vendredi 3 mai 2024
«Les relations publiques : ma profession de foi,»

«Les relations publiques : ma profession de foi,»

Directeur général d’Éduc’alcool durant 32 ans, Hubert Sacy a tout dernièrement reçu le Prix Hommage de l’Association québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP).

À cette occasion, il a fait état de sa conception des relations publiques, qui a été fort appréciée.

Nous la reproduisons ici, car elle peut être utile à plusieurs de nos lectrices et lecteurs.

 

Notes pour l’intervention d’Hubert Sacy à la remise du Prix Hommage de la SQPRP.

Merci infiniment. Mes remerciements sont d’autant plus sentis que la reconnaissance par les pairs est la plus gratifiante de toutes.

Mais – vous le savez  aussi bien que moi – personne ne fait jamais rien tout seul. Il y a une très grande part de ce Prix qui revient à celles et ceux qui m’ont accompagné dans mon parcours. Je ne peux pas tous les nommer mais je mentionne seulement les trois qui sont ici ce soir.  

  • Odile Paradis qui, à la STM, a été à la fois un appui inébranlable et une critique impitoyable; elle m’a rendu meilleur.
  • Mes complices chez TACT : Vanessa Roland, aujourd’hui à la SQDC et Marie-Pier Côté, toujours chez TACT; elles m’ont été indispensables.

Je profite de cette tribune pour rappeler aux employeurs et aux clients que les relations publiques ne sont pas une fonction tactique, mais une fonction stratégique. Les relationnistes ne sont pas des exécutants mais des gestionnaires. Des gestionnaires d’enjeux, des gestionnaires d’image, des gestionnaires de réputation, des gestionnaires de projets, des gestionnaires de crise. Et qu’il faut les mettre à contribution en amont et pas en aval de la prise de décisions. 

Je le précise parce que je suis avant tout un relationniste et que je n’ai jamais cessé de l’être. La vie professionnelle m’a conduit à devenir dirigeant mais, je n’ai jamais perdu de vue 3 principes des relations publiques que je souhaite réitérer ce soir ; pas comme une leçon de morale, mais comme une profession de foi. 

D’abord, la rigueur. Notre profession est rigoureuse. Elle s’accommode mal des raccourcis, des approximations, des coins ronds et des à peu près. Elle est faite de recherche, d’analyse, de réflexion, d’effort et d’évaluation. Et non; ce n’est pas un métier facile, ni un spectacle d’impro conçu sur un coin de table. Il est fait de 5% d’inspiration et de 95% de transpiration. 

Ensuite, l’éthique et la déontologie. On attribue à Mark Twain cette boutade : « Ne laissez jamais la vérité gâcher une bonne histoire ». Pour nous, relationnistes, ça veut dire ne jamais céder à la tentation de sacrifier la vérité sur l’autel d’une histoire, si bonne soit-elle. De nos jours alors que l’on assiste souvent à du grand n’importe quoi, le respect de l’éthique et la recherche de la vérité, sont les plus grands défis de notre profession.  

Enfin, la langue française. Tout au long de mon demi-siècle de carrière, j’ai été intransigeant à ce sujet. Comme communicateurs, particulièrement au Québec, nous avons la responsabilité et même le devoir, de promouvoir la qualité du français, de tirer nos compatriotes vers le haut, pas de les pousser vers le bas. 

J’ai parfois entendu : « oui mais le mot anglais exprime mieux la chose » ou encore : « ça rejoint mieux les jeunes, c’est comme ça qu’ils parlent » et autres prétextes. Et j’ai toujours répondu : Ce n’est pas parce que, toi, tu ne connais pas la bonne expression française qu’elle n’existe pas. Ça, c’est de l’incompétence. Notre langue est immensément riche, elle a son génie propre et, en plus d’être notre facteur d’identité, elle est notre outil de travail et sa qualité c’est le reflet de notre compétence.

Je termine en vous disant qu’au fond je crois que ce n’est pas tant ce que j’ai fait que souligne ce Prix Hommage mais comment ça a été fait. Je le reçois donc avec beaucoup de reconnaissance bien sûr, mais surtout avec une immense humilité, parce que ce n’est pas à Hubert Sacy qu’il est décerné.  

C’est à la rigueur, à l’éthique et à la qualité du français qu’il est attribué.

Merci de m’avoir entendu.

Le 31 mai 2023

Hubert Sacy