jeudi 25 avril 2024
Alain Ducasse, chef emblématique de la gastronomique, goûte à la médecine de ses collègues

Alain Ducasse, chef emblématique de la gastronomique, goûte à la médecine de ses collègues

En juillet 2018, Atabula titrait : « Alain Ducasse, le début de la fin ? ». Derrière ce titre sous forme interrogative, les arguments, déjà, ne manquaient pas pour annoncer le déclin d’un chef aussi emblématique que contesté à tous les étages des pouvoirs politique et gastronomique. Rappelez-vous : le chef d’entreprise venait de perdre le marché emblématique de la Tour Eiffel, il avait été évincé en 2015 du très symbolique repas de la COP 21, lui le chantre de la naturalité, et Médiapart mettait sous le feu des critiques la mauvaise « cuisine fiscale » du Monégasque. Tout allait de mal en pis pour lui, et ce ne sont pas les scores ridicules de son documentaire raté « La Quête d’Alain Ducasse » en 2017 (quelques centaines de spectateurs en dépit d’un battage médiatique en règle) qui allait le rassurer. C’était en 2018 et l’avenir d’Alain Ducasse virait au gris sombre.

Alain Ducasse, agissant en bon dictateur de la casserole, a voulu aller vite pour plaire au Prince Macron, au mépris total de ses confrères et de la déontologie.

Juin 2020, le confinement a pris fin, l’économie redémarre clopin-clopant mais le monde d’Alain Ducasse n’a jamais été aussi proche du gouffre. Lui à qui l’ensemble de la profession reconnaissait une capacité hors-norme pour sentir le bon coup a accumulé les erreurs stratégiques. La première d’entre elles restera probablement comme la plus grave et la plus lourde de conséquences. Le 19 avril, une tribune intitulée « Monsieur le Président, les chefs vous demandent de rouvrir les restaurants! » est publiée dans le Figaro au nom du Collège Culinaire de France (CCF) et signée par « dix-huit grands noms de la gastronomie ». Or, problème, la quasi-totalité des chefs découvre et ladite tribune dans le journal, et leur signature en bas de page. Alain Ducasse, agissant en bon dictateur de la casserole, a voulu aller vite pour plaire au Prince Macron, au mépris total de ses confrères et de la déontologie. Bronca en interne, début de révolte des grands chefs méprisés et… campagne téléphonique menée par Ducasse himself pour calmer le jeu. Trop tard, la défiance a pris le dessus sur la confiance.

Lire l'article complet: Atabula du 7 juin 2020