La disparition temporaire de HoReCa a laissé de grandes lacunes dans la trésorerie et le chiffre d'affaires du producteur de vin Budureasca, dont les ventes ont diminué de près de 40%. Cependant, la surprise vient des exportations, où la baisse des ventes en Europe a été compensée par les commandes de pays tiers, principalement d'Asie, a déclaré dans une interview pour wall-street.ro, Olga Miloiu, directrice générale de Budureasca.

Wall-street.ro: Quels sont les effets de la pandémie, de l'état d'urgence et de l'état d'alerte déclarés sur le territoire roumain sur l'industrie viticole locale?

Les effets ont été et sont toujours négatifs tant sur les activités menées dans la zone de production, respectivement dans les plantations et les caves, et surtout dans le domaine commercial. Restreindre la circulation des personnes et recommander de rester à la maison ont contraint à des mesures pour limiter ou arrêter l'activité dans les caves, la solution temporaire étant de capitaliser sur des biens déjà préparés à la vente au moment d'entrer dans cette période de crise.

Cependant, cela n'a pas été possible dans les plantations, car la vigne est un organisme vivant qui a besoin de soins permanents, c'est pourquoi, dans la mesure du possible et avec un petit nombre de travailleurs, dans la plupart des plantations, certains travaux ont été effectués de manière absolue. nécessaire pour ne pas compromettre la production de cette année.

Cependant, l'activité commerciale a été la plus affectée, en raison de la fermeture du segment HoRecCa - ce qui constitue un canal de vente très important et cohérent pour la plupart des producteurs de vin.

Wall-street.ro: Comment la pandémie Covid-19 affecte-t-elle l'activité Crama Budureasca?

Budureasca ne fait pas exception aux problèmes et effets mentionnés. Cependant, les activités dans la plantation se sont poursuivies à un niveau faible par rapport à une période normale - à tel point que nous pouvons assurer une bonne production, qualitativement et quantitativement, en automne.

Début mars, avant d'entrer dans cette période de blocage, nous avons réussi à assurer des stocks de marchandises suffisants pour traverser cette période, sans effectuer d'activités de conditionnement et d'embouteillage dans la cave. Cette mesure a généré une plus grande mobilisation financière des stocks et des coûts plus élevés avec leur stockage, mais nous avons assumé la situation et suivi les recommandations des autorités, en protégeant nos employés. Ainsi, la plupart des employés de la cave n'étaient pas actifs de mars à mai.

Cependant, les effets les plus importants se sont fait sentir dans le domaine commercial, principalement en raison de la fermeture totale du segment HoReCa, mais pas seulement. La disparition temporaire du segment de l'hôtellerie du système de distribution a généré un écart important dans les flux de trésorerie et le chiffre d'affaires.

Le blocage de ce segment a généré, d'une part, une baisse assez forte des ventes et le manque total de nouvelles commandes de ce secteur et, d'autre part, a généré un déséquilibre significatif de la trésorerie, en raison du report des paiements liés. ventes déjà réalisées au moment de la crise.

En mars et avril, nous avons été confrontés à de nombreuses demandes de paiements différés de clients opérant dans le segment HoReCa et nous avons décidé de leur venir en aide avec des mesures telles que les retours de marchandises - qui étaient nombreux et cohérents - ainsi que des mesures de rééchelonnement des sommes dues par eux.

Wall-street.ro: Quel est l'impact de la pandémie sur les segments B2B et B2C?

Étant donné que les ventes aux clients horeca - respectivement aux distributeurs par l'intermédiaire desquels nos vins atteignent les restaurants - étaient proches de zéro, nous avons concentré notre attention sur d'autres canaux de vente, à savoir les chaînes de supermarchés, les ventes en ligne via ses propres magasins et partenaires, et ses exportations - en particulier vers les pays moins touchés par la pandémie, qui ont continué de fonctionner à un rythme à peu près normal.

Nous avons constaté une baisse de la consommation, y compris dans les segments actifs restants, mais grâce à des mesures de soutien des ventes et d'efforts de promotion, nous avons réussi, au moins jusqu'à présent, à rester au-dessus du seuil de rentabilité. Cependant, l'effort est considérable et la situation dans son ensemble est difficile.

