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Quelle belle surprise

Quelle belle surprise

Il y a de mauvaises surprises (l’avocat de ta femme t’appelle pour te dire qu’elle veut la maison de Westmount, le chalet de Sutton et le condo de Jupiter plus 50 000$ par mois pour l’entretien de ces immeubles et 50 000$ par mois pour les enfants) et il y a de bonnes surprises (l’avocat de ta femme t’appelle pour te dire que ta femme ne veut rien, sauf la garde partagée des enfants et des chiens).

Il y a évidemment d’autres sortes de bonnes et de mauvaises surprises, et je veux parler d’une bonne surprise que j’ai eue il n’y a pas longtemps.

Dégustation de Chardonnay à l’aveugle avec 2 amis grands amateurs. Première partie, dégustation sans parler pour noter les 3 vins présentés. C’est suivi d’une discussion sur les qualités de chaque vin et de leur valeur pour chacun de nous. Unanimement, le vin 7 est le meilleur. Pour que la dégustation soit aveugle pour tous, les vins sont enveloppés dans un sac à notre arrivée). Un des deux qui ne connaissent pas les vins numérote les sacs. Roger, le petit comique, les numérote 3, 7 et 8. J’utiliserai donc ces chiffres plutôt que les conventionnels 1, 2 et 3. Les 3 sont équilibrés, mais le 7 est plus long en bouche et plus gras. Le bois est présent, mais sans assommer le vin. Peu ou pas de sucre résiduel, ces vins sont secs et frais.

Parlant d’acide, j’aimerais vous citer l’excellent article de Marc-André Gagnon dans VinsQuébec.com : « Il arrive souvent lors d'une dégustation de groupe d'entendre un dégustateur dire que tel vin est très acide, son voisin objectera que le vin est parfaitement équilibré, et un autre s'étonnera en affirmant que le vin est un peu mou et manque d'acidité. » Quelle belle présentation, et surtout, quelle belle explication des différences dans la dégustation, à tous les niveaux.

Donc, nos 3 vins sont, du moins bon au meilleur : le 3, le 8 et le 7. Cette évaluation est unanime.

On découvre le 3. Belle surprise, c’est une appellation Beaujolais contrôlée. Ce vin de Jean-Paul Brun ne contient que 1,2 g/l de sucre, donc est véritablement sec. À 12% d’alcool, il nous offre peu de gras. Comme tous les Beaujolais blancs, ce vin est élaboré à 100% de Chardonnay. Une très bonne valeur dans plusieurs cas. Ici, ce vin est vendu 27,10$ à la SAQ.

Le second vin est le 8. Découvert, il se présente : Domaine Jean-Paul et Benoit Droin, Chablis 1er Cru Mont de Milieu 2018. 13% d’alcool, donc un beau gras. L’acidité très contrôlée par ce gras. Le vin est très bon, ce qui ne nous surprend pas, vu son prix à la SAQ de 61,50$.

On s’imagine facilement le prix du meilleur, le numéro 7.

On le découvre. Et voici la surprise. Elle est de taille. Ce vin est un Chardonnay 2018 de l’Orpailleur. Il a 13,5% d’alcool, ce qui explique son gras. Je vous offre ce qu’en dit le vignoble : « Ce chardonnay arbore une robe jaune avec des reflets verts. Au nez, on trouve l’acacia, la noisette, l’amande, la pierre à fusil et le beurre. En bouche le vin est rond et le bois bien fondu. On retrouve la fleur blanche, la poire, le beurre, ainsi qu’un peu de sous-bois. Ce vin est issu d’une fermentation et d’un élevage en fûts de 12 mois. Production: 3 150 bouteilles. »

Il est vendu au domaine à 29$. Le millésime 2018 a remporté la double médaille d’or dans la catégorie « Chardonnay oaked », ainsi que la mention « Best in class » lors du concours Finger Lakes International Wine and Spirits Competition 2020. Surprise! Meilleur qu’un Chablis 1er cru à 50% du prix. Bravo l’Orpailleur.

Un conseil à vous tous, lecteurs, achetez-en vite quand le millésime 2019 sortira, avant que le prix change.

À propos de l' auteur

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...