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Dégustation de vins d’Alsace Trimbach, une des grandes maisons de France

Dégustation de vins d’Alsace Trimbach, une des grandes maisons de France

Avant de commencer, une observation importante. Je ne suis pas un sommelier. Je suis un amateur averti et passionné. Je bois du vin depuis l’âge de douze ans. J’ai pris tous les cours de la SAQ (les Connaisseurs) et je déguste régulièrement. Mon père se faisait demander souvent quel était le meilleur vin. Sa réponse était : « Celui qui est dans mon verre ». C’est de cette sagesse que je m’inspire.

Je dois vous avouer que j’ai un très grand penchant pour les vins d’Alsace. Je crois qu’ils sont très méconnus et qu’ils ne sont pas évalués à leur juste valeur. Pour moi, les blancs d’Alsace offrent un rapport qualité/prix imbattable.

Cette dégustation a eu lieu Au Petit Resto, sur la rue Papineau, près de St-Joseph.

45°32'2.75"N 73°34'38.48"W

yves alsace 1La salle

yves alsace 2Le montage

L’organisation par la maison Amphora était parfaite. Dans une pochette de présentation on nous donnait l’histoire de la maison Trimbach, ainsi que les 3 dernières générations (des 13 générations), une fiche détaillée de chacun des vins à déguster, ainsi qu’une feuille de prise de notes où apparaissait chacun des vins avec sa disponibilité, son coût et autres informations. Les napperons pour identifier les vins avaient l’image de la bouteille. Impossible de se tromper. Bravo Amphora.

yves alsace 3Le napperon de dégustation

Ainsi, on a dégusté des vins de la maison Trimbach. La dégustation était commentée par Jean Trimbach, 12e génération.

Une maison qui a presque 400 ans, donc établie et solide. Quelques points importants : Il y a 4000 viticulteurs en Alsace et seulement 1000 producteurs de vin. Donc les producteurs achètent beaucoup de raisins.

Le rendement en Alsace est d’environ 45 à 60 hl/ha. On peut comparer les Pinot Gris aux Pinot Griggios d’Italie, qui produisent jusqu’à 90 hl/ha.

Dans toute l’Alsace, le Riesling est environ 22% de la production totale. Pour la maison Trimbach, c’est 50% de la production totale.

Le premier vin était un Pinot Noir. Il était prêt à boire. Les tannins étaient totalement fondus. Très peu de sucre résiduel. 28,90$ à la SAQ.

yves alsace 5Le Pinot Noir. Quelle belle couleur.

Sur les 11 bouteilles à déguster, 6 étaient des Rieslings. Ce cépage provient de l’Allemagne. Le cépage se caractérise par son côté à la fois minéral, mais aussi fruité. On nous a servi un Riesling 2017 suivi d’une sélection de vieilles vignes 2016. Le premier est offert à 28,30$ à la SAQ et le second à 43,50$. Ces deux Riesling, comme les 4 qui ont suivi, ne présentaient que peu le côté minéral auquel on s’attend. Par contre, le fruit était présent.

Ensuite, 2 cuvée Frédéric, 2011 et 2002. Le 2011 se retrouve à la SAQ pour 80,25$. Le 2002 pas. Le sucre résiduel de ces 2 vins était 3,8 g/l pour le 2011 et 4,2 pour le 2002. Encore considérés comme secs mais, à mon avis, charmeurs.

Puis les 2 Clos Sainte Hune, 2009 et 2014. Ces vins d’exception sont produits en toute petite quantité, soit 8000 bouteilles par année. La famille Trimbach garde les bouteilles en cave pendant 5 ans avant de les commercialiser. Leur apogée n’est atteinte qu’après 10 ans de garde et demeure pour un autre 10 ans. Pour le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace, le 2014 est une bonne année et le 2009 est une grande année. Le clos Sainte Hune 2014 se retrouve à la SAQ pour près de 300$.

Par la suite, 2 Pinots Gris. Le 2016 était bon, mais n’avait pas l’amplitude des Clos Sainte Hune. Il n’en avait pas le prix non plus. Le 2015 était meilleur. C’était vraiment lui qui donnait aux Chardonnay la plus grande compétition. Pour moi, en général, pour un même prix, je préfère le Pinot Gris au Chardonnay.

Subséquemment, le Gewurztraminer, cuvée des seigneurs de Ribeaupierre. Ce vin n’est produit que lorsque la famille pense que la qualité des raisins peut donner naissance à cette belle cuvée. Avec un sucre résiduel de 15,33 g/l, ce vin a tout pour charmer. Personnellement, à 55,25$ à la SAQ, il vaut la peine de se faire acheter.

Finalement, le Gewurztraminer vendanges tardives 2011. Il n’est malheureusement pas disponible à la SAQ. Les vins de Gewurztraminer offrent du fruit et des épices. En vendanges tardives, ils offrent aussi du sucre. 65 g/l pour celui-ci. C’est tellement agréable à boire, que c’est impossible de le cracher. Ce serait comme jeter un lingot d’or à la mer.

yves alsace 6Gewurztraminer, vendanges tardives. De l’or en bouteille.

yves alsace 7Jean Trimbach qui commentait les vins.

Conclusion. Cette maison produit des vins haut de gamme, c’est évident. Et la dégustation était pleine de découvertes. Merci Amphora.

Pour la suite c’était le repas, au même endroit, Au Petit Resto.

La salle est grande et espacée. Le menu est simple, mais complet. Ce restaurant n’est ouvert que le soir et c’est un apportez votre vin.

On a commencé par le potage forestier et son croûton au fromage. Le potage était délicieux et goûtait les champignons. Le Pinot Gris accompagnait magnifiquement ce plat.

yves alsace 8Potage forestier

Suivit la cuisse de canard confite. Elle était très bonne et juteuse, mais la peau aurait dû être croustillante et ne l’était pas. Le Pinot Noir se mariait très bien avec ce plat.

yves alsace 9Cuisse de canard confite

Finalement, une crème brûlée classique avec son croustillant de sucre parfaitement caramélisé. Évidemment, avec cette préparation, le Gewurztraminer vendanges tardives. Ce vin exceptionnel rehaussait les saveurs de la crème brulée et même, les amplifiait.

yves alsace 10Crème brûlée

J’ai eu le privilège d’être assis à côté de Jean Trimbach, ce qui m’a permis de discuter plus amplement des vins que l’on avait  dégustés.

yves alsace 11Jean Trimbach, qui vous salue.

Un excellent repas somptueusement arrosé.

À propos de l' auteur

On n'est jamais si bien servis que par soi-même.

Alors je suis né d’un père et d’une mère qui sont restés mariés jusqu’à la mort. Moi je me suis marié 3 fois.  J’ai étudié et  obtenu un BAC qui m’a permis d’être bon à tout et propre à rien. Allez comprendre.

Ensuite des études en statistiques et en informatique. J’ai complété ces dernières et me suis lancé, au grand dam de mon père, à fond dans cette science qui, en 1970 était totalement inconnue. En même temps, j’ai fondé mon premier club gastronomique, les Chevaliers de la table ronde, un nom qui nous avait été suggéré par la très aimé et respectée Françoise Kayler. Lire la suite...