Wall-street.ro: Avez-vous remarqué une baisse des ventes au cours des trois derniers mois? Si oui, quelle est l'estimation?

Oui, les ventes ont chuté. En mars, les ventes réalisées ont été presque totalement annulées par les retours massifs réalisés dans la seconde moitié du mois, de la part des clients du segment HoReCa. Les retours se sont poursuivis en avril, mais les vacances de Pâques ont généré des ventes plus élevées - tant pour les clients des supermarchés que pour les clients des exportations et des magasins en ligne, ce qui nous a permis d'obtenir un résultat positif, satisfaisant pour le contexte dans lequel nous sommes. Cependant, la baisse des ventes a été assez importante - environ 40%.

Concernant le mois de mai et la prochaine période, nous sommes optimistes quant à notre capacité à améliorer les résultats, grâce à la réouverture progressive du segment HoReCa et à la dynamisation d'autres canaux de vente, ainsi qu'à l'assouplissement progressif des mesures imposées par les autorités pendant la pandémie.

Wall-street.ro: Quel chiffre d'affaires et quel profit avez-vous réalisé en 2019? Quelles estimations financières avez-vous pour cette année?

Le bénéfice obtenu l'an dernier était supérieur au niveau prévu. L'année 2019 a été très bonne pour Budureasca, nous avons mis en œuvre de nombreux projets de croissance et d'expansion, à la fois en tant que portefeuille de clients et en tant que portefeuille de produits et nous avons ainsi terminé avec un résultat positif de plus de 3,5 millions de lei net.

Pour l'année en cours, nous avions proposé de dépasser ce niveau de profit réalisé l'année précédente, mais dans les conditions actuelles, le degré d'incertitude et d'imprévisibilité est très élevé, c'est pourquoi nous avons ajusté nos objectifs et visons à réduire le bénéfice le moins possible.

Wall-street.ro: Quel pourcentage de la production va habituellement à l'exportation? Que s'est-il passé depuis le début de la pandémie d'exportation?

Budureasca a commencé à accorder plus d'attention à l'augmentation des ventes à l'exportation relativement récemment, il y a 4-5 ans, en investissant des sommes importantes, à la fois de ses propres sources et de sources attirées, respectivement des financements européens. Nous exportons actuellement vers 20 pays, dans certains pays ayant encore plus de partenaires - importateurs et distributeurs, et la part des exportations est proche de 15% des ventes de bouteilles et est sur une tendance à la hausse.

Depuis le début de la pandémie, l'évolution a été différente d'un pays à l'autre. Dans la première phase, les transactions avec les partenaires en Europe ont été restreintes, mais la baisse a été compensée par la poursuite des intérêts et des commandes de clients dans des pays tiers - principalement en Asie. Dernièrement, nous avons vu une légère augmentation de la clientèle en Europe, annonçant la reprise des affaires et des transactions à partir de juin - lorsque le segment HoReCa dans chaque pays sera déjà rouvert. Le domaine qui semble actuellement le plus touché et qui n'offre pas de perspectives claires sur le moment de reprendre les transactions est les États-Unis et le Canada.

Wall-street.ro: Vous attendez-vous à ce que la pandémie de Covid entrave le plan de développement de la cave Budureasca? De quelle manière? Comment comptez-vous changer votre plan d'affaires?

Nous ne nous attendons pas à ce que la pandémie bloque complètement notre plan de développement, mais nous nous attendons à ce qu'elle complique les choses et nous oblige à apporter des changements. Il est nécessaire de s'adapter aux nouvelles conditions et nous avons déjà commencé à appliquer certaines mesures. Nous continuerons dans la prochaine période, car, évidemment, toute l'année 2020 sera un test de flexibilité et de capacité à s'adapter aux nouvelles conditions.

