lundi 29 avril 2024
FRANCE – Les viticulteurs et les agriculteurs au même diapason contre les normes gouvernementales

FRANCE – Les viticulteurs et les agriculteurs au même diapason contre les normes gouvernementales

Pesticides : on a fait débattre deux viticulteurs que tout oppose. L’un travaille en conventionnel, l’autre en bio. Les pesticides ? Les viticulteurs Anthony Bafoil et Christian Vigne ne sont pas d’accord. Mais conviennent que l’agriculture doit « changer de logiciel ».

Un camion blanc déboule sur le chemin de terre, s’arrête. Un grand gaillard brun, vêtu d’un solide pull marin, s’avance à grands pas, salue d’une énergique poignée de main. Anthony Bafoil regarde ses vignes, le sol, le ciel où les nuages gris menacent mais se retiennent. Il secoue la tête. « J’ai une sonde juste là : 0,8 mm d’eau, c’est rien », lance-t-il à son confrère Christian Vigne, déjà sur place depuis quelques minutes. Entre agriculteurs, la conversation commence souvent par la météo. Pas par politesse, pas pour meubler, mais par sincère préoccupation.

En cette fin d’hiver, l’herbe est courte, les vignes nues. Beaucoup sont déjà taillées, d’autres attendent encore le passage du sécateur. « Je ne suis pas en retard », se félicite Anthony Bafoil. À 45 ans, il exploite 50 hectares de vignes en conventionnel, livre son raisin en cave coopérative, adhère à la FNSEA — le syndicat agricole majoritaire — et assume des fonctions haut placées dans son département : il est président de la coopération agricole (les caves coopératives) du Gard.

C’est un homme pressé et cordial. Il n’a pas hésité une seconde face à la demande de Reporterre : débattre des pesticides avec l’un de ses collègues en bio. Sous un abri de briques et tôles, il dispose de vieilles chaises en plastique. La sobre scène de discussion est en place.

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