jeudi 28 mars 2024
AVIS - Les lingettes vont à la poubelle

AVIS - Les lingettes vont à la poubelle

Lits de camp, confinement à l’usine 24 heures sur 24, rappel de retraités… Les villes élaborent leur plan d’urgence pour s’assurer qu’en aucun temps la population ne soit privée d’eau potable si la situation dégénère en raison de la pandémie. Dans ce secteur déjà confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, un danger est actuellement plus grand qu’une infection massive des troupes à la COVID-19 : la surabondance de lingettes nettoyantes dans les conduites d'eaux usées.

« L-A-V-E-Z–V-O-U-S L-E-S M-A-I-N-S ». Et si, à travers toute cette crise, on ouvrait le robinet sans que rien ne coule ? Pour l’instant, tout est maîtrisé. Mais les municipalités se préparent pour le pire.

« On regarde l’approvisionnement en produits chimiques, les besoins des laboratoires d’analyses, la planification de l’entretien mécanique, etc. Une fois que tout ça est sécurisé, il y a la pandémie elle-même. Des membres du personnel seront testés positifs, et le problème de main-d’œuvre deviendra criant », explique Alain Lalumière, chargé de projet chez Réseau Environnement, qui regroupe des spécialistes provenant des domaines public, parapublic et privé desservant en eau potable 5,5 millions de Québécois.

« On était déjà en pénurie [de main-d’œuvre], et ce n’est pas n’importe qui qui peut s’improviser opérateur au niveau du traitement des eaux, ça prend une certification. Et même si un employé de remplacement a ses cartes [de compétence], les systèmes sont parfois complexes et il doit être formé en arrivant dans une nouvelle usine », expose-t-il.

« On ne peut pas se permettre de perdre ces gens-là. Il y a très peu de joueurs et les usines, on se les arrache », confirme Yan Maisonneuve, conseiller municipal à la Ville de Terrebonne et président du conseil d’administration des régies des eaux Terrebonne-Mascouche.

Lire l'article complet: La Presse du 2 avril 2020