Dans le domaine de la cuisine et des recettes, certains écrivent des livres dans le but de propulser leur image de marque, afin de se démarquer, et d’autres écrivent dans le but de perpétuer une tradition, ou de se faire plaisir dans leur passion. J’ai connu Ilda Dabda par l’entremise de son époux, Gino Mourin, alors qu’elle travaillait dans le domaine juridique avant la crise sanitaire mondiale. Les années ont passé et un jour, je reçois un appel de Gino, qui m’annonce que son épouse a lancé un livre de recettes Inspiré par Solange. Je suis tombé des nues! Mais comment a-t-elle eu le temps d’écrire un livre, avec toutes ses obligations?
Lorsque je me suis procuré ce chef-d’œuvre, la première chose qui m’a frappé, est la qualité des photos et la facilité de le consulter. Tout est clair et facile à comprendre, surtout pour un visuel comme moi. Autant Ilda avait le privilège de rester en cuisine avec sa maman, dans son enfance, autant la mienne me mettait à la porte, car je la gênais dans ses gestes; je n’arrivais pas à lui montrer mes connaissances apprises à l’ITHQ, alors qu’Ilda, elle, a eu cette ténacité d’apprendre et d’expérimenter, au grand plaisir de sa maman et de sa famille.
Son livre est un travail d’équipe familiale. Pendant plus de 2 ans, Ilda a reçu un dimanche sur deux sa cousine photographe, Sabrina Asseraf, afin qu'elle capture en photos les huit ou dix recettes qu’elle cuisinait pour Sabrina, son mari et Gino. Je me demande combien de kilos ils ont pris durant tous ces dimanches à manger, boire, prendre des photos et discuter?
Avec sa soeur Annie, qui vivait au Texas, elles passaient des soirées à traduire et à corriger les textes, mais aussi à choisir les photos qui apparaitraient dans le livre, et ce, souvent jusqu'à 2h du matin… Ouf!!!
Chaque recette est écrite en français et en anglais, ainsi pas de chicane entre les deux cultures prédominantes au Québec!
L’art de s’intégrer dans tous les foyers.
Juste à lire les instructions, on se rend compte que c’est facile, et je vous en parle en connaissance de cause, car je suis en train de réapprendre à cuisiner, mes cours à l’ITHQ étant loin derrière moi.
Ce livre a un beau papier glacé et est tellement agréable à feuilleter et les textes d’Ilda nous aident à démystifier la cuisine de ses origines marocaines. Ça nous donne le goût de courir au magasin pour nous procurer tous les aliments dont on a besoin pour cuisiner ces recettes.
À la page 27, par exemple, ces croquettes de saumon leur sauce crémeuse au citron, ont attiré mon attention:
L’alliance des mets et des vins a été prise en charge par Gino Mourin, diplômé de l’ITHQ. Gino a été propriétaire de plusieurs restaurants à Montréal. Aujourd’hui, il est directeur de la restauration d’un prestigieux club de golf privé. Chaque recette a une suggestion de vin de la région vinicole.
Ce livre de recettes unique est un travail d’équipe sous l’égide d’Ilda Dabda, qui manie les condiments, les épices et les ustensiles autant que ses textes teintés d’humour, d’un sens familial et d’un grand besoin de vulgariser chaque recette avec amour.
L’introduction d’Ilda Dabda dans son livre :
« J’ai toujours considéré la cuisine comme étant un exutoire créatif. À partir d’un ingrédient simple, j’imagine un repas complet, depuis l’éclat d’une saveur initiale jusqu’à la façon dont chaque bouchée fera bouger de joie les gens sur leur siège. J’aime aussi me perdre dans le processus de préparation – une pratique que j’estime sacrée et méditative; un moment intime entre moi et ma propre créativité, si vous voulez. Même si j’étais réticente à l’égard des enseignements de femme au foyer que m’a transmis ma mère, la partie cuisine était un sujet qui m’a toujours attirée.
Au cours de ma jeunesse, la cuisine était au centre de tout dans notre maison. Étant une femme au foyer juive, ma mère évoluait forcément dans la cuisine, son principal lieu de travail. Comme nous n’avions que 18 ans d’écart, nous faisions tout ensemble. Je me retrouvais ainsi juste à côté d’elle, à la regarder cuisiner. Mais ce n’est pas là que se situe le début de mon voyage avec la nourriture. »
Solange étant la mère d’Ilda, qui l’a initiée à cette cuisine méditerranéenne. On sort des sentiers battus avec les recettes de Solange, et maintenant d’Ilda.
Dire qu’Ilda avait son propre service de traiteur durant cinq années, au nom de Nina Roberts. En passant, son livre se retrouve aujourd’hui à Los Angeles, à New York et en France, et évidemment ici, au Québec.
Son livre devrait être obligatoire dans toutes les écoles de cuisine du Québec.
Dire que j’avais promis ce livre à une amie, il va falloir que je m’en procure un nouveau, car je garde le mien précieusement.
Misère!!!
