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Critique du modèle épidémiologique du Pr Neil Ferguson ayant mené au confinement du pays.

Critique du modèle épidémiologique du Pr Neil Ferguson ayant mené au confinement du pays.

Le déconfinement continue à s’opérer de façon graduelle au Canada. Mais alors que certains parlent d’une deuxième vague, il est plus important que jamais de se questionner sur le bien-fondé du confinement. Cette publication de l’IEDM offre une critique du modèle épidémiologique du professeur Neil Ferguson ayant mené au confinement du pays.

Cette Note économique a été préparée par Peter St. Onge, chercheur associé senior à l’IEDM, avec la collaboration de Gaël Campan, écononiste senior à l’IEDM. La Collection Santé de l’IEDM vise à examiner dans quelle mesure la liberté de choix et l’entrepreneuriat permettent d’améliorer la qualité et l’efficacité des services de santé pour tous les patients.

Avant la mi-mars, la plupart des Canadiens considéraient la COVID-19 comme un problème affectant l’étranger. L’accent était mis sur le retour des Canadiens coincés en Chine, et il y avait eu un seul décès du coronavirus au Canada, soit un Britanno-Colombien de plus de 80 ans avec des problèmes de santé sous-jacents.

Puis, soudainement, le monde a changé. En deux semaines, presque toute l’économie canadienne était mise sur pause. Les rassemblements étaient interdits, les écoles et les garderies fermées, et toutes entreprises dites « non essentielles » fermées afin de ralentir la propagation du virus. Des pertes d’emploi historiques suivirent, dont 500 000 la première semaine seulement. Au 13 avril, près de 6 millions de Canadiens avaient demandé l’aide d’urgence(1).

Que s’est-il produit? Le 16 mars, le professeur Neil Ferguson du Imperial College London a lancé un modèle épidémiologique qui a fait le tour du monde(2). Selon le rapport, des dizaines de millions de personnes pourraient mourir dans une pandémie comparée à la Grippe espagnole, l’épidémie la plus meurtrière des temps modernes.

Selon le rapport, l’unique option serait des mesures de distanciations physiques radicales de la population entière, pour une période pouvant atteindre 18 mois, jusqu’à ce qu’un vaccin soit disponible. La publication estimait que des mesures moins contraignantes, comme l’isolement des gens infectés, des personnes âgées et des personnes à risque réduiraient seulement les morts de moitié. Il fallait donc un isolement intégral. Deux jours plus tard, la frontière canado-américaine était fermée aux déplacements « non essentiels » et, une semaine plus tard, le premier ministre Trudeau annonçait une aide de 82 milliards $ pour aider les travailleurs mis à pied en raison du confinement.

Deux mois plus tard, des experts ont découvert des erreurs graves dans la publication du Imperial College. De plus, il est désormais connu que le professeur Ferguson traîne un historique de surestimation importante des décès – une appréhension confirmée par les données provenant des pays présentement non confinés. Il est donc possible que le Canada et d’autres pays aient pris des actions trop drastiques à cause d’une mauvaise prévision.

Lire l'article complet: Institut économique de Montréal du 4 juin 2020