jeudi 25 avril 2024
Consigne sur les contenants de boisson prête à boire - Un fardeau supplémentaire pour les exploitants de restaurants

Consigne sur les contenants de boisson prête à boire - Un fardeau supplémentaire pour les exploitants de restaurants

L’Association Restauration Québec (ARQ), qui représente près de 5 700 gestionnaires de la restauration présents dans toutes les régions, dit craindre pour ses membres les impacts de l’imposition d’une consigne sur tous les contenants de boisson d’ici la fin de 2022, comme l’a annoncé ce matin le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette. L’ARQ juge que cette mesure alourdira le fardeau déjà important des restauratrices et des restaurateurs.

Même s’ils réitèrent leur engagement à soutenir les efforts faits par le gouvernement pour protéger l’environnement, les gestionnaires de la restauration sont, entre autres, grandement préoccupés quant à la gestion des contenants vides dans leurs établissements, particulièrement en ce qui concerne les bouteilles de vin et de spiritueux. À moins d’avis contraire, ces contenants ne seront pas repris par la SAQ, même si c’est cette société d’État qui les vend et les livre aux titulaires de permis d’alcool du Québec. Devoir se déplacer pour rapporter plusieurs dizaines de bouteilles de toutes sortes à un centre de dépôt désigné qui, pour certaines municipalités autant urbaines que rurales, pourrait être à une importante distance des établissements, n’apparaît pas comme une solution acceptable pour les exploitants.

Pour l’ARQ, choisir la voie de l’élargissement de la consigne est une occasion ratée de moderniser les centres de tri afin que ceux-ci puissent trier efficacement toutes les matières, incluant les contenants de verre qui ne seront pas visés, comme les pots de confiture, de marinades ou autres. Le projet Verre l’innovation mené par Éco Entreprises Québec a démontré qu’il était possible d’obtenir un taux de pureté du tri par couleurs de 97 % à la sortie du conditionneur assurant un verre recyclé de qualité pour tous les débouchés. Cette technologie aurait pu être étendue à tous les centres de tri au lieu de penser construire 400 centres de dépôt, voir plus, et créer un nouveau système de récupération parallèle puisque la collecte sélective, telle qu’on la connaît mais qui sera fragilisée, devra rester en activité.

L’ARQ souhaite évidemment être partie prenante des discussions qui entoureront la mise en place de la consigne, afin de bien faire connaître la réalité de ses membres reliée à la gestion de ces contenants.

Fondée en 1938, l’ARQ regroupe près de 5 700 membres ayant réalisé, en 2019, plus de 6 milliards de dollars de ventes, soit environ la moitié du total des recettes de toute l’industrie de la restauration au Québec.