samedi 18 mai 2024
La crise actuelle a forcé les nouveaux Français à retourner chez eux

La crise actuelle a forcé les nouveaux Français à retourner chez eux

Ils étaient venus au Québec pour y rester, envisageaient d’y faire leur vie. Puis la pandémie de Covid-19 est arrivée et tout a changé…

Orianne, pâtissière, arrivée à Montréal en avril 2018, se plaisait beaucoup au Québec. « Je me suis vite fait un groupe d’amis, j’ai beaucoup voyagé, un vrai kiff ! Mais là .. Je veux découvrir du pays, et je suis bloquée à Montréal !» Sans les amis et les loisirs, Orianne s’est rendu compte que sa vie montréalaise ne lui plaisait plus. Elle était venue pour découvrir les grands espaces, mais elle s’est trouvée confinée dans 25m2.

« Travailler, rentrer, puis rien… Je me sentais enfermée. Pour les personnes seules, la pandémie a été vraiment moralement compliquée ». Ne pas être libre de ses déplacements était pour elle une source de contrariétés supplémentaires. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Deux de ses collègues sont rentrés pour les mêmes raisons. Alors à l’été, Orianne est retournée auprès de sa famille dans le Centre. « Je ne regrette rien, je suis bien entourée ici ». Surtout, la jeune femme de 26 ans dit se sentir libre « maintenant je me dis que je peux enfin sortir de chez moi sans être dépendante de la météo et des bus, c’est un sentiment génial ! ».

Cette férue de voyages avait pour projet d’obtenir la résidence permanente. Elle avait même lancé les démarches pour le CSQ, mais la pandémie a rebattu les cartes de son expatriation. « Même si j’étais en contact tout le temps avec mes amis, les messages commençaient à être moins présents, puis je m’inquiétais de plus en plus pour ma famille ». Même écho du côté de Manon, technicienne de 32 ans, qui s’est rendue compte cet été que son père était une personne à risque de la Covid-19. « J’ai réalisé que nos proches ne sont pas éternels. Je veux que mes enfants naissent en France et aient la chance de voir souvent leurs grands-parents ». Elle a décidé de rentrer définitivement à la fin de l’année, après 10 ans ici et une nationalité canadienne en poche.

Lire l'article complet: Maudits Français du 18 novembre 2020