jeudi 25 avril 2024
L'envers du décor de la souveraineté alimentaire du Québec

L'envers du décor de la souveraineté alimentaire du Québec

Tout d’un coup, nos élus se réveillent

Très touchant de voir, en ces temps de pandémie, un vif sursaut de nationalisme québécois de la part de nos élus, alors qu’ils ont toujours été ouverts et ont même facilité la vente à des étrangers de nos fleurons économiques, que ce soit dans les domaines de l’alimentation, du pharmaceutique et des ressources naturelles, ce que plusieurs pays occidentaux, et même les États-Unis, auraient refusé de faire. De plus, ils ont financé et encouragé le transfert d’usines et de jobs ailleurs, comme en Chine : «La délocalisation de certains emplois peut être une bonne chose, selon Legault» (Radio-Canada, 5 juin 2019). Après ça, ils viennent nous inciter à acheter québécois.

Soyez fiers d’être Québécois, car nos politiciens viennent, pour mieux vous endormir, de se trouver une nouvelle stratégie de marketing électoral : vous faire vibrer aux valeurs et à l’importance comme pays de souscrire au concept de la souveraineté économique afin de ne pas dépendre des autres, surtout de nos alliés comme les USA, en cas de crise.

Fini supposément de tout brader à des étrangers

Jamais vous ne lirez plus des articles du genre : «Réélection de George W. Bush. Jean Charest (devenu lobbyiste comme sa fille) annonce (hourra!) que le Québec est ouvert aux affaires» (La Presse, 5 novembre 2004). Jean a dit, sans rire, que le Québec est ouvert aux affaires, dans le sens que tout est à vendre, même nos sociétés d’État ainsi que nos biens et services publics. Le Québec est ouvert aux affaires comme s’il ne l’avait jamais été. Il a constamment été ouvert aux investissements américains en bon colonisé qu’il a toujours été.

«Bachand (ex-ministre libéral des finances) ne s’inquiète pas de la mainmise étrangère» (La Presse, 30 novembre 2007). Bah, pourquoi s’en faire pour si peu. Le monde est devenu un village global, sans frontière économique, ce qui vient relativiser la notion de contrôle étranger. C’est ça la beauté de la mondialisation. Comme Québécois, on est maintenant nous aussi propriétaires de Google, de Boeing, de Pfizer, puisque la planète est devenue un beau grand village global.

Ah qu’il fait bon se remémorer le bon vieux temps où l’on avait au fédéral un gouvernement conservateur dirigé par le progressiste Stephen Harper, et au provincial un gouvernement libéral dirigé par des canons à la fois rigoureux et austères comme Couillard, Leitao, Coiteux, Blais, Barrette et cie, qui prônaient encore plus d’aubaines à saisir : «Couillard prône une économie ouverte aux marchés (investisseurs) étrangers» (Le Devoir, 5 février 2016). Leur publicité aurait pu être du genre : «hâtez-vous d’acheter avant qu’il ne reste plus rien d’intéressant à liquider. Oui, nous sommes colonisés et fiers de l’être». Nos lucides autoproclamés n’ont-ils pas recommandé de privatiser Hydro-Québec, Loto-Québec, la SAQ, la santé, les autoroutes, les aqueducs, les garderies, les parcs nationaux, etc.?

Lire l'article complet dans le Blogue du prof Lauzon