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IRMA sème la destruction totale aux Antilles

IRMA sème la destruction totale aux Antilles

CATASTROPHE NATURELLE - Alors que les autorités commencent à peine à entrevoir l'ampleur des dégâts provoqués par le passage de l'ouragan Irma, le chantier de reconstruction de Saint-Barth et Saint-Martin s'annonce d'ores et déjà titanesque.

Si l'on ignore encore le bilan humain définitif de la catastrophe, les destructions provoquées par les inondations et les vents sont cataclysmiques, tout particulièrement à Saint-Martin. "La situation à Saint-Martin et Saint-Barthélémy est dramatique, il n'y a plus d'eau potable, d'électricité, les bâtiments publics sont inutilisables, les maisons sont détruites, on estime peut-être à 60%, 70% les habitations détruites à Saint-Martin", a indiqué mercredi soir le préfet de la Guadeloupe tandis que le président du conseil territorial Daniel Gibbs estimait l'île de Saint-Martin à 95% "détruite".

Le président Emmanuel Macron, qui doit se rendre sur place "dès que possible", a d'ores et déjà annoncé un "plan national de reconstruction" financé par un fonds d'urgence et en appelle à la solidarité de la nation toute entière. Mais avant d'envisager toute réparation, l'Etat et les ONG doivent dresser une cartographie des dommages, mettre à l'abri les victimes et remettre en état de marche les infrastructures.

RECONNAISSANCE ET URGENCE HUMANITAIRE

"Il est très important d'analyser véritablement les besoins avant d'envoyer des hommes (...) sur les territoires, parce qu'on peut davantage gêner que d'apporter de bonnes solutions", a prévenu la ministre des Outre-mers Annick Girardin depuis la Guadeloupe d'où s'organise les sauvetages. Ce travail de reconnaissance pourrait toutefois être freiné par l'encombrement des routes par les décombres, les dommages subis par les autorités sur place et la très mauvaise qualité des liaisons de communication.

En attendant d'en savoir plus, la réponse humanitaire s'organise déjà de manière à être opérationnelle sitôt les besoins identifiés. Priorité: identifier les victimes et secourir les survivants afin de les mettre à l'abri. La destruction des bâtiments publics (gymnases, écoles) rendant impossible tout accueil collectif, "il va falloir reconstruire des camps de fortune, des spécialistes des crises ont été envoyés de façon à permettre aux habitants de revivre", a expliqué Gérard Collomb. Pour faire face à l'absence d'eau potable, d'électricité et de nourriture, des désalinisateurs, "beaucoup d'eau", "des rations de combat pour tenir pendant les premiers jours" ainsi que des tentes sont prêts à être déployés sur place. Enedis a dépêché de son côté une centaine de groupes électrogènes qui permettront d'alimenter en courant les sinistrés.

L'ETAT MAÎTRE D'OEUVRE DE LA RECONSTRUCTION

Une fois passée l'urgence qui pourrait s'étaler sur plusieurs semaines viendra le temps de la reconstruction avec, dans l'ordre, la remise à flot des infrastructures, et notamment des centrales électriques et des usines de désalinisation aujourd'hui hors service, et des bâtiments publics. Comme pour l'ouragan Hugo qui avait dévasté la Guadeloupe en 1989 (90.000 sinistrés, 21.000 sans abri), l'Etat devrait s'imposer comme le grand maître d'oeuvre du chantier titanesque qui l'attend. A l'époque, François Mitterrand avait nommé un préfet spécial pour conduire les opérations et faire le lien avec les autorités locales.

Trente ans plus tard, le gouvernement va devoir travailler avec les conseils territoriaux de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, les communes et les grands opérateurs publics ou privés pour coordonner des travaux multiples dans des territoires isolés. Il faudra "des semaines et des mois" avant un retour à la normale de l'électricité, a prévenu ce jeudi le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, sur Europe1. L'opérateur historique Orange se chargera de la remise en service du réseau fixe, dès le feu vert donné par l'Etat qui prendra en charge l'acheminement des équipes. Si le réseau mobile a partiellement résisté, le retour du réseau téléphonique fixe et d'internet pourrait prendre plus de temps.

Déblaiement, remise en état des préfectures, des écoles, des casernes de pompiers et de gendarmerie... Du côté des bâtiments publics, tout sera à la charge de l'Etat et des collectivités locales, ces biens n'étant pas couverts par les assurances.

A combien se chiffreront les dommages occasionnés? Le ministère de l'Environnement dispose d'une échelle de gravité mais celle-ci devra être corroborée par les inspections sur le terrain.

A titre indicatif, le passage de Hugo en 1989, qui avait ravagé la Guadeloupe, avait occasionné peu plus de 600 millions d'euros de dégâts.

FINANCER LES RÉPARATIONS

Un fonds d'urgence abondé par l'Etat censé financer "le plan national de reconstruction" a été annoncé. On ignore encore à combien il sera abondé. Saint-Barthélémy et Saint-Martin pourront également compter sur la solidarité des autres collectivités. Villes, départements et régions devraient voter des subventions de soutien qui seront attribuées soit à l'urgence humanitaire soit aux collectivités. Ce jeudi, la maire de Paris Anne Hidalgo a confirmé l'acheminement de moyens logistiques et promis un soutien financier. La Loire-Atlantique va octroyer 20.000€ à la Croix-Rouge.

Les collectivités territoriales peuvent également solliciter le fonds de secours pour l'Outre-mer en vue de réparer leur patrimoine non-assurable (ponts, routes, réseaux d'adduction d'eau potable, réseaux d'assainissement, mobilier urbain).

S'agissant des habitations des particuliers, un arrêté de catastrophe naturelle devrait accélérer les procédures d'indemnisation auprès des assurances. Mais il faudra également accompagner les personnes mises au chômage technique par la catastrophe. Pour les biens non assurés (comme les récoltes notamment), particuliers et professionnels peuvent eux aussi solliciter le Fonds de secours pour l'Outre-mer qui peut attribuer une aide immédiate aux sinistrés.

Le coût des réparations pourrait être plus important que prévu, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ayant estimé qu'il fallait désormais tenir compte des risques cycloniques dans la reconstruction. Le passage de Hugo en Guadeloupe avait été l'occasion pour les autorités de durcir les contrôles sur la solidité de l'habitat et de procéder à des travaux d'enfouissement des réseaux et canalisations. 

Source: Le HuffPost du 7 septembre 2017

NOTE DE L'ÉDITEUR

Comme vous le savez, j'ai plusieurs amis sur cette île paradisiaque, bien fréquentée par quelques agents promotionnels du Québec. Nous sommes toujours sans nouvelles de nos amis les Laplace.

Voici quelques liens déjà écrits sur eux:

Patrick Laplace pêcheur à Saint-Barthélémy dans les Antilles, défie les Caribous!

Patrick Laplace, pêcheur au gros à St-Barthélémy dans les Antilles Francaises