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Lettre ouverte de Nicolas Delrieu: Les no-shows… dans les équipes de restos

Lettre ouverte de Nicolas Delrieu: Les no-shows… dans les équipes de restos

En pleine crise de la main d’œuvre, des restaurateurs soulèvent un problème de plus en plus présent dans le milieu: les candidats ou employés qui ne se présentent pas aux entrevues, voire au travail. Lettre ouverte de Nicolas Delrieu, propriétaire notamment du Speakeasy et de Chef’s Table à Montréal.

Lettre ouverte à toi qui aurais pu travailler avec nous,

L’histoire a commencé par une annonce en ligne que j’ai publiée pour un poste de serveur. Propriétaire de restaurants, j’essaie de faire des tâches de RH afin de soulager le gérant.

Toi, tu y réponds immédiatement et me montres tout ton enthousiasme. Tu veux commencer à travailler rapidement, car tu viens de perdre ton emploi à cause d’horaires qui ne te convenaient pas. On discute du salaire, des conditions de travail, de tes jours de congé, de tes horaires… Tout va bien, tout est parfait.

Le lendemain, nous nous retrouvons pour une entrevue. Le courant passe, tu corresponds à ce que l’on cherche, tu as de l’expérience, tu es sympathique et tu as le sourire aux lèvres. Tu vas travailler avec nous, tout va bien se passer. Une fois les présentations aux collègues faites, tout le monde se voit déjà travailler avec toi – même un client avec qui tu as discuté au bar a dit te trouver sympa.

Peu après la rencontre, tu m’écris pour me demander ton lundi de congé, car tu as un rendez-vous chez le médecin que tu avais oublié. Tu aimerais donc commencer le travail le mardi. Je te dis que c’est bon et j’organise l’emploi du temps pour le mardi, pour que notre gérant soit là sur son jour de congé afin de t’accueillir et te permettre de te familiariser avec le restaurant.

Je t’envoie ton horaire du mardi au samedi, exactement comme tu le souhaitais. Tout est réglé, tu vas faire partie de notre équipe. Je parle au gérant et lui résume notre rencontre, car il ne t’a pas vu lorsque tu étais venu au restaurant. Il a vraiment hâte de te rencontrer et de te compter parmi les siens. Notre équipe est une équipe soudée, avec beaucoup d’anciens employés et quelques nouveaux, tu vas bien t’entendre avec tous, c’est certain.

Lundi, on s’envoie un dernier message sur Messenger, tu me confirmes que tu seras présent à ton shift.

Mardi, tu dois commencer à 16h30. Le gérant arrive à 14h30, soit 1 heure 30 avant son shift habituel. Il souhaite que quand tu arrives, tout soit prêt et qu’il n’ait qu’à s’occuper de toi, il veut vraiment te donner son 100% pour que tu intègres tout le plus rapidement possible.

16h15, tout est prêt, il ne manque plus que toi, le gérant t’attend de pied ferme!

16h35, tu n’es pas là. On se dit que 5-10 minutes de retard ça arrive à tout le monde, on attend un peu…

16h45, pas de nouvelles. On t’envoie un message pour savoir si tout va bien. Tu es en ligne, tu vois le message, mais tu n’y réponds pas.

Au final, tu n’es jamais venu.

Lire la lettre au complet: Voir du 25 juin 2019