vendredi 3 mai 2024
La marque "Sud de France" lapidée par le gouvernement français

La marque "Sud de France" lapidée par le gouvernement français

NOTE DE L'ÉDITEUR
En France, ils ont l'art sublime de se faire hara-kiri, de se tirer dans les pieds, sur plusieurs aspects de la vie quotidienne.
J'en ai fait les frais dans le passé, dans mon ancienne vie d'agent promotionnel.
C'est un drame commercial pour la filière du Languedoc.

 

Ne baissant pas les bras, la région et la filière des vins occitans restent mobilisés pour plaider le maintien de la marque Sud De France ou la réinventer sur les étiquettes au-delà du délai désormais fixé par les pouvoirs publics.

Lors du conseil du bassin viticole Occitanie cejeudi 20 juillet, un courrier du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a prononcé une sentence définitive pour la marque régionale Sud de France : son incompatibilité avec la réglementation européenne la rend illicite et irrattrapable pour les emballages de vin, la condamnant à l’interdiction à partir de la récolte 2025. Les vins du Languedoc et du Roussillon pourront encore étiqueter son logo sur bouteilles et BIB pour les millésimes antérieurs (jusqu’à 2024 inclus), mais il n’y aura plus de tolérance ensuite sur tous les packagings (même si le logo reste utilisable sur des stands et évènements financés par la région Occitanie, qui déploie la bannière depuis 2006).

« Pour le moment, on a une lettre du ministre qui dit que la marque utilisée depuis plus de quinze ans est hors réglementation et qu’il n’y a pas moyen de la sauver » résume Alexandre They, le président de la Fédération des Metteurs en Marché Direct (caves coopératives et particulières). Entre campagne de distillation sous-dimensionnée et ralentissement sur les retiraisons, « on est tous catastrophés dans une période difficile : Languedoc, Roussillon, vignerons indépendants, caves coopératives, négociants… » pose Denis Verdier, le président de la section interprofessionnelle des IGP Sud de France au sein du Conseil Interprofessionnel du Vin du Languedoc (CIVL), qui regrette que la promesse de concertation évoquée l’an passé par l’ancien préfet de région, Étienne Guyot, n’ait pas été suivi d’effet. Face à « une position catégorique du ministre et de l’administration », Denis Verdier attend désormais un rendez-vous entre filière et le nouveau préfet de régio, Pierre-André Durand, qui doit se tenir après les vendanges : « on prépare une note juridique sur le droit des signes de qualité et des marques ». Si les chances d’aboutir sont faibles, les opérateurs ne comptent pas perdre la bannière Sud de France sans rien tenter.

Lire la suite: Vitisphere du 26 juillet 2023