lundi 29 avril 2024
Crise ou virage? Le cognac face à un défi majeur

Crise ou virage? Le cognac face à un défi majeur

Dans le Cognac, les exportations ont chuté de 22,2 % en 2023 et certains producteurs se sentent « pris à la gorge », mais l'interprofession soutient que cette baisse était « prévue » et refuse encore de parler de crise. 

À l’approche du nouvel an chinois samedi, bon indicateur de tendance en Asie, deuxième marché derrière les États-Unis, la filière est en alerte. « Il n’y a pas de crise du cognac », rassure Raphaël Delpech, directeur général du Bureau national interprofessionnel du spiritueux (BNIC). Pourtant, les exportations sont tombées à 165,3 millions de bouteilles en 2023 au lieu de 212,5 millions en 2022 (qui avait déjà connu un léger recul de 4,8 % par rapport à 2021), selon les chiffres du BNIC. 

Les raisons de cette baisse sont multiples. L’image de l’alcool s’est dégradée et la consommation baisse en Europe, comme pour tous les vins et spiritueux, explique Jean-Marie Cardebat, professeur à l’université de Bordeaux et spécialiste de l’économie du vin. « Les raisons sont moins structurelles que conjoncturelles », précise-t-il. 

« Les exportations de cognac n’ont jamais retrouvé la courbe de progression d’avant (l’épidémie de) Covid-19. Par ailleurs, avec l’inflation, les consommateurs se passent des spiritueux, un marqueur social, pour se concentrer sur les produits de première nécessité. » L’aspect géopolitique a joué également. L’enquête antidumping lancée début janvier par la Chine à l’encontre des brandys européens « est une menace, mais elle n’a pour l’instant aucun impact », selon Raphaël Delpech. Les exportations vers l’Asie ont ainsi progressé de 14,8 % en 2023. 

C’est aux États-Unis que les ventes dévissent (- 45,4 %), car les revendeurs n’ont pas fini d’écouler les stocks confectionnés pendant la pandémie.

Lire l'article complet: Agri Mutuel du 5 février 2024