samedi 4 mai 2024
Christophe Luijer, fondateur de SO'KANAA, donne accès au jus de canne frais sur le marché public

Christophe Luijer, fondateur de SO'KANAA, donne accès au jus de canne frais sur le marché public

Ancien du bâtiment, reconverti dans la vente de machine à extraire le jus de canne après un voyage au Vietnam, Christophe Luijer pourrait bien faire naitre une branche qui manque encore au monde du rhum : les rhums de pur jus de canne ‘craft’.

En effet, si des distilleries craft travaillant la mélasse poussent comme des champignons sur la planète grâce à la possibilité de faire venir de loin et dans un état stable cette matière première, c’était jusqu’alors impossible pour le jus de canne (il devient impropre à la distillation au bout de quelques heures).

Or Christophe Luijer a inventé un procédé permettant de congeler, et donc de faire voyager le jus de canne à sucre, tout en lui conservant ses propriétés aromatiques. Et quelques distilleries de France et d’ailleurs s’essaient désormais à distiller ce jus de congelé, puis réchauffé. Affaire à suivre !

Fabien HUMBERT : Comment est née l’aventure SO’KANAA ?

CL : Il y a 8 ans, à l’époque où j’étais directeur technique et chargé de travaux dans le bâtiment, j’ai eu l’occasion – lors d’un voyage touristique au Vietnam – de rencontrer des artisans qui, au bord des routes, extrayaient le jus de canne frais à l’aide de machines motorisées. Cette opération était traditionnellement réalisée à l’aide d’équipements encombrants, bruyants mais surtout dangereux pour leurs utilisateurs puisqu’on déplorait de nombreux accidents…

J’ai donc eu l’idée de creuser le sujet et conçu les plans d’une nouvelle machine qui est un « extracteur de jus de canne à sucre mobile » : la SOKANAA-1 était née ! Ensuite, je me suis rapproché d’une usine locale, ce qui m’a permis de mener à bien les tests sur mon premier prototype. Enfin, j’ai fait auditer sur place ce premier modèle de machine par un bureau de contrôle allemand (TÜV Rheinland).

Une semaine plus tard, je recevais un rapport technique modificatif de 30 pages ! Ces formalités indispensables ont quand-même duré 8 mois avec un coût de 12.000 $ pour finalement réussir à mettre mon nouvel extracteur en parfaite conformité avec les normes européennes « C.E. ».

C’est alors que j’ai pu commencer à faire produire mes machines au Vietnam pour les importer en France et les commercialiser en Europe puis dans le monde entier.

Lire la suite de l'entrevue: Rumporter du 1er novembre 2020