En ce qui concerne le marché intérieur, nous devons nous attendre à une demande plus élevée de produits de prix moyen et à une diminution de la consommation de vins exclusifs pour le segment HoReCa, ce qui nous oblige à accorder plus d'attention à la façon dont nous formons le mix de produits. Nous essayons de proposer des offres attractives pour les clients, afin de faciliter l'accès à nos produits, non seulement par le prix, mais surtout en proposant des produits adaptés à leurs besoins et à leur pouvoir d'achat actuel.

Compte tenu des restrictions imposées dans l'activité des lieux d'accueil, il est probable que le nombre de clients et implicitement le niveau de consommation de vin dans les restaurants vont diminuer et qu'il deviendra nécessaire de compenser cette perte en augmentant d'autres canaux et d'autres produits. Je dois mentionner que dans le portefeuille de produits Budureasca, il existe plusieurs gammes de produits, chacune avec une destination précise vers un certain canal de vente. Nous avons des gammes exclusivement destinées à l'export, des gammes dédiées exclusivement à HoReCa, des gammes pour le retail et des gammes sur mesure.

Wall-street.ro: Quels problèmes avez-vous rencontrés pendant cette période, depuis le début de la crise sanitaire en Roumanie?

Problèmes de vente dus au marché, problèmes de stockage générés par le ralentissement de la sortie des stocks, problèmes de personnel - certains employés de l'entreprise sont techniquement au chômage, problèmes de trésorerie dus aux paiements différés aux clients de la zone HoReCa, des problèmes de toutes sortes. À partir du 1er juin, tous les employés retourneront au travail.

Wall-street.ro: Que pensez-vous des mesures fiscales annoncées par le gouvernement pour l'environnement des entreprises?

Des mesures de soutien sont absolument nécessaires - en particulier pour les segments directement touchés, mais pas seulement. La mesure visant à fournir une aide financière pour le paiement des employés techniquement sans emploi est plus que bienvenue. Nous avons accédé à cette mesure de soutien et cela a été utile, même si ce n'était pas une mesure très cohérente.

Concernant la mesure d'octroi de prêts et de garanties d'intérêts supportés par l'État, nous avons sollicité l'accès à un tel prêt, mais la procédure est lourde et bureaucratique, c'est pourquoi au moment de répondre à vos questions nous n'avons pas de réponse définitive. La procédure est en cours. Nous espérons pouvoir approuver un fonds de roulement permettant de surmonter la prochaine période qui sera caractérisée par un déficit de trésorerie, pour les raisons déjà expliquées ci-dessus.

Wall-street.ro: Quelles mesures pensez-vous que les autorités de l'État devraient prendre?

Mesures visant principalement les entreprises roumaines, les PME à capital roumain. Les mesures déjà prises sont bonnes, mais insuffisantes - d'autant plus que certaines d'entre elles n'ont même pas atteint le stade de matérialisation, bien qu'elles aient été annoncées et lancées depuis plus d'un mois, par exemple les prêts précités.

Premièrement, il est absolument nécessaire de débloquer sans délai l'industrie HoReCa, car le blocage de cette industrie produit des effets de chaîne pour de nombreuses entreprises dans des secteurs connexes.

Il serait utile d'avoir des facilités fiscales pour les entreprises roumaines, tout au long de la crise, appliquées peut-être différemment, selon le degré d'impact de chaque domaine.

Il serait utile de subventionner les coûts logistiques, car de nombreuses entreprises auront des stocks invendus et il existe un risque réel de copier la crise pétrolière américaine, où le prix du baril est devenu négatif en raison du manque de capacité de stockage. Les producteurs de vin commenceront bientôt à préparer la prochaine campagne de récolte, qui débutera en août, et il n'y a aucune certitude que des espaces de stockage seront disponibles à ce moment-là, car ils sont occupés avec du vin de la production de l'année dernière, qui n'a pas pourrait être vendu.

La superficie totale des vignes détenues et cultivées par la cave Budureasca est de 275 hectares dans la région de Dealu Mare, dans le comté de Prahova. Les entreprises du groupe Budureasca regroupent près de 100 salariés permanents plus un nombre presque égal de salariés journaliers.

Traduction libre (Google Traduction)

Article original : Wall-Street