vendredi 3 mai 2024
L'eau à gogo presque gratuitement pour les multinationales sonne-t-elle le glas des bas prix?

L'eau à gogo presque gratuitement pour les multinationales sonne-t-elle le glas des bas prix?

Des multinationales comme Coca-Cola et Pepsi s’approvisionnent aux réseaux publics de distribution d’eau à un prix dérisoire, emballent l’eau filtrée dans du plastique, la vendent, puis laissent les municipalités gérer les bouteilles vides.

Quand vous achetez leurs contenants, vous payez donc trois fois. Pour la bouteille, pour le financement des réseaux de distribution d’eau et pour le traitement des matières résiduelles.

Ce n’est pas un produit, c’est un déchet. Ce n’est pas une activité économique, c’est du siphonnage d’un bien public.

Québec leur facture 0,0000035 $ par litre. Ce tarif est inchangé depuis 2011. En Italie, le prix est 1000 fois plus élevé. Et 4000 fois plus au Danemark.

Pourtant, ces sociétés auraient les moyens d’en faire un peu plus. Par exemple, Pepsi a déclaré des revenus nets de 7,6 milliards US en 2021…

Ce n’est pas tout. Pour évaluer le volume d’eau prélevé, Québec s’en remet aux estimations faites par les entreprises. Dans leurs vieilles infrastructures, un droit acquis leur permet de le faire sans compteur. La marge d’erreur peut s’élever à 25 %.

Et en plus, cela s’effectue en secret. En mai, les embouteilleurs ont gagné devant la Cour du Québec le droit de cacher au public leur utilisation d’eau. Une ressource qui, je le rappelle, est censée appartenir à tous.

Comment peut-on tolérer cette farce depuis si longtemps ?

Lire la suite: La Presse du 16 décembre 2022