le pont d’Arc, en plein cœur des gorges de l’Ardèche ? Cet été, la grande arche de pierre a vu défiler des touristes à pied, en canoë ou en kayak. Au point de ressembler au périphérique parisien à l’heure de pointe. Une fréquentation à l’extrême, difficilement croyable sur la petite rivière encaissée ardéchoise dont les images de Natacha de Mahieu apportent la preuve. Dans sa série Théâtre de l’authenticité, la jeune photographe belge utilise la technique du timelapse – sur une durée qui s’étend de quelques minutes à une heure et demie, elle répète puis superpose les photos prises au même emplacement afin de matérialiser le flux de visiteurs sur une seule et même composition. « Nous n’avons pas conscience que nous sommes parfois des milliers à passer sur un sentier, analyse-t-elle. Cette pression reste invisible, d’autant que nous prenons soin de l’effacer des photos que nous postons sur les réseaux sociaux… La bonne photo, c’est celle où il n’y a personne ! »

Lire la suite: Télérama.fr du 25 août 2022