Imprimer cette page
SANTÉ - La maladie de Lyme, une menace réelle qui nous guette

SANTÉ - La maladie de Lyme, une menace réelle qui nous guette

Il ne fait plus aucun doute que le nombre de personnes atteintes de la maladie de Lyme est en hausse constante au Québec.

Le ministère de la Santé a identifié 32 personnes atteintes en 2011 contre 327 l’an dernier. C’est dix fois plus. Et c’est sans compter les personnes qui ont un diagnostic et qui vont se faire soigner à l’étranger.

«J.E.» vous présente des victimes de Lyme qui témoignent de la souffrance causée par cette terrible maladie, d’erreurs de diagnostics à répétition alors qu’ils voient leur état s’aggraver.

Plusieurs parmi ceux qui en souffrent au Québec n’ont d’autres choix que d’aller aux États-Unis ou en Europe pour consulter des médecins à grands frais, parce qu’incapables d’avoir de l’aide ici.

Marguerite Glazer est atteinte de la maladie de Lyme depuis 2006, elle en était à songer au suicide assisté. «Je croyais mourir, je voulais un diagnostic de quelque chose», raconte-t-elle.

Elle a appris il y a quelques années seulement et après avoir rencontré 35 médecins ce qui la faisait tant souffrir.

Mordue par une tique lorsqu'elle avait dix ans, Mélissa Lanthier vit avec Lyme depuis 35 ans. Elle dit avoir eu des symptômes d'AVC, d'embolie pulmonaire et de crise cardiaque.

«On me disait, il y a des gens qui sont vraiment malades dans la salle d'attente. Tu fais perdre du temps pour des gens qui en ont besoin», explique-t-elle.

Une souffrance qui a poussé Alexandre Lapointe à mettre fin à ses jours affirme sa mère Carole Leclerc. Il était convaincu que la maladie de Lyme était responsable de ses souffrances. Sa mère dit qu’il a vu de nombreux médecins qui refusaient d’envisager cette possibilité.

Incapable de travailler en raison des symptômes, il n’avait pas les milliers de dollars requis pour aller chercher un diagnostic et un traitement aux États-Unis.

Le rapport du coroner obtenu en exclusivité par l’émission «J.E.» rapporte qu’une analyse en laboratoire confirme qu’Alexandre Lapointe était porteur d’une infection à la bactérie Borrelia qui est une souche de la maladie de Lyme.

«J’ai poussé la machine jusqu’à ses limites», a indiqué le jeune homme de 27 ans dans la dernière lettre qu’il a rédigée. «Alexandre avait raison et je n’ai jamais douté de lui», a conclu sa mère après avoir pris connaissance du rapport de la Coroner Denyse Langelier.

Pendant ce temps, le syndicat des agents de la faune du Québec tente de faire reconnaitre la maladie de Lyme comme étant une maladie professionnelle.

Il y a près de 400 agents à risque selon leur président Nicolas Roy parce qu’ils sont constamment en forêt où ils risquent d’être piqués par la tique à patte noire responsable de la propagation de cette terrible maladie.

Agent de la faune, l'état de santé de Rémy Fortin s'est gravement dégradé. Il a peur de ne pas pouvoir retourner travailler.

«Je vois mon chum se rouler par terre et d'essayer de se relever parce qu'il n'est pas capable de se lever», lance sa conjointe.

Pour Amir Khadir, médecin spécialiste en infectiologie «le corps médical a de la misère à suivre» dans le dossier de la maladie de Lyme au Québec.

Le docteur Khadir affirme «qu’on a de la difficulté à diagnostiquer cette maladie, car il y a plus d’une bactérie en cause, et que notre test n’en détecte qu’une seule».

Source: Lou White, via TVA Nouvelles du 20 septembre 